Hier midi, une partie de la gent littéraire d’Oxford s’était rendue à la bibliothèque publique assister à une conférence prononcée par le professeur Charles W. Eagles, dans le cadre des chaleureuses activités du WARM (Winter Adult Reading Moments), sur son plus récent livre, Price of Defiance : James Meredith and the Integration of Old Miss. On se souviendra qu’en 1962, James Meredith devint le premier Africain-Américain à s’inscrire à l’Université du Mississippi, connue affectueusement par le surnom « Ole Miss ». L’émeute qui s’en suivit donna lieu à des vingtaines de blessés parmi les forces de l’ordre et à deux morts chez les civiles. Pour rétablir l’ordre et assurer l’intégration de l’étudiant, le Procureur général des États-Unis, Robert F. Kennedy, ordonna l’envoi à Oxford de milliers de soldats. C’était le début de l’intégration raciale de toutes les universités du Deep South. Dans son ouvrage, Eagles, professeur d’histoire à « Ole Miss » documente le prix à payer (price of défiance) pour ce comportement réactionnaire qui attira sur l’université et sur tout l’État du Mississippi la hargne et le mépris du monde entier—dédain qui persiste jusqu’à nos jours.
Bibliothèque publique d’Oxford et du comté de Lafayette
Grosse déception, cependant! À cause d’un malentendu, le conférencier se trouvait ce jour à Boston. M. Eagles reviendra devant ce public plus tard cet hiver. Saisissant l’occasion de faire connaître aux lecteurs oxoniens notre livre Franco-Amérique, je me suis offert comme conférencier suppléant. Cela s’est fait à d’autres occasions. J’en ai l’habitude!
L’offre fut acceptée avec empressement et pendant une trentaine de minutes j’ai pu, livre à la main, dresser le portrait de la présence franco en Amérique du Nord. L’histoire qu’inspire la photo de Kent Beaulne, ce personnage emblématique d’une francophonie enracinée au cœur du continent qui refuse de mourir, sur la page couverture, fascine toujours. L’un des 17 encarts du volume, celui consacré aux Franco de la communauté de Delisle, au Mississippi même, fit plaisir à la cinquantaine d’auditeurs, épatés de découvrir que les Québécois s’intéressent à leur région. Étant donné l’actualité, un clin d’œil sur le chapitre dans Franco-Amérique écrit par Rodney St-Éloi, Québécois d’origine haïtienne et camarade de Dany Laferrière, s’imposa. Aujourd’hui le monde entier pleure Haïti. Au Québec, où les Haïtiens occupent une place de choix, on pleure peut-être plus fort que les autres.
Après les applaudissements d’usage, brève période de questions…et toujours la première : « Sir, is your book available in English? »
Être un bouche-trou n’est point désagréable. Au contraire, c’est une source de joie et de satisfaction. Performer au pied levé, pourquoi pas?
Je trouve admirable que vous essayez partout de faire connaître la Franco-Amérique et qu’en même temps vous réussissez à nous communiquer les plaisirs de la géographie, de l’histoire et de la littérature. LB.
So great that you can be a speaker at anytime. I don’t think anyone knows more than you when it comes to that type of history.
Salut Dean:
Je ne sais pas , si je dois dire « Heureux qui comme Ulysse a beaucoup voyagé » ou t’appellé le « Canadien Errant » sauf que tu n’es pas banni de ton foyer. Je suis tes pérégrinations et surtout j’en apprécie l’originalité. Je perçois par tes yeux qu’il y autres choses que des stades de football aux États-Unis. Salut Rémy
Faudrait dire « dépanneur » dans ce cas, quoique… les nôtres exploitent parfois le malheur des autres et coûtent cher.
J’espère qu’ils t’ont donné le cachet du prof Eagles!