Située dans le coin sud-ouest de l’État du Missouri, Branson, population 6 050, prend des allures d’une ville beaucoup plus imposante en raison de sa fonction de centre de villégiature et de récréo-tourisme pour un quadrilatère défini par Kansas City, St. Louis, Memphis et Oklahoma City, vaste aire dominée largement par les montagnes Ozark (aux arcs à l’origine). Depuis l’aménagement en 1967, par la famille Presley (non pas celle d’Elvis), de la première salle de spectacle sur la route 76, Branson se consacre de plus en plus aux activités ludiques. Aujourd’hui, plus de 50 salles, les unes aussi grandes que les autres accueillent jour après jour le long de la 76, communément appelée « little strip » en référence à la « big strip » de Las Vegas, les meilleurs groupes de musique country et gospel aux États-Unis. Certaines salles de spectacle sont consacrées à des artistes bien connus des « baby boomers » dont Andy Williams, les Osmond et Dick Clark (American Bandstand).
Que faire de mieux à Branson le jour du Seigneur que d’assister au Sunday Gospel Jubilee? C’est la famille Bacon qui nous prend en charge : papa, maman, trois fils et deux brus, accompagnés de cinq musiciens fabuleux dont la bassiste, Randy Plummer, autrement connu ici comme la légende de Branson, et le pianiste Lance Taylor.
Quatuor gospel (père et trois fils, Mac, Brad, Doug et Tom)
Pour rendre le spectacle le plus « familier » possible, les petits-enfants vinrent faire leur tour sur la scène.
Inévitablement, tout spectacle de ce genre se termine par un hommage aux anciens combattants et à ceux et celles qui, en ce moment même, « préservent nos libertés en Afghanistan et en Iraq ». Heureusement, on nous a épargnés une phalange portant des drapeaux étoilés et l’hymne national!
La rue principale de Branson est chargée d’histoire contemporaine qui fait encore appel au « boomers ». On y joue la carte de la nostalgie. Dans Dick’s 5 & 10, un juke-box Wurlitzer de couleur vive diffuse la musique des « bee-bopper » et « bobby soxer » pendant que, dans l’immense magasin, les clients prospectifs manient, manipulent et achètent des bébelles et bidules de leur enfance!
Par contre, au pied de la Main, sur l’ultra moderne Branson’s Landing, les jeux d’eau et de feu émerveillent aux heures des passants. Évidemment, les eaux qui dansent et les feux qui pètent sur fond musical de Kung Fu attirent davantage les jeunes.
Les endroits comme Branson, faits sur mesure pour attirer des consommateurs d’ « entertainment » à gros prix me laissent plutôt froid. Ce qui ne me réchauffe le cœur et me vivifie l’esprit, c’est de trouver loin de chez eux des Franco qui poursuivent un rêve. À Branson, j’en connais : Linda Pelletier et Réal Morin, de la région de Grand Sault, au Nouveau-Brunswick, propriétaires et gérants depuis quatre ans du Classic Motor Inn sur le boulevard du Berger des collines (Shepherd of the Hills Expressway).
Leur expérience ici s’est avérée profitable sur plusieurs plans, mais le couple désire maintenant passer à autre chose. Réal et Linda ont envie de se rapprocher de leur famille, de se partager (six mois/six mois) entre le Nouveau-Brunswick, où habitent parents et amis, et la Floride, où se trouvent enfants et petit enfant. Le motel est donc à vendre. Réal m’a posé une question saisissante : « Tu connais pas un riche Québécois qui serait acheteur…? »
Avis aux intéressés!!