Quatre de mes enfants ont fréquenté le Collège des Jésuites, devenu en 1982, lors de son transfert à une corporation laïque, le Collège Saint-Charles-Garnier. Il s’agit depuis 1935 d’un point de repère majeur, situé sur le boulevard René-Lévesque, à mi-chemin entre le Vieux Québec et le campus de l’Université Laval.
Moins connue, la chapelle des Jésuites, sis au 20, rue Dauphine (angle Dauphine/d’Auteuil), face à la porte Kent. Elle a été construite en 1817 par les laïcs de la Congrégation Notre-Dame-de-Québec, d’après les plans de François Baillargé. Différentes modifications y ont été apportées depuis, notamment en 1857, 1900, 1930 et 1949.
Jouxtant la Maison Dauphine qui fournit aux jeunes de la rue, depuis 1992, la possibilité de reconstituer un milieu de vie proche de leur vécu et de leurs besoins, la chapelle offre également aux fidèles qui le désirent l’occasion de participer à une eucharistie dominicale célébrée chaque dimanche à 16h. Une attention particulière est apportée à la liturgie au niveau de la prédication et de son environnement artistique.
Hier, nous étions huit « fidèles » à nous réunir à partir de 15h45 dans cette enceinte qui compte parmi ses objets les plus originaux un vitrail d’Abraham nomade d’après les dessins de Steeve Lamonde, une statue de Saint-Ignace, fondateur de la Compagnie de Jésus exécutée par Louis Jobin, un vitrail au détail inusité de la conversion de Saint-Paul réalisé par W.J. Fischer, autrefois (1896-1922) maitre verrier de la maison Bernard Léonard de Québec, deux tableaux du peintre Eugène Hamel (1845-1932) (Apparition du Sacré-Cœur à Sainte Marguerite-Marie Alacoque et Saint-Joseph avec l’enfant) et, au dessus du maitre-autel, un tableau de Théophile Hamel (1817-1870) rappelant la purification de Marie et la présentation de l’enfant Jésus au temple.
L’avantage de se rendre tôt à la cérémonie, c’est de pouvoir méditer ou prier, de se recueillir, en écoutant les airs solennels, joués à l’orgue par Dany Belisle, également organiste à l’église Saint-Jean-Baptiste et professeur au conservatoire.
Devant la pénurie de prêtres formés au Québec aujourd’hui et, à plus forte raison, chez les Jésuites, il n’est pas étonnant que le célébrant soit Burkinabé. Accompagné d’une sœur d’origine française, ce Jésuite se fait un plaisir, après la cérémonie, d’offrir le goûter (café, jus et pâtisseries) aux fidèles. Le moment fort de la messe qui n’a duré qu’une quarantaine de minutes fut, pour moi, l’échange de mots de paix et la poignée de main entre nous tous—tous les huit et tous de plus 65 ans!
Si, un bon dimanche après-midi, il y avait du monde à la messe, il faudrait évidemment, compte tenu du petit nombre habituel, reconstituer le premier miracle de Jésus.