Havre de Grâce, Maryland: chimère française

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Au cours de la guerre d’indépendance des États-Unis, le marquis de La Fayette, héro français de ce conflit, visita à plusieurs reprises le hameau de Harmer’s Town, situé là où la Susquehanna se jette dans la baie de Chesapeake. Il fit remarquer que le site lui faisait penser au port du Havre, en France, dont le nom d’origine s’écrivait le Havre-de-Grâce. En hommage au marquis, Harmer’s Town devint en 1785 Havre de Grâce, écrit aujourd’hui sans accent circonflexe et prononcé à l’américaine : « Have Er Dee Grays».

Comptant en 2010 seulement 13 000 habitant, ce lieu aurait pu en 1789 devenir une ville de premier plan. Le Congrès des États-Unis devait choisir entre Havre de Grâce et Washington comme capitale permanente de la nouvelle république. C’est évidemment Washington qui a emporté, mais de justesse. Vingt-quatre en plus tard, lors de la Guerre de 1812, la ville, à cause de sa situation géostratégique, devint la proie de l’Amiral britannique, George Cockburn dont les forces furent repoussées par celles du Lieutenant John O’Neill.

Ce n’est que 40 ans plus tard que Havre de Grâce deviendra un havre d’une autre sorte—un havre de paix—dans le vrai sens du mot. C’est ici que les esclaves en fuite en provenance du Sud pouvaient espérer rejoindre le réseau clandestin, baptisé l’Underground Railway, les conduisant vers Philadelphie, New York et d’autres destinations au nord de la ligne Mason-Dixon, ce tracé séparant, entre autres, les États de Pennsylvanie et de Maryland démarquant la frontière entre le Nord et le Sud.

Aujourd’hui, pour visiter ce bourg charmant, le promeneur n’a qu’à suivre la piste de Lafayette, une ligne bleue de plusieurs kilomètres tracée sur le sol.

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La piste conduit le promeneur dans les quartiers résidentiels huppés où certaines maisons datent de l’époque coloniale et, éventuellement vers le petit restaurant Price où sont préparés, dans une ambiance simple et sans formalités, de succulents repas au crabe, délice de la région.

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Pour compléter le repas, pourquoi ne pas suivre la « ligne bleue » , oui, encore la piste de Lafayette, à la confiserie « Les petits bisous » afin d’y manger des macarons en prenant un café?

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