Quiconque lira la présente : salut !
Sachez que la paroisse de Grande-Digue, autrefois appelée Gédaïque, tire son nom d’origine d’un petit groupe d’exilés acadiens qui ayant enfin l’assurance d’obtenir des terres à leur nom propre, érigèrent près d’ici une chapelle chrétienne en 1788.
Cette inscription sur une plaquette à proximité de l’église actuelle n’explique cependant ni le choix ni la signification du toponyme, car aujourd’hui il n’y a pas de digue, ni grande ni petite !
Toujours sur la plaquette :
Voici les noms qui paraissent sur la première concession de terres émise en 1791—
Michel Haché Martin Haché Isaac Haché
Louis Bonnevie John Downing Pierre Caissie
Joseph Caissie Joseph Poirier Pierre Poirier
Sylvestre Haché Pierre Arseneau Raphaël Poirier
Jean Arseneau Joseph Arseneau
Quel ne fut pas notre plaisir de retrouver chez eux à Grande-Digue la fin de semaine des 8 et 9 juin le descendant de Joseph et Raphaël Poirier, Bernard, et son épouse, Cécile LeBlanc, originaire de la baie Sainte-Marie, en Nouvelle-Écosse. Nous les avons connus à Sainte-Foy, grâce au hockey, car nos fils, Marc-André et Mathieu, ont été respectivement, en 1996-97, gardien de but et joueur d’attaque, au sein d’une équipe dirigée par Alain Gagnon, qui a connu une saison de tonnerre. Depuis, nous nous étions perdus de vue, eux partis en Ontario avant de rentrer en Acadie au moment où Bernard prenait sa retraite de la banque de Nouvelle-Écosse, et nous souvent en péripétie à travers le continent.
En nous montrant les divers visages de son pays natal, la fierté de Bernard se lisait sur le sien.
À Cocagne nous avons acheté des crabes « frais du jour » et nous sommes régalés le soir.
Depuis son retour chez lui, Bernard plonge dans la vie sociale et culturelle de Grande-Digue. Avec Cécile, sa sœur, Lucille, son mari, Gilles Thibault, et beaucoup de paroissiens dynamiques, ils travaillent fort à rendre le 225e anniversaire de la fondation de Grande-Digue mémorable (www.grande-digue1788-2013.org/ )
L’une des activités est de déterminer si une « digue » a déjà existé à Grande-Digue, ce qui serait logique. Celui qui mène ce projet est Samuel Arseneault, ancien professeur de géographie à l’université de Moncton. J’ai rencontré « Sam » pour la première fois en 1971, alors que j’étais nouveau professeur à l’Université Laval et lui étudiant à la maîtrise. Nous nous sommes rarement vus depuis.
Dimanche après-midi, donc, il y eut chez les Poirier, des retrouvailles formidables :
De g. à d.: Sam, Marie-Hélène (nièce à Bernard), Gilles, Lucille, Bernard, Anne-Marie, Dean, Billie
Entre autres choses, nous avons discuté de la fameuse « digue ». Y en a-t-il eu ? Possiblement un grand aboiteau ayant disparu avec le temps et au cours des intempéries. La réponse définitive est à venir. En attendant, Sam continue à marcher et à arpenter les grèves et marais du coin et à scruter des vieilles cartes et vieux documents. Un jour, il n’y aura plus de mystère !
L’article en francais de wikipédia sur Grande-Digue dit au sujet de la topnymie: « Grande-Digue tire son nom d’une longue digue qui aurait été construite au XIXe siècle pour assécher des terrains marécageux, fertiles à l’agriculture, selon la technique acadienne des aboiteaux. Elle aurait été située du côté sud de la dune, selon le témoignage des anciens. Grande-Digue s’appelait autrefois Gédaïque. Le nom Shédiac est dérivé de ce dernier. »
aucune source n’est cité!!!
Toujours sur wikipédia, on peut y lire sur la toponymie de Shédiac (rivière): « (…) Le nom de Shédiac (donc Gédaïque) est dérivé du micmac Esedeiik, signifiant « qui remonte loin », possiblement en référence à la configuration de la baie de Shédiac ou au portage menant vers la rivière Petitcodiac. »
source: Alan Rayburn, Geographical Names of New Brunswick, Ottawa, Énergie, Mines et Ressources Canada, 1975, p. 252.