Depuis des années, je roule ma bosse dans la région du Bas-du-Fleuve. En empruntant le traversier entre Rivière-du-Loup et Saint-Siméon, sur la côte nord du Saint-Laurent, aux confins de Charlevoix, le voyageur passe chaque fois devant une chapelle tout en bois, fermée la plupart du temps. Il s’agit de la chapelle de Sainte-Anne-des-Ondes, fondé en 1895 et érigée à la mémoire de Marie Hayward, épouse de Louis V. Filteau, décédée le 3 mai 1909 à l’âge de 46 ans.
Enfin, aujourd’hui, le 8 juillet, elle est ouverte. Le publique s’y rend. Moi itou!
La messe sera chantée à 11h30.
Oh, non, elle ne sera pas chantée, du moins, pas comme d’habitude. Aujourd’hui, il n’y pas de chorale, pas d’organiste, pas de pianiste, pas guitariste…rien. Une messe sans accompagnement, sauf que le curé travaille fiévreusement dans les minutes qui précèdent le service à placer les meilleurs chanteurs qu’il semble connaître là où il le faut, les uns à droite, les autres à gauche, plusieurs dans la section du milieu.
La messe se déroule sans anicroche. En 35 minutes, c’est fini—comme il se doit en période de vacances—mais j’ai quand même le temps de me tremper dans l’ambiance du moment, d’admirer les beautés du lieu et d’échanger des paroles et des vœux de paix avec des gens surtout de mon âge!
Monsieur le curé quitte rapidement. Il a peut-être d’autres messes « à faire chanter », car les curés itinérants sont monnaie courante de nos jours. Les fidèles, eux, villégiaturistes pour la plupart, mais quelques Louperivois aussi, tardent à partir, faisant de nouvelles connaissances et renouant des amitiés sur le perron de cette chapelle active en temps estival.