Ce petit hameau fondé le 26 septembre 1863 par 30 familles mormones venues en colonisateurs de l’Utah, portant le nom de l’arpenteur John Parris (oui, 2 R), constitue un bijou dans ce que le géographe Donald Meinig a appelé en 1965, dans son article publié dans les Annals de l’Association des géographes américains, la région culturelle mormone. Au cœur de ce chef lieu du comté de Bear Lake un édifice à vocation religieuse, le Bear Lake Tabernacle, de style romanesque dont le plan fut conçu par Joseph Don Carlos Young, l’un des nombreux fils du prophète mormon de l’époque, Brigham Young. Le tabernacle fut parachevé en 1889, à la suite de cinq ans de travaux.
À l’intérieur, remarquable par ses boiseries, 2 000 personnes peuvent prendre place.
Des premiers pionniers de la vallée, un nom ressort plus que les autres, celui de Charles Coulson Rich (1809-1883). Parmi les premiers convertis au Mormonisme, Rich connut l’évolution épique du mouvement depuis ses débuts aux années 1830 dans l’Est des États-Unis jusqu’à son établissement dans la vallée du grand Lac salé et au-delà. Sur le socle soutenant son buste situé à quelques pas du tabernacle, on peut lire à son sujet : pionnier et bâtisseur de l’Ouest, Major Général de la Milice de Nauvoo, échevin à Nauvoo dans le temps de Joseph Smith (fondateur et martyr mormon), pionnier de l’Utah en 1847, président du premier comité organisationnel d’un gouvernement civil dans la région des Montagnes rocheuses, colonisateur de la vallée de San Bernardino en Californie, premier maire de la ville de San Bernardino, membre de la législature du territoire de l’Utah pendant de longues années, colonisateur de la vallée de Bear Lake où il vécut et mourut, mari de six femmes et père de 50 enfants, ami aux autochtones et bienfaiteur, apôtre de l’Église de Jésus-Christ des Saint des Derniers Jours, l’un des nobles de Dieu
En sortant du tabernacle par temps chaud, afin de se désaltérer, un arrêt au seul débit de boisson du village s’impose.