Un pétroglyphe est un dessin symbolique gravé sur de la pierre, sur une surface rocheuse à l’état nature. Ils sont généralement associés aux peuples préhistoriques néolithiques et furent la forme dominante des symboles de pré-écritures utilisés pour la communication de 10 000 av. J.-C. jusqu’à 5 000 av. J.-C. Les techniques de gravures sont principalement l’incision, le frottement ou la pulvérisation à l’aide de pierres. Ceux que j’ai vus hier le long du sentier Tempi’po’op (qui veut dire « écriture sur roc » dans la langue des Paiutes du sud), surplombant la Santa Clara, sont plus jeunes, remontant possiblement à1 500 ou 2 000 ans.
Le sentier se trouve à 10 km à l’ouest de St. George. En montant, la vue, vers le nord, sur les villages d’Ivins et de Santa Clara, situés au pied des falaises écarlates, est saisissante.
Dans le creux de la vallée coule la rivière dont le débit est minimal en temps normal. Lorsque certaines conditions sont réunies, telles les pluies diluviennes sur le manteau neigeux des hauteurs autour, le petit cours d’eau paisible se transforme en torrent destructeur. En janvier 2005, par exemple, 30 maisons furent emportées dans la seule municipalité de Santa Clara.
À l’ouest, les montagnes Rouges se fondent, près de Gunlock, dans un paysage volcanique parsemé de maints cônes et cratères inertes.
Vers le sud et le sud-ouest, au loin, les montagnes Beaver Dam rappellent l’aridité et la rudesse de cette contrée, mais aussi sa beauté sublime, où l’homme cherche à survivre depuis 10 000 ans.
Les gens vivants de la chasse et de la cueillette. Entre 8 000 et 3 000 av. J-C, les aborigènes parcouraient de vastes étendues à la recherche de gibier et de plantes pouvant servir de nourriture, fibre et médecine. Nomades, ils ramassaient des graines et des petits fruits en saison. Ils construisaient des abris temporaires faits de broussailles et fabriquaient des paniers pour la cueillette, la cuisine et l’entreposage.
Cultivateurs. Il y a 1 500 ans, les nomades devenus sédentaires. érigeaient des « pueblos », des résidences plus ou moins permanentes, représentées ici aujourd’hui par des tipis. Pendant 500 ans, la diversion des eaux de la rivière Santa Clara supportait la culture de fèves, de maïs et de courge. Les sécheresses aux IXe et Xe siècles, suivies d’inondations catastrophiques, ont obligé ces peuples d’ailler ailleurs.
Explorateurs euro-américains. Dans les années 1770, deux moines espagnols en provenance du Nouveau-Mexique, Dominguez et Escalante, à la recherche d’une route efficace pour atteindre la Californie, pénétra la région et laissa, par la suite, des annales qui serviraient une soixantaine d’années plus tard aux voyageurs et trappeurs.
Habitants permanents. Au cours des années 1860, les membres de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours (Mormons), établis depuis 1847 dans la vallée du Grand Lac Salé, 500 km au nord, s’installent. Agriculteurs, eux aussi, ils avaient l’avantage de posséder des animaux de trait leur permettant de cultiver les superficies plus grandes, mais toujours, grâce aux techniques d’irrigation dont ils deviendrait les maîtres reconnus dans l’Ouest aride. Ici poussaient blé et maïs, oui, mais aussi coton, vergers, vigne et canne à sucre.
En cherchant une façon élégante de terminer ce court billet, sur FaceBook, je tombe sur des paroles de mon ami, André Gladu, cinéaste/philosophe/humaniste, qui disait à propos des pétroglyphes de Lascaux [en Dordogne, France]: « Je suis aussi à l’aise avec les shaman-peintres de Lascaux qu’avec Alfred Pellan, Louis Boudreault, ou Ernest Ouimet. Lascaux, ce sont nos premiers documentaristes. Les images de nos origines et l’origine de nos images ».
Tempi’po’op n’est pas Lascaux évidemment…mais c’est tout comme. J’aimerais emmener André ici.
A great read. I didn’t know there were petroglyphs in that part of the country. I am wondering if it was a long and strenuous hike or one we might be able to do. Looking forward to Sunday!