Trois amis, quatre coins !

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Dans mon livre Voyages et rencontres en Franco-Amérique, j’écrivais, à la page 245, ce qui suit :

Qu’est-ce qui pourrait motiver un États-Unien, anglophone, mormon de surcroît, à vouloir suivre les traces des voyageurs, des coureurs des bois et ouvriers de « facteries », des missionnaires catholiques, des ouvreurs de pays, des chercheurs d’or et de pétrole ? Quel intérêt me pousse à chercher des francophones en Amérique, à les traquer jusque dans leurs repaires les plus reculés ? Tout a commencé en 1956 quand M. Dean Rigby a fait découvrir à ses élèves de huitième année, à Orem, en Utah, l’œuvre de Henry Wadsworth Longfellow par l’étude de son poème épique Evangeline. Tandis que tous mes copains et copines de classe se fichaient éperdument du texte, je ne pouvais, pour des raisons que j’ignore, rester indifférent à ce que je lisais, une version romantique d’une tragédie humaine que, plus tard, je verrais comme un véritable génocide. À 13 ans, ça me « poignait » dans les tripes !

À peine cinq ans plus tard, le sort a voulu que je fasse comme la plupart des jeunes hommes de ma région : partir à l’aventure. Il ne s’agissait pas d’un fugue, mais d’une mission salvatrice : 30 mois, deux ans et demi, consacrés au « porte à porte » dans un pays lointain, la France…

Hier soir, à Blanding, petite ville de 4 000 habitants, située dans le coin sud-est de mon Utah natal, j’ai eu l’occasion de revoir deux de mes compères de cette époque-là, Pete Black et Andrew Mikesell, tous deux habitants depuis toujours de ce bled. Nous ne nous étions pas vus depuis 1964. De très belles retrouvailles !

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Pour atteindre les 7 000 pieds d’altitude où se trouvait le chalet à Pete, au pied d’une montagne et au bord d’une immense abime, il nous a fallu traverser l’incomparable Vallée des monuments (Monument Valley), située sur la frontière entre l’Arizona et l’Utah.

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Vue du chalet

Quelle splendeur ! Quels paysages vides de l’humanité ! Quel sentiment de solitude et de petitesse !

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Le lendemain, c’est-à-dire, ce matin, nous avons parcouru le désert, à partir de Blanding, dans le sens NO-SE, en passant par Montezuma Creek, afin de visiter une autre sorte de monument, assez inusité celui-ci, érigé, pour la première fois, en 1875, par Chandler Robbins, mais revampé et reconstruit plusieurs fois depuis (1899, 1931, 1962, 1992 et 2010).

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Il s’agit de celui qui souligne un phénomène unique de la géographie politique : le seul point en Amérique du Nord où quatre États se touchent, produisant évidemment un effet de quadrant sur la carte, d’où le nom qui lui est attribué : les Quatre Coins.

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De plus, c’est ici que deux premières nations (les Navajo et les Utes) convergent l’une vers l’autre et assurent la gestion des lieux tout en fournissant à leurs artisans l’occasion de vendre leurs créations dans des étals aménagés à cette fin.

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