Depuis 15 jours, je l’attendais. Ô que j’avais hâte de manger chez Landry et filles, au coin de Guilford et Papineau, à Montréal. Au surlendemain du Jour de l’an, en écoutant à Québec la première chaîne de Radio-Canada en provenance de Moncton, j’en avais entendu parler. Anne Godin, à son émission Tout un samedi, a passé en entrevue, Marc Landry, propriétaire de cet agréable petit restaurant.
Quel intérêt cette vedette de la radio acadienne avait-elle à présenter à ses auditeurs cet entrepreneur montréalais et à faire la promotion de son restaurant ? Poser la question, c’est y répondre ! Marc Landry est originaire de l’Acadie des terres et forêts, cette région située à cheval sur les frontières séparant le nord-ouest du Nouveau-Brunswick, le nord du Maine et le Témiscouata québécois (le fameux république du Madawaska), région qui a accueilli en août dernier le Congrès mondial acadien. Bien qu’il soit originaire de Saint-Hilaire, village situé à mi-chemin entre Edmundston et Clair, du côté canadien, et en face de Frenchville, du côté états-unien, le jeune Marc, avant de se fixer à Montréal, a roulé sa bosse pas mal en France et en Angleterre tout en apprenant les secrets de la cuisine gastronomique.
« Fixer » n’est pas le bon mot, car Landry et filles était à l’origine, comme il le dit, un « food truck », l’un de ces camions sillonnant la ville offrant la bouffe de qualité à prix modique. Or, Montréal n’est ni Los Angeles ni Miami. L’hiver il faut faire autre chose, d’où l’idée d’ouvrir boutique sur Papineau entre Mont-Royal et Saint-Joseph. Au centre du menu chez Landry et filles est la humble ploye, cette crêpe faite de la farine de sarrasin qui « est un bon canevas pour mettre n’importe quoi dessus » (parole du chef). Dans sa cuisine, la simplicité se transforme en gastronomie : Ploye au graviax de saumon, salade de fenouil et câpres, fromage à la crème, œuf cuit dur et caviar. Prix : 12$
En reconnaissance de son entrepreneuriat, Marc Landry, fut primé par le Mouvement des caisses Desjardins.
Afin d’assurer la qualité et l’authenticité de la ploye servie chez Landry et filles, la farine provient de la famille Corriveau, habitants de Clair, qui cultive le sarrasin sur plus de 175 âcres de terre dans la région du Madawaska.
« Cuisine raisonnable et raisonnée » est donc le mantra ici. Pourquoi donc, ma déception ? Landry et filles n’ouvre qu’à 17h et je suis passé à 13h30, ce qui m’a permis de faire la connaissance du proprio, mais pour goûter à la gastronomie madawaskiënne, il faudra attendre mon prochain passage à Montréal. Oui, j’ai encore hâte.