Le Dekhockey à Québec

Dans le « désert » qui est le boulevard Sainte-Anne entre Estimauville et les chutes Montmorency (au 4178 pour être précis), il y a de l’action à tous les jours! Il s’agit du Centre de Dekhockey de Québec, une nouvelle façon de vivre le hockey en plein été.

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Plus de 60 équipes divisaient en 5 catégories se font face sur la belle surface bleue. Ça lance, ça compte, ça court, ça se bouscule un petit brin, mais ça s’amuse surtout!

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Pendant que les papas se vident pendant trois périodes chronométrées de 10 minutes, les mamans, les blondes, les bébés et même les grand-pères profitent du soleil et encouragent leurs héros.

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Invitation à venir voir jouer quelques matches. L’ambiance est bonne et au chalet la bière est froide !


Tout le monde et son chien viennent au Kiosque Edwin-Bélanger

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Hier soir, avec l’inauguration de la dix-neuvième édition des spectacles gratuits en plein air, au Kiosque Edwin-Bélanger, l’été, pour moi, est arrivé! À partir du 11 juin jusqu’au 21 août, à tous les jeudis, vendredis, samedis et dimanches à 20h—exception faite de trois relâches à l’occasion de la Fête nationale du Québec, de la Fête du Canada et du Festival d’été de Québec, le Kiosque, situé au cœur des plaines d’Abraham, à deux pas du Musée national des beaux-arts du Québec, accueillera, pendant deux mois, sur sa magnifique scène, dans un décor unique—en pleine nature…en pleine ville—des artisans des blues, de la chanson populaire, de l’art lyrique ou des musiques du monde, le tout agrémenté de deux soirées des Variétés, montées sur mesure et exclusivement pour le Kiosque. Pour connaître la programmation au complet : (www.ccbn-nbc.gc.ca/_fr/edwinbelanger.php)

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Pour lancer la saison, la Commission des champs de bataille nationaux, et son responsable de la programmation au kiosque, Martin Duchesneau, ont fait appel à l’ancienne « star-académicienne » (2005), Audrey Gagnon, qui proposait devant un public conquis d’avance un beau mélange de musique acoustique, blues et pop qui mettait bien en évidence le côté joueur, naïf et rieur de l’artiste.

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De son vaste répertoire riche et varié, je retiens deux chansons qui m’ont ému particulièrement. D’abord une nouvelle composition—quasi inédite—qui fait rigoler : « J’aime les bouches ». Ensuite, la grande classique de Leonard Cohen, chantée en deuxième rappel : « Hallelujah » !

Que d’émotion!…pour clore la soirée avant d’enfourcher mon vélo en vue du court retour à la maison.


Découverte surprenante au cimetière Mont-Hermon, un inuksuk

Selon l’entrée du 3 juin dans ce carnet, un cimetière peut cacher bien des surprises. J’en ai encore eu la preuve aujourd’hui en me rendant au cimetière Mont-Hermon à Sillery, lieu qui recèle l’histoire des Anglais de Québec à partir de 1848.

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En fait, c’est au printemps de cette année que des hommes d’affaires, des marchands et des constructeurs de navires de foi protestante et de langue anglaise convoquent une assemblée publique pour discuter de la possibilité d’aménager, en milieu rural, un cimetière pour recevoir le trop-plein de celui de la ville, situé sur la rue Saint-Jean, autour de l’église St. Mathew’s (aujourd’hui bibliothèque municipale). À l’aide de John Gilmour, la Quebec Protestant Cemetery Association fut créée. Sous la présidence de George O’Kill Stuart, l’association réussit rapidement à amasser les fonds nécessaires à l’achat du terrain. L’année suivante le nom d’une montagne biblique située à la frontière du Liban et de la Syrie dont une partie du versant méridional se trouve aujourd’hui sous contrôle israélien est choisi: Mount Hermon Cemetery.

Louis-Jacques Dorais, ami de longue date and professeur d’anthropologie à l’université Laval, m’a servi de guide pour découvrir aux marges des secteurs Y et Z (coin sud-ouest) de ce vaste espace vert aux arbres bicentenaires le monument érigé en 2003 à la douce mémoire des Inuit inhumés ici entre 1948 et 1975. Il s’agit d’un simple inuksuk, visible aussi de la côte de l’Église si le passant sait où fixer le regard. On estime à une trentaine le nombre d’Inuit décédés à Québec lors un séjour à l’hôpital Laval pour recevoir des soins—le plus souvent pour la tuberculose. À partir de la signature de la convention de la Baie James en 1975, la situation a changé. Le Conseil régional de la santé et des services sociaux formé à l’époque, auquel participaient les Inuit eux-mêmes, exigeait dorénavant le rapatriement de ceux et celles décédés dans les hôpitaux du Sud.

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À quelques mètres seulement de l’inuksuk se trouve la pierre tombale de Meetook, maman bien aimée de Mossee Lewis. De cette pierre, on peut déduire que Meetook venait peut-être de l’ïle de Baffin, de Davis Inlet ou d’ailleurs. Chose certaine, elle n’était pas du nord du Québec. Comment savoir? C’est que devant la difficulté d’épeler le nom des gens du Grand-Nord, le gouvernement fédéral créa un système de nommer qui attribuait tout simplement à chaque Inuit un chiffre identitaire et un code alphanumérique correspondant à sa région d’origine. Pour le nord québécois, deux provenances étaient possibles, les régions E-8 et E-9. Lors des rencontres entre représentants du gouvernement et Inuit, ces derniers devaient porter un collier arborant chiffre et code, ce que l’on appelle communément dans le langage des forces armées en temps de guerre un « dog tag ».

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L’accès au monument Inuit se fait mieux par le Parc des voiliers, où il y a une entrée piétonnière, et non par le Chemin Saint-Louis. En fait, cette parcelle faisait autrefois partie du cimetière, mais en 1964, l’Association du cimetière Mont-Hermon en a fait don à la ville de Sillery. Pour moi, ce tout petit parc a une signification disproportionnée à sa superficie. À tous les deux ans environ, entre 1972 et 1990, l’année de la mort de ma mère, mes parents venaient à Québec nous rendre visite. Jacasseuse ma mère, elle se frustrait vite à Québec en raison de la barrière linguistique. Habituée à parler à tous et à chacun, elle était parfois convaincue qu’il y avait ici une conspiration contre elle. Rien de mieux pour la calmer qu’une promenade du Chemin Gomin (chez nous) au Parc des voiliers. « C’mon, Bert, let’s take a walk », disait-elle à mon père en lui prenant par la main. Seuls, assis sur ce banc faisant face au fleuve, ils regardaient passer pendant de longs moments le trafic fluvial tout en admirant le paysage et la silhouette de la ville de Québec.

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Sacrilège chez les Sœurs dominicaines de la Trinité

Au 1045, Boulevard René-Lévesque, à Québec se trouve le pavillon Saint-Dominique, centre d’hébergement privé pour personnes âgées et couvent des Sœurs dominicaines de la Trinité, communauté fondée en 1887 par Philomène Labrecque, Mère Marie-de-la-Charité, sous le vocable de Sœurs dominicaines de l’Enfant Jésus. C’est seulement depuis le 18 janvier 1967, à la suite d’un décret de Rome sanctionnant l’union définitive avec les Dominicaines du Rosaire, que la nouvelle appellation est en vigueur.

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Jusque cette année, les jardins autour du pavillon étaient sublimes : une multitude d’arbres de plusieurs espèces, d’innombrables plates-bandes fleuries, des framboisiers produisant des fruits gros comme le pouce et un petit potager. Au cœur de cette scène bucolique, à l’intérieur d’une basse palissade blanche, le cimetière de la communauté. À son centre, le monument à la mémoire de Mère Marie-de-la-Charité et, autour, une centaine de pierres tombales au ras du sol rappelant en toute simplicité le nom de chaque sœur décédée.

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L’automne dernier, les fossoyeurs ont été à l’œuvre. Travaillant en sarrau blanc, gants et masques, ils ont profané cet espace sacré en le vidant de son contenu, le déplaçant au cimetière Belmont. Aujourd’hui, il n’y reste qu’un grand vide—un grand champ en friche, pourrait-on dire.

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Et pourquoi donc? La construction d’une annexe au pavillon pour accueillir un nombre plus grand de personnes âgées en perte d’autonomie? Pour vendre une lisière du terrain pour du développement domiciliaire? L’une ou l’autre des deux hypothèses recueillies sur le terrain pourrait se valider.

Les pauvres Sœurs dominicaines de la Trinité dont le repos éternel vient d’être rompu, que sont-elles devenues? Elles ont été transportées à cinq kilomètres de là et enterrées dans une fosse commune sur l’allée Marie-de-l’Incarnation, aux limites septentrionales du cimetière Belmont.

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Elles y sont entourées d’Eudistes, d’Ursulines et de religieux de Saint-Vincent de Paul, tous trois ayant connu, comme elles, la migration post mortem. Tant qu’il n’y aura pas de monument sur place pour rappeler l’existence de ses femmes engagées ayant consacré leur vie à ce qu’elles croyaient être l’œuvre de Dieu, on pourra parler d’un sacrilège.

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