En ces temps d’élections provinciales municipales, j’ai une chanson de Jacques Brel en tête. Évidemment pour un Belge je nage en plein cliché, mais je dois dire que Brel est une influence majeure de ma construction identitaire et de ma pensée. Il est à la fois drôle, lucide, cynique, candide… Pour chaque situation, à chaque moment heureux ou malheureux, je me trouve à fredonner ses paroles.
Voici donc L’Homme de la cité.
Pourvu que nous vienne un homme
Aux portes de la cité
Que l’amour soit son royaume
Et l’espoir son invité
Et qu’il soit pareil aux arbres
Que mon père avait plantés
Fiers et nobles comme soir d’été
Et que les rires d’enfants
Qui lui tintent dans la tête
L’éclaboussent d’un reflet de fêtePourvu que nous vienne un homme
Aux portes de la cité
Que son regard soit un psaume
Fait de soleils éclatés
Qu’il ne s’agenouille pas
Devant tout l’or d’un seigneur
Mais parfois pour cueillir une fleur
Et qu’il chasse de la main
À jamais et pour toujours
Les solutions qui seraient sans amourPourvu que nous vienne un homme
Aux portes de la cité
Et qui ne soit pas une baume
Mais une force une clarté
Et que sa colère soit juste
Jeune et belle comme l’orage
Qu’il ne soit jamais ni vieux ni sage
Et qu’il rechasse du temple
L’ écrivain sans opinion
Marchand de rien
Marchand d’évotionsPourvu que nous vienne un homme
Aux portes de la cité
Avant que les autre hommes
Qui vivent dans la cité
Humiliés l’espoir meurtri
Et lourds de leur colère froide
Ne dressent au creux des nuits
De nouvelles barricades