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Comment vont les affaires ?

S’il y a bien une question qui me met mal à l’aise, c’est l’inévitable « Alors, comment vont les affaires ? ». Trois choix de réponses s’offrent à l’éditeur averti.

Le très optimiste et un peu fanfaron « Excellent, ça va vraiment bien, nous sommes en expansion, les ventes n’ont jamais été aussi bonnes. Une grande année, et vous n’avez encore rien vu ». Le déprimant « Pas terrible, vous savez, le secteur du livre, c’est difficile, hier encore j’ai dû brûler ma chaise dans le foyer pour me chauffer un peu ». Ou encore le normand « couci-couça, on fait aller, ça monte et ça baisse ».

Je réponds désormais par un « Ça va ». Et laissez-moi vous dire que, en 2011, « aller » est déjà une réussite en soi. Pourtant, quand on regarde les statistiques des ventes de livres au Québec, on se dit que quelqu’un doit bien les vendre tous ces maudits bouquins. Septentrion contribue certes un peu dans ces chiffres, bon an mal an, mais probablement pas à la hauteur de la qualité des livres produits. Évidemment, c’est l’éditeur qui vous le dit ! Quelques titres font la différence. Solites ou insolites, ils nous insufflent l’énergie pour continuer notre route.

« Le livre numérique vous fait beaucoup de concurrence ! » poursuivra immanquablement la conversation. Le quoi ? Ah, ce truc qui nous bouffe la moitié de notre temps pour un maigre pourcent des ventes ? Non pas vraiment. On est même plutôt bien présents de ce côté-là. Enfin, c’est plus compliqué… Difficile d’évaluer le nombre de personnes équipées de ces tablettes, les ventes se faisant en dehors de notre circuit habituel. Et que lisent-ils ? Beaucoup de littérature américaine s’il faut en croire Amazon. Le livre numérique n’est plus la chimère tant redoutée. Il est là, tout simplement. Les réseaux se développent, les technologies s’apprivoisent. Reste à s’atteler à la promotion et de la diffusion de ce nouveau format. Il faut bien s’en garder pour 2012.

« Ça va », tout simplement. Bien ou mal, l’équipage du Septentrion s’accroche au bateau tandis qu’il poursuit sa route. Tout de même de beaux livres publiés. Une meilleure couverture médiatique, indubitablement. Quelques prix qui réchauffent. Une maturité qui s’affirme et s’affiche. Ni pessimiste ni optimiste, je regarde l’avenir avec sérénité. J’ai confiance dans notre travail, dans ceux qui m’entourent, je sais que le ciel est bleu et calme là-bas, devant. Tant pis si quelques tempêtes m’en séparent.

Après tout, la rose des vents en figure de proue, comment pourrions-nous nous perdre ?

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