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Le 19 août 2008 par Dean Louder

Jean-Marie Nadeau sur Québec, la magnifique

Jean-Marie Nadeau est chroniqueur à l’Acadie Nouvelle, seul quotidien de langue française des provinces Maritimes. Les textes de cet « autonomiste » acadien publiés tous les mardis matins sont tout aussi intéressants les uns que les autres. Celui d’aujourd’hui, écrit à la suite de son passage à Québec la semaine dernière pour fêter l’Acadie, mérite l’attention des lecteurs québécois. Je vous l’offre donc sur mon blogue. Ceux et celles désirant communiquer directement avec Jean-Marie peuvent le faire à l’adresse suivante : jmacadie@nb.sympatico.ca

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J’étais à Québec la semaine dernière pour fêter l’Acadie qui se présentait en ville avec ses plus beaux habits : un tintamarre retentissant, un spectacle acadien de haut calibre en toute modernité, et une réception fort sympathique organisée par le gouvernement du Nouveau-Brunswick.

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Même s’il y a eu des démêlés inacceptables entourant le 400ième anniversaire de l’établissement permanent de cette ville et celui de notre 404ième comme peuple, Québec mérite la majesté de ses festivités. On ne peut que tomber sous le charme de cette ville, surtout le Vieux-Québec. Québec est en partant un bijou du patrimoine nord-américain et mondial…en français. Et dieu que ça fait du bien de passer quelques jours à entendre parler principalement français, tout en entendant autant d’allemand, d’espagnol, d’italien, de japonais que d’anglais!

Le tintamarre a été un grand succès, débordant d’émotion. Il y avait autant , sinon plus de Québécois tout au long du parcours que d’Acadiens dans le tintamarre. Ce fût donc une activité en dehors du commun, permettant aux deux peuples francophones d’Amérique de se côtoyer enfin dans l’harmonie, la solidarité, et la joie mutuelle de se rencontrer et de s’apprécier.

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Ça donne envie de trouver des moyens, comme cette présence acadienne réussie à Québec cette année, pour faciliter des rapprochements plus conviviaux entre nos deux peuples. Pour briser les murs de la méconnaissance mutuelle. Pour extirper cette acrimonie et ces ressentiments qui existent entre nous depuis que le peuple québécois a entamé un processus pour s’assumer pleinement à part entière, pour ne pas dire souverainement.

Il faut donc célébrer les initiatives des deux gouvernements, qui par le biais d’un organisme communautaire comme le Conseil économique du Nouveau-Brunswick et son homologue québécois, ont organisé des sommets économiques entre les entrepreneurs de chaque province. De tels événements se sont déjà tenus à Edmundston et Rivière-du-loup ces dernières années. Régis Labeaume, maire actuel de Québec et coorganisateur québécois avec Paul Aucoin, son pendant acadien et ancien directeur général du Conseil économique chez-nous, ont été honorés en recevant chacun une médaille de reconnaissance Québec-Nouveau-Brunswick pour leur engagement.

Benoit Pelletier, ministre québécois responsable des Affaires intergouvernementales canadiennes et de la Francophonie canadienne, a également reçu la médaille Léger-Comeau de la Société nationale de l’Acadie pour sa contribution à l’avancement des relations québécoises avec les communautés francophones et acadiennes du Canada. Cet honneur est hautement mérité. Depuis Claude Ryan, le ministre Pelletier est probablement le politicien québécois à avoir la meilleure connaissance et sensibilité face aux réalités que nous vivons comme communautés acadiennes et francophones au pays.

Mais, il ne faut pas se faire d’illusion. Le projet de souveraineté québécoise est loin d’être mort. Il est plutôt en sommeil, et même las pour le moment. Il est fascinant de constater jusqu’à quel point le gouvernement canadien, qui a financé en grande partie les activités du 400ième de Québec, a tenté d’y occulter le drapeau québécois, par exemple. Si les fédéralistes canadiens et québécois continuent à manœuvrer en sourdine pour imposer le Canada aux Québécois de cette façon, plusieurs de ces gestes seront bientôt démasqués et se retourneront contre eux.

Mais, ils ne sont pas les seuls. Le gouvernement du Nouveau-Brunswick semble avoir aussi tout fait pour occulter d’une certaine manière l’appellation acadienne dans l’organisation de ces activités à Québec. On « pushait » autant le drapeau « NB » que le drapeau acadien. Et il parait qu’on ne devait pas trop utiliser du « bonne fête l’Acadie » dans les activités officielles. Ce n’est pas la première fois qu’on est témoin de tels gestes inconvenants. Comment pense-t-il qu’on puisse troquer le label « acadien » pour celui de « NB », à prononcer à l’anglaise ou à la française, et prendre notre place hors Nouveau-Brunswick? Sans les Acadiens du Nouveau-Brunswick, notre province serait une province anglaise comme les autres, surtout au Québec…Le gouvernement du Nouveau-Brunswick ne devrait pas trop jouer sur ce terrain de cette façon.

Ces petites gamineries fédérales ne feront que nourrir à la longue la grogne souverainiste au Québec. Quant aux gamineries néo-brunswickoises, elles produiront là aussi un effet de ressac acadien. Ces mesquineries n’ont plus leur place.

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Pour terminer sur une note plus positive, il parait évident que Québec la magnifique a tout de même bien réussi son 400ième , comme elle a réussi en grand son accueil de l’Acadie. Le maire Labeaume a déjà énoncé l’intérêt de Québec à recevoir le Congrès mondial acadien 2014. Le crû 2008 de l’accueil de l’Acadie sera un atout de plus dans son jeu. Merci Québec!

Commentaires

Dommage qu'il y ait eu, ce même soir, un spectacle sur les Plaines, des concerts de musique militaire, le Chemin qui marche de Beauport. Volontairement ou non, on a "enterré" cette activité acadienne, la seule qui avait une vraie pertinence en ce 400e, et peu de Québécois ont pu y participer.

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Dean Louder est né en Utah. Très marqué en huitième année par sa lecture d’Évangéline de Longfellow, il le fut d’autant plus par les trente mois qu’il a passés en France à partir de l’âge de 19 ans. Après avoir obtenu son doctorat de l’Université de Washington, l’apprentissage de la langue de Molière lui a permis en 1971 d’accepter un poste de professeur de géographie à l’Université Laval. C’est à partir de Québec, à la fin des années 1970, que Dean, le plus souvent accompagné de ses étudiants, explorera la plupart des îles de l’Archipel francophone d’Amérique. À la retraite depuis 2003, sa cadence n’a pas diminué. Il reste encore tant à découvrir en cette Franco-Amérique !

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