Christophe Plantin
L’Amour du livre a été composé en Plantin, caractère qui tient son nom de Christophe Plantin. Ce dernier l’a indirectement inspiré au créateur Frank H. Pierpont en 1913. Relieur à l’origine et installé à Anvers à partir de 1551, Plantin y devient imprimeur à la suite d’une blessure grave à l’épaule. Il n’a pas créé de caractères mais était constamment à la recherche des plus beaux. À sa mort, son atelier disposait de quatre-vingt-dix types de caractères qui avaient servi à quelque 2450 ouvrages (1555- 1589). Prenons le temps d’imaginer le travail d’un typographe qui plaçait les caractères un par un et à l’endroit comme à l’envers selon le format d’imposition des pages. Le tirage moyen chez Plantin se situait entre 1000 et 1250 exemplaires. On raconte que c’est sa Bible en hébreu qui, en 1566, connut le plus fort tirage, soit 7800 pour le Pentateuque et entre 5200 et 6700 pour les autres volumes.
Christophe Plantin est né en France vers 1520. Il rencontrera sa future femme Jeanne Rivière à Caen où il travaille comme apprenti chez le relieur et imprimeur Robert Macé. Homo plebeius comme il aime se désigner, il sait pourtant s’exprimer dans la langue de l’élite, le latin. Il meurt en 1589. Déjà son gendre, Jean Moerentorf, Anversois de naissance et qui latinise son nom en Moretus, est à ses côtés à la tête de l’atelier.
Les Moretus sont riches et Plantin lui-même laisse une grande fortune à sa mort. Vers 1576, Plantin s’était installé dans une superbe demeure, plusieurs fois agrandie, où loge sa famille et son atelier appelé le Compas d’Or représenté, comme il se doit, par un compas autour duquel se glisse sa devise Labore et Constantia.
Le Musée Plantin-Moretus d’Anvers compte 154 incunables, des centaines de manuscrits allant du IXe au XVIIe siècle, quelque 25000 reliures anciennes, d’extraordinaires collections typographiques, du matériel de fonte, des plaques de cuivre, des blocs de bois, etc., sans compter les pièces de cuir, les tapisseries et une vingtaine de tableaux de Pierre Paul Rubens (1577-1640) qui travailla régulièrement pour le Compas d’Or. À lui seul, ce musée justifie le détour par Anvers.