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Le 18 mai 2007 par Éric Simard

Barbara

Si du côté de la littérature Marguerite Duras a marqué mon parcours, côté chanson c’est Barbara qui a joué ce rôle. Les deux sont arrivées dans ma vie à peu près au même moment, à un âge fondateur, celui de mes 18 ans.

À l’écoute des chansons de Barbara, il y a eu comme une reconnaissance spontanée de ce que j’étais profondément. Ce mal de vivre qu’elle a su si bien décrire et chanter était aussi le mien. Ce besoin fondamental d’aimé et d’être aimé entièrement et ce désir intense de vivre participaient de la même émotion profonde.

Encore aujourd’hui, lorsque la douleur du vide me prend, je vais toujours me réfugier dans l’univers de Barbara. Des chansons comme Pierre, Il pleut sur Nantes, La mort, Le mal de vivre, La solitude, Le soleil noir et Regarde m’aident à atteindre le fond du désespoir. Vient ensuite le réconfort. Je me sens alors moins seul et je peux remonter lentement vers la joie de vivre.

Hier soir, c’est un peu tout ça que j’ai pu vivre en allant voir Marie-Thérèse Fortin chanter pour une dernière fois Barbara au Petit Champlain. Une soirée pleine de vérité et toute en émotion offerte par une grande interprète. En plus d’avoir rendez-vous avec la Barbara connue du grand public, la comédienne en profite pour nous présenter d’autres facettes de la chanteuse en puisant dans une partie de son répertoire moins connu du grand public. Un choix parfois audacieux qui sert plutôt bien le spectacle.

Le plus audacieux est peut-être le spectacle lui-même. S’attaquer au répertoire de Barbara demande un certain courage car c’est probablement la chanteuse la plus difficile à interpréter. Marie-Thérèse Fortin relève le défi avec force et aplomb parce qu’elle ne cherche pas à l’imiter. Elle est habitée par elle et c’est avec tout son corps qu’elle chante si bien ses chansons qu’elle a su s’approprier. Et tout au long du spectacle la voix de la comédienne étonne. Une voix grave, juste et puissante d’une grande intensité.

Commentaires

"Dis, quand reviendras-tu,
Dis, au moins le sais-tu,
Que tout le temps qui passe,
Ne se rattrape guère,
Que tout le temps perdu,
Ne se rattrape plus,"


A chaque fois que je l'entends..je pleure..quoi dire de plus..?

Une autre belle soirée passée en ta compagnie cher Éric. Marie-Thérèse Fortin était réellement habitée par les chansons. Quelle prestance!!! J'ai toujours trouvé cette femme très belle mais ce soir-là avec ce répertoire-là elle était magnifique.

Je peux passer des mois sans l'écouter, mais à chaque forte émotion, quelle soit joie ou mal de vivre, elle est là, comme si je l'avais quitté la veille, pour partager ou me redonner de l'énergie...dix ans déjà

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Éric Simard est actuellement responsable de la promotion pour les éditions du Septentrion. Il a été libraire pendant plus de quinze ans. Par le passé, il a également travaillé pour une compagnie de disque, une maison d'édition et pour une compagnie de théâtre. Il en est à sa cinquième année à la barre de l'émission littéraire Encrage, diffusée sur les ondes de CKRL à Québec. Il a fait des chroniques littéraires à la télé de Radio-Canada et à TVA ainsi que dans le journal Le libraire pendant cinq ans. Il a deux romans à son actif Cher Émile (Hamac) et Martel en tête - titre épuisé (Intouchables). Il a été scénariste pour la populaire émission jeunesse Macaroni tout garni.

Ouvrage de cet auteur publié au Septentrion

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