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Le 16 décembre 2007 par Éric Simard

Bonheurs d'occasion #3

La voix d’Arnaldur Indridason (Métailié) : Je lis très peu de romans policiers mais il semble que je sache bien les choisir. Le fait que La voix se passe en Islande a pesé dans la balance. Le roman débute avec la découverte d’un cadavre dans une chambre d’hôtel. La victime est habillée en Père Noël. L’enquête nous fait découvrir le passé de cet homme solitaire et mystérieux et aussi les tourments de l’enquêteur. On ne doit pas lire ce livre seulement pour l’intrigue. Il faut le lire pour les personnages qui sont loin d’être unidimensionnels, pour la profondeur psychologique qui s’en dégage, pour l’humour sympathique d’Indridason et pour la forte atmosphère qui enrobe tout ça.

Dans le scriptorium de Paul Auster (Leméac/Actes sud) : Cette dernière plaquette de l’auteur n’est certes pas le meilleur livre qu’il ait écrit. La plupart des amateurs de Paul Auster s’entendraient pour l’affirmer. Toutefois, Dans le scriptorium ne laisse pas le lecteur indifférent. L’histoire de cet homme qui se retrouve dans une pièce fermée sans trop savoir ce qu’il fait réellement là, bien qu’elle soit floue, m’a interpellé. J’y ai vu une forte allégorie sur le vieillissement et toutes les pertes s’y rattachant. Pour les fans de l’auteur.

Le souffle de la hyène de Pierre Bottero (Rageot) : Celui à qui l’on doit la série à succès La quête d’Ewilan frappe peut-être plus fort (en ce qui me concerne du moins) avec ce premier tome d’une nouvelle trilogie intitulée L’autre. L’autre, une créature qui sommeillait dans les profondeurs de la terre depuis des siècles, est libérée accidentellement par des archéologues. Nathan et Shaé, deux jeunes adolescents ayant des dons particuliers, sont investis de la périlleuse mission de capturer cette créature menaçante. L’intrigue, qui flirte avec l’horreur, est vraiment captivante, très rythmée et juste assez complexe pour nous surprendre et maintenir notre attention jusqu’au bout. Un grand bonheur d’occasion.


La femme du Vième de Douglas Kennedy (Belfond) : Réglons une chose tout de suite : oui la fin est décevante. On m’avait prévenu, j’ai voulu ne pas le croire, mais on avait raison. Ne pas lire ce roman serait tout de même une erreur. J’ai eu un plaisir fou à suivre les déboires de cet américain qui débarque à Paris pour fuir son pays et qui se retrouve dans les bas-fonds parisiens. Ça paraît que Douglas Kennedy connaît bien cette ville. Il en fait ressortir tout le côté sordide dans un style qui rappelle les romans noirs. En même temps, il nous fait sourire par son côté loufoque. Un heureux mélange des genres qui séduit le lecteur. C’est juste dommage que la fin un peu surnaturelle vienne un peu gâcher le tout. Une première incursion dans l’œuvre de Kennedy vivifiante et certainement pas la dernière.

Journal d’un étudiant japonais à Paris de Christophe Léon (Serpent à plumes) : Quel étrange objet littéraire que ce roman français qui puise à même les principaux courants littéraires japonais. En principe, ce journal est celui de Tarô, cet étudiant japonais étudiant à Paris. En fait, ce n’est pas vraiment un journal. C’est une sorte d’ébauche de roman dans lequel plusieurs personnages interviennent à travers les écrits de ce Tarô en question qui aurait peut-être découpé en rondelles quelques filles de passage! Réalité ou fiction? Peu importe. Christophe Léon nous convie à pénétrer dans un univers bien particulier en jouant habilement avec l’invraisemblance. Pas mal du tout. Une belle curiosité pour ceux qui aime le dépaysement littéraire.

Commentaires

J'ai lu tous les Auster, et celui-là ne m'a pas beaucoup plu. L'idée de l'auteur enfermé qui est visité par certains de ses personnages, si allégorique soit-elle, n'a pas donné ce que j'aime chez Auster : une bonne histoire.

Bonjour, je suis tombé sur votre blogue par accident. Intéressant.

Vous semblez être un jeun'auteur en plus. Quelle coïncidence ! Il faudra que je lise votre livre prochainement.

Bonne continuation.

Maphto: ça me fait plaisir de t'accueillir ici. De mon côté, je suis allé fouiner sur ton blogue et je le trouve aussi très intéressant. À la lumière de ton billet "Carapace", je suis persuadé que mon roman "Cher Émile" te rejoindra à plusieurs égards. Aussi, au sujet de ton roman, tu sais que je suis codirecteur littéraire de la collection "Hamac" au Septentrion? Je serais très curieux de te lire. On suit donc tout ça de près!

je note bottero, j'ai justement dans le scriptorium dans ma pal.

Entièrement d'accord avec toi sur "Le Scriptorium", pas son meilleur, mais encore un livre énigmatique comme l'auteur sait si bien les écrire...
"La voix" et "La femme du Vème" sont deux romans qui me tentent bien, surtout le premier !!

Bonjour Éric,

Quel plaisir, pour un auteur français de se savoir lu au Québec, et particulièrement par un écrivain. D'autant plus que ton (j'emploie le tutoiement, si tu le permets, en guise de confraternité et non pas de corporatisme) billet est flatteur pour mon " Journal..." et qu'il résume bien et en quelques mots justes contenu & intentions.
Un jour peut-être sortirais-je un texte chez un éditeur québécois, sait-on jamais.
Prochain rendez-vous en janvier et mars 2008 au Somnambule équivoque (éditeur belge) pour un essai sur l'écologie (Écoloco, une alter-friction) et un court roman un chouïa décalé (Beaux-arts).
@ bientôt,

Christophe
Ps : Je me ferai un plaisir de te les envoyer si tu me donnes ton adresse par mail.

Cher monsieur Simard, merci de prendre la peine de visiter mon pauvre et misérable blogue dont je m'occupe à temps partiel.

Aussi, est-ce que vous prévoyez écrire un autre roman prochainement ?

Réjean: il n'est pas nécessairement pour les mateurs alors!
Sylvie et Florinette: je confirme vos choix et vous donne le feu vert :-)
Christophe: c'est la première fois que je lisais un de tes livres. Le format, le titre et la page couverture m'ont attiré. Je ne me suis pas trompé. Pour l'éditeur québécois, ce n'est pas la peine tant et aussi longtemps que tu publieras pour des éditeurs tel que le Serpent à plumes, bien diffusé ici par Gallimard. Sinon, Septentrion serait peut-être preneur pour la collection "Hamac" ;-) En terminant, c'est très gentil à toi de vouloir me faire parvenir tes deux prochains livres. En échange, je t'enverrai les deux romans que j'ai publié à ce jour.
Maphto (tu peux me tutoyer): ton blogue n'est pas pauvre. Il est sans prétention et vrai. Je préfère ça. En ce moment, je peaufine un recueil de nouvelles. Si je travaille bien et plus rapidement, il pourrait sortir en août.

Je suis certes un amateur d'Auster mais pas un inconditionnel. Il y a des livres de lui qui m'ont enchanté, comme La musique du hasard et La nuit de l'oracle, et d'autres qui m'ont déçu ou carrément ennuyé, comme Dans le scriptorium et Le livre des illusions. D'ailleurs, de quel auteur suis-je un inconditionnel ? Hum... Et vous, Éric ?

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Éric Simard est actuellement responsable de la promotion pour les éditions du Septentrion. Il a été libraire pendant plus de quinze ans. Par le passé, il a également travaillé pour une compagnie de disque, une maison d'édition et pour une compagnie de théâtre. Il en est à sa cinquième année à la barre de l'émission littéraire Encrage, diffusée sur les ondes de CKRL à Québec. Il a fait des chroniques littéraires à la télé de Radio-Canada et à TVA ainsi que dans le journal Le libraire pendant cinq ans. Il a deux romans à son actif Cher Émile (Hamac) et Martel en tête - titre épuisé (Intouchables). Il a été scénariste pour la populaire émission jeunesse Macaroni tout garni.

Ouvrage de cet auteur publié au Septentrion

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