Le collège Glendon se trouve dans un beau quartier de Toronto, au carrefour des rues Lawrence et Bayview. Il s’agit de la composante bilingue de l’université York dont le campus principal se situe très au nord en
banlieue. Aujourd’hui s’y tenaient deux causeries organisées sous la direction d’Yves Frenette, professeur au Département histoire. Les invités d’honneur, venus de France, nous entretenaient de l’épineuse question de histoire et de mémoire communes. Il s’agissait en fait de M. Dominique Guillemet, maître de conférence d’histoire moderne à l’université de Poitiers, et de Mme Sophie Besnier, attaché de conservation du patrimoine au Conseil général de la Charente-Maritime.
D’entrée de jeu, Monsieur Guillemet mentionnait le grand port « canadien » de La Rochelle d’une part et la « zone acadienne » de Poitiers d’autre part. Il a souligné l’importance des cinq prochaines années pour commémorer la naissance du fait français en Amérique. Il nous a rappelé l’étymologie du mot « commémorer » qui veut dire « mémoire en partage ». Pourquoi commémorer? Parce que nous sommes à l’ère du désenchantement du monde. Mais on ne commémore plus comme on commémorait. Autrefois, de telles fêtes ou célébrations se réalisaient sous l’égide de l’Église ou de l’État. Plus maintenant. L’Église s’est retirée de cette sphère d’activité. L’État aussi. Celui-ci propose et n’impose plus. Les acteurs, formes et valeurs ont changé. De nos jours, ce sont, le plus souvent, les villes et régions qui prennent en mains les commémorations dont il existe presque sans exception une composante scientifique sous forme de colloque, de forum ou d’exposition. La tenue de telles activités n’assure toutefois pas la diffusion du savoir. En plus de répondre à la quête des origines, une autre fonction de la commémoration contemporaine serait la fabrication du consensus dans les sociétés diversifiées et l’inclusion des groupes exclus des manuels scolaires. Pour terminer, Dominique Guillemet a souligné la méconnaissance des Français de la francophonie nord-américaine.
Madame Besnier a présenté un projet concret qui lie la France et le Canada, la mise en œuvre à Brouage, lieu de naissance de Samuel de Champlain, d’une Maison dont une partie importante du financement, sinon la plus importante, viendra d’ici. La construction de ce centre d’interprétation commencera le 15 octobre prochain. L’ouverture est prévue pour le 26 juin 2004. Sophie Besnier souligne l’importance de cette initiative pour rappeler aux Français la signification de Champlain, peu connu en comparaison avec Jacques Cartier.
À la fin de la séance, les participants ont eu droit à une carte allégorique confectionnée au Laboratoire de cartographie de l’université Laval, sous la direction de MM. Adrien Bérubé, Dean Louder et Christian Morissonneau. Ayant pour titre « FRANCOPHONIE EN AMÉRIQUE : Samuel de Champlain amorce 4 siècles de communications », cette carte commémore, à la manière des géographes, les réalisations du grand géographe qui était Champlain.
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One thought on “Champlain au collège Glendon de Toronto”
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Existe-t-il une copie de cette carte allégorique ?