J’ai rencontré Andrew à Black Creek, au Saratoga RV Resort , dont les propriétaires, Rob et Roberta, ont quitté le Québec au moment de l’élection du premier gouvernement péquiste. Leur établissement se trouve à mi-chemin entre Courtenay et Campbell River. Andrew n’a pas voulu que je prenne sa photo, mais je tiens quand même à décrire la belle soirée « entre hommes » que j’ai connue.
Que l’on regarde à gauche (nord) ou à droite (sud), l’endroit est magnifique. Le détroit de Georgia en face et, au loin, les montagnes du Lower Mainland, comme on aime dire ici.
Un grand gaillard d’une trentaine d’années, Andrew et son père de soixante-six ans occupaient une caravane qui, de toute évidence, est installée en permanence à ce bel endroit. À mon arrivée avec Junior, il m’a salué tout de suite : « Hi, I’m Andrew, who are you? » Je m’identifie.
J’apprendrai plus tard de sa bouche que lui et son père viennent ici régulièrement pour « échapper à l’emprise des femmes ». Ils boivent de la bière et mangent des huîtres. De chez eux à Burnaby à Black Creek, il faut compter environ quatre heures de route et de traversier, mais ça vaut la peine! Andrew m’explique qu’il vient ici depuis trente ans…et même avant parce que son père y vient depuis quarante-cinq ans. Il a avoué ceci dans un langage, pour le moins, coloré! D’ailleurs, tout son vocabulaire est ponctué des gros mots du débardeur qu’il est.
La télévision jouait dans la salle communautaire du Saratoga Resort, mais nous n’étions que trois à le regarder. Moi, Andrew et son père écoutions la demi-finale de la Coupe Grey entre Edmonton et Saskatoon. Une fois ce match terminé, nous avons changé de poste pour regarder le match de la NFL entre Baltimore et Saint-Louis. Le père d’Andrew est parti en ce moment-là disant préférer le football canadien.
Nous avons discuté, Andrew et moi, de tous les sports et surtout du hockey. Parieur invétéré, il gagne et perd des centaines de dollars à toutes les semaines dans des « pools » de hockey et de football. Andrew est convaincu que Québec a perdu son équipe, les Nordiques, à cause du Séparatisme. J’ai beau essayé de le convaincre qu’il n’avait pas raison. Son idée est faite!
Tout à coup, Andrew me demande, « Aimerais-tu que je te fasse à manger? Il va être bon en calvaire (traduction libre). Aimes-tu des huîtres et du chili?
Je réponds que j’adore le chili, mais que je ne peux pas avaler des huîtres crues.
« Pas de problème », me dit-il et dans le temps de le dire, il se met à préparer notre repas sur le poêle à bois qui réchauffe la pièce dans laquelle nous nous trouvons.
Quatre belles huîtres couvertes en dessous et au dessus par des plats en aluminium. Du chili avec riz, des saucisses, du bacon et d’autres ingrédients encore. Au bout d’une demi-heure, l’arôme des huîtres qui se mêlait à celui du chili épicé m’ouvrait l’appétit comme c’est rarement le cas! Avec son canif, Andrew a ouvert les huîtres, les arrosant d’une sauce marinée