Évangéline is alive and well in south Louisiana, mais elle parle anglais asteur! En fait, du 10 au 14 février, on fête à Saint-Martinville la héroïne acadienne et son père, le poète américain, Henry Wadsworth Longfellow. Grâce à un projet conjoint de la Commission de tourisme de la paroisse de Saint-Martin, du Centre d’héritage acadien et du club Rotary de la région qui marque en même temps ses 100 ans d’existence, de nombreuses activités ont été organisées. La première réunissait, sur les rives du Têche Françoise Paradis, de Frenchville, dans le nord du Maine, et auteure d’Évangeline : A Tale of Acadie, publié récemment sur la figure mythique, et Layne Longfellow, parent lointain du célèbre poète. En plus de présenter son livre, Mme Paradis a monté une exposition de plus 200 images d’Évangéline dont le vernissage se poursuivra au Mémorial des Acadiens jusqu’à la fin du mois de mars. Accompagné d’une douce musique, M. Longfellow a séduit l’auditoire en faisant lecture, de sa belle voix, des poèmes de son illustre ancêtre, tout en racontant sa vie.
Au lendemain après-midi, au moment de la deuxième activité, en présence de nombreux dignitaires réunis pour l’occasion sous les solides branches du chêne d’Évangéline—le juge Béliveau et le père Léger notamment—les organisateurs passent au dévoilement d’un nouveau buste de Longfellow, sculpté par M. Freddie Decourt de la Nouvelle-Ibérie.
Transportée sur les lieux pour les circonstances, la magnifique sculpture d’Évangéline au jardin (Evangeline Garden Sculpture), réalisée, à la demande de Françoise Paradis, par Kristie Sheehy et Peggy Veldhuisen de la Nouvelle-Écosse, ne peut qu’attirer l’œil des passants ébahis par sa beauté.
Dimanche après-midi, troisième activité, en présence d’une quinzaine de Cadiens de la région, pour la plupart, plus âgés que moi, j’assiste à la projection d’Évangéline, film hollywoodien tourné en 1929, mettant en vedette Dolores Del Rio. En interprétant ce rôle, Del Rio donnait des allures mexicaines à la belle demoiselle acadienne ! Ses allures loufoques et la technologie cinématographique périmée depuis longtemps n’ont toutefois pas empêché le versement de quelques larmes chez les plus sensibles!