Red Bay, Labrador et les baleiniers basques

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S’il existe en 2005 à Red Bay un centre de Parcs Canada pour interpréter l’utilisation de ces lieux au XVIe siècle par les baleiniers d’origine basque, c’est grâce, en grande partie, à Selma Barkham, septuagénaire dont l’intérêt pour les Pays basque remonte aux années cinquante. En 1972, après avoir travaillé au Mexique pour apprendre l’espagnol, Selma a entrepris des recherches dans les archives basques et espagnoles. Elle s’est plongée pendant de nombreuses années dans des milliers de documents, et notamment des actes notariaux, billets à ordre, testaments et contrats d’assurance. Elle y a puisé une mine de renseignements sur la pêche de la baleine pratiquée ici Le document le plus important a sans doute été celui concernant le naufrage en 1565 du San Juan. Ce bateau chargé d’huile de baleine devait lever l’ancre pour l’Europe lorsque emporté par de violents vents du nord. Les archéologues travaillant sous l’eau, en 1978, aurait retrouvé l’épave précisément à l’endroit où un autre bateau, le Bernier, a callé il y a un quart de siècle.
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Au Centre d’interprétation de Parcs Canada où de nombreux artefacts, dont une chaloupa, sont en montre, on apprend que les Basques ont aménagé, à partir de 1540 jusqu’au début du XVIIe siècle, plusieurs stations de dépeçages de baleine le long de la côte du Labrador et du détroit de Belle Isle. Red Bay, connu par les Basques sous le nom de Buttes et doté d’un excellent havre, devint l’un des plus grands ports de pêche de la baleine. Certaines années, il y avait jusqu’à 800 hommes et jeunes garçons qui y chassaient le cétacé et travaillaient à la fabrication de l’huile. Outre la pêche de la morue, la pêche de la baleine par les Basques semble être la plus ancienne activité industrielle pratiquée par les Européens au Canada. À l’époque, l’huile de baleine éclairait toute l’Europe et se trouvait à la base de la fabrication manufacturière.
En ce qui concerne cette pionnière de la recherche sur les Basques au Canada, Selma Barkham, toujours active, a tourné son attention vers l’ïle de Old Ferolle, en face de Plum Point, TN, à peine quelques kilomètres au sud de St. Barbe, point d’embarcation pour Blanc-Sablon. C’est ici qu’elle nous a reçus. En sa compagnie, nous avons marché cet îlet de long en large, examinant ses sites archéologiques et appréciant sa faune et sa flore.
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