Bienvenue à Page, établie en 1957 aux limites septentrionales de l’État d’Arizona, en plein désert, à proximité des terres des Navajos. Autrefois, à force d’accompagner mon père lors de ses déplacements à Page, je connaissais assez bien les lieux . Pendant une vingtaine d’années (1957-1976), Bert Louder conduisait pour le compte de Hi-Land Dairy un camion semi-remorque de Murray, Utah, près de Salt Lake, à Page, une distance de 600 kilométres. Il faisait la livraison du lait aux nombreux petits bourgs fondés aux années 1860 le long de ce qui est aujourd’hui la route nationale 89: Gunnison, Salina, Richfield, Monroe, Panguitch, Kanab et, enfin, Page, nouvelle ville née du projet de construction du barrage Glen Canyon, ouvert enfin le 22 septembre 1966. Trois fois par semaine l’été et deux fois par semaine l’hiver, « Dad » faisait la longue navette. Après quelques heures de sommeil au Page Boy, le premier motel à y avoir été construit et qui y fait piètre figure aujourd’hui à côté des Holiday Inn, Best Western et Days Inn, il remontait dans son camion et retournait vers le nord, ramassant, au fur et à mesure, des boîtes et pots vides aux mêmes endroits que la veille, les transportant à la laiterie pour remplissage et redistribution.
En plus de monter la capacité de production de l’électricité pour tout le sud-ouest des États-Unis, le barrage Glen Canyon a donné lieu à une activité récréo-touristique fébrile. Des milliers d’amateurs de sports nautiques tirent profit de l’existence de l’immense lac créé par le barrage. Portant le nom de John Wesley Powell, ingénieur et explorateur ayant dirigé en 1869 et 1871-72 des expéditions scientifiques sur le Colorado et la Green, le lac ne fait toutefois pas l’unanimité, car ses eaux ont modifié l’écologie de la région et submergé certaines formations géologiques et morphologiques uniques au monde.
À chaque passage par ici, le fils ne peut que penser à son père et au nombre incalculable de kilomètres qu’il a parcourus en 20 ans afin de gagner sa vie et de créer une légende le long de la 89. Certains se remémorent encore Bert.
Albert R. Louder (1912-2001)
I was able to understand the blog even tho’ I can’t read French. Many memories are along that highway for the both of us. Love that picture of Dad!
Thanks, I remember with great fondess the trips to Page I got to make with Grandpa. Peeing on the tires was a privilege a young boy could never pass up! I remember a trip in particular when Grandpa ran into a buddy of his who drove for Hostess. After swallowing all the coconut covered pink cake I could eat… I have rarely been more sick than I was at the Page Boy that night.
CRL