Depuis 1977, existe l’OMAHS (Old Mines Area Historical Society). Son but est la préservation et la promotion de la culture et du patrimoine des Français et Canadiens qui ont peuplé le corridor qui est la vallée du Mississippi. La Vieille Mine fait partie du premier territoire peuplé de l’État du Missouri remontant au XVIIe siècle lorsque le gouvernement français octroyait à Philippe François Renault une vaste superficie à l’ouest du Mississippi au pied des Montagnes aux arcs (Ozarks). Il s’agissait d’un prolongement outre fleuve de ce que l’on appelait à l’époque « Le pays des Illinois ». C’est en 1836, après avoir été passées à l’Espagne (1763-1799) et achetées de la France par les États-Unis (1803), que ces terres furent cédées à 31 familles par le gouvernement. Elles forment aujourd’hui « the Old Mines Concessions » sur lesquelles bon nombre des descendants de ses premiers habitants continuent à vivre.
Depuis une vingtaine d’années, ces gens, leurs amis et leurs voisins se réunissent le premier dimanche du mois d’octobre pour souligner leur présences en terre d’Amérique : « 300 ans et on est toujours icitte ». Voilà matière à célébration !
Les participants se rassemblent autour d’un kiosque de musique, fabriqué par Kent Beaulne. Dennis Stroughmatt et son groupe L’Esprit créole tiennent la foule en haleine pendant des heures, entonnant en français de vieilles chansons de la région et, à l’occasion, des « tounes » en anglais à saveur bluegrass. Stroughmatt n’a rien de Français, sauf son âme. C’est sans doute l’aspect la plus important! Natif de la région, il a découvert la culture franco des Pays des Illinois et l’a faite sienne. Il a appris le français et vient régulièrement au Québec se ressourcer. À ma grande surprise, il s’est aperçu de moi circulant dans la foule mon petit drapeau du Québec au bout des bras, et a crié au micro « Hé, le drapeau du Québec [pause]…mais n’es-tu pas Dean Louder ? On se connaît ! » Ému, je lui ai offert mon drapeau qu’il a mis bien en évidence avec les trois autres se trouvant sur des mâts.
À l’époque des concessions, les ancêtres s’installaient dans les petites cabanes en rondins dont plusieurs, comme celle-ci, ont été déménagées et regroupées sur les lieux de la fête.
Aujourd’hui, jour de fête, ils fréquentent les diverses expositions d’artisanat, d’alimentation et de généalogie.
Il y en a bien sûr pour les enfants. À l’ancienne, le vieux pépère Thibo (Thibeaux, Thibeau, ou Tibo) apprend aux jeunes à faire de la corde..
En fin de journée, les résultats du tirage seront annoncés. Le ou la gagnant(e) recevra ce magnifique couvre-lit fait à la main et orné d’une douzaine de fleurs-de-lys.
À plusieurs reprises, ici même, j’ai raconté mes aventures à la Vieille Mine.
https://blogue.septentrion.qc.ca/dean-louder/2005/03/07/retour-a-la-vieille-mine-mo/
https://blogue.septentrion.qc.ca/dean-louder/2012/11/21/journee-memorable-au-missouri-suite/
Je ne suis plus le seul.
http://www.npr.org/2014/09/23/349853440/saving-a-french-dialect-that-once-echoed-in-ozarks