Il y a deux ans, j’ai accepté l’invitation des éditeurs de la revue Francophonies d’Amérique à faire une recension du nouveau livre de Jean Lamarre, Les Canadiens français du Michigan : leur contribution dans le développement de la vallée de la Saginaw et de la péninsule de Keweenaw, 1840-1914, qui, soit dit en passant, a aussi paru en version anglaise aux Presses de l’université Wayne State. J’avais conclu mon compte rendu par l’observation suivante :
« Ce livre ouvre bien des pistes de recherche. Une suite s’impose. Que sont devenus les Canadiens français du Michigan depuis 1914? Leurs descendants sont encore sur place. Un regard rapide sur l’annuaire téléphonique de Houghton, Marquette, Bay City et Saginaw en témoignent, mais qu’en savons-nous? Relativement peu. »
Aujourd’hui, j’ai vérifié à Midland, troisième ville de cette conurbation tricéphale et site du siège social de la grande compagnie multinationale Dow Corning. Le bottin ne ment pas. Les Canadiens français sont encore là. Les Lafleur, Laframboise et Lefebvre sont encore là, ainsi que les Leduc dont le nom s’écrit de nos jours LaDuke.
En me dirigeant vers Ludington sur les rives du lac Michigan afin de prendre le traversier, j’ai eu le bonheur de découvrir le Père Marquette Rail Trail. Il s’agit d’une piste cyclable de 30 km, reliant Midland à Clare. Elle est
aménagée sur l’ancienne voie ferrée qui servait à transporter le bois des chantiers près de Clare à la baie Saginaw. Évidemment, je ne pouvais pas passer tout droit. Par un après-midi d’automne magnifique (76 degrés F. selon la radio), j’ai pédalé sur 20 km à partir du village de Sanford, traversant à plusieurs reprises les ponts ferroviaires.