Josette LeMire, témoin vivant de la diaspora québécoise

Josette LeMire s’est mariée il y a 44 ans avec Brent Nay, un de mes amis d’enfance.

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Brent Nay, 17 ans

Le couple habite Pleasant View, en Utah, dans une grande maison sur une petite parcelle de terre où, en plus de cultiver des pêches, de la vigne et un potager, ils ont élevé leurs sept enfants.

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Brent et Josette aujourd’hui

C’est au conventum des 9 et 10 septembre derniers, alors que nous célébrions les 50 ans de la promotion de 1961, que j’ai fait la connaissance de Josette. Tout de suite, en apprenant son prénom—et surtout son nom—je savais que nous avions des atomes crochus. Le Québec est la mère patrie de Josette LeMire Nay. Il s’agit d’une arrière-petite-fille de la Mauricie dont les racines sont à la fois canadienne (LeMire, Dufresne, Rivard, Blondin…surtout de la rive nord) et acadienne (Comeau, de Saint-Grégoire-de-Nicolet).

Ce serait le grand-père de Josette, Élie LeMire, charpentier, né en 1861, qui aurait décidé de tenter sa chance aux États-Unis, probablement autour de 1880, car il s’est marié en 1884 à Marie Josephine Philamine LaBore (Labord ?) à White Bear Lake, au Minnesota, à proximité du village de Little Canada, les deux endroits situés aujourd’hui en banlieue de Saint-Paul, capitale de l’État et autrefois centre névralgique de l’activité commerciale pour les Métis et Canadiens de l’Ouest.

Avant de mourir en 1922, Eli (transformation de son nom d’origine), avec Philamine, eut neuf enfants dont le sixième, Joseph Charles, né en 1896 et père de Josette, née en 1946 à Seattle, à la suite d’un séjour de son père en Alaska, et avant le retour en 1948 au Minnesota. Pour Joseph Charles, 50 ans, il s’agissait de la seule enfant de son deuxième mariage, les deux ayant été des mariages exogames, l’un avec une femme d’origine ethnique allemande et l’autre suédoise.

Josette se souvient d’avoir, jeune fille, entendu des bribes de conversation en français entre son père, déjà assez âgé, et ses copains canadiens de White Bear Lake et de Little Canada, mais le français ne se parlait pas à la maison, avec le résultat que la fille à Joseph Charles ne l’a appris que sur le tard à l’université, en Utah, où elle a rencontré Brent. Étudiante universitaire, elle avait passé un trimestre à Grenoble dans le but d’apprivoiser cette langue fuyante.

Bien qu’elle le voudrait, Josette n’a jamais mis les pieds au Québec. « Un jour », dit-elle. En attendant, nous essayons de l’encourager en l’alimentant en photos et en paroles. Par exemple, ces quelques images de la cathédrale de Trois-Rivières et de la paroisse de l’Immaculée conception, lieu privilégié des baptêmes et mariages des ancêtres à Josette Lemire Nay, autre témoin de la diaspora québécoise en Amérique !

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Pour qu’elle apprécie à sa juste valeur son héritage franco, j’ai dû lui expliquer au téléphone ce matin la différence entre « French Canadian » et « Acadian » et lui révéler l’existence au Québec de collectivités acadiennes établies à l’époque de la Déportation de 1755 dont elle n’avait jamais entendu parler—des endroits tels que Saint-Grégoire-de-Nicolet, Saint-Jacques-de-l’Achigan, Natashquan, Bonvaventure et les Îles-de-la-Madeleine….pour ne nommer que ceux-là.

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