French Gulch, Californie

En 1848, Pierson Reading a découvert de l’or dans la gorge de la Trinité, à mi-chemin entre Eureka et Redding. Les nouvelles se sont vite répandues attirant l’année suivante des Canadiens français de l’Orégon—peut-être même de
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French Prairie. C’est eux qui ont baptisé cette localité située au fond d’un vaste ravin au cœur des montagnes et eux, entre autres, qui ont fondé l’église Sainte-Rose en 1856, aujourd’hui disparue, proie des flammes en 1998.
En 2003, selon, la maîtresse de postes, Mme Adams, French Gulch compte à peine 150 personnes qui habitent la trentaine de maisons alignées le long du seul chemin. Ce nombre est alimenté de temps en temps par quelques « hippies » qui vivent depuis les années 60 en communauté plus haut dans le ravin. Les maisons sont modestes et les coqs et poules courent autour.
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En l’absence de l’église Sainte-Rose, il reste quand même trois édifices imposants qui témoignent de la « gloire » d’autrefois de French Gulch : l’hôtel Feeney, construit en 1885 qui a changé de nom à la fin des années 40 lorsqu’il a changé de propriétaire; le magasin général qui abrite aussi le bureau de postes; la taverne qui demeure encore propriété de la famille Franck depuis sa fondation comme magasin général il y a 147 ans.
La taverne est un véritable musée, exposant des objets de toutes les générations, mais avec emphase sur les années 40 et 50. En buvant, mon Black Cherry Cream au bar, devant la caisse enregistreuse d’antan, je jasais avec le propriétaire-barman, qui ne peut agencer deux phrase sans lâcher trois jurons, et feuilletais la bottin téléphonique artisanal de la place.
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Ne cherchez pas aujourd’hui les descendants des Canadiens fondateurs. Ils sont depuis longtemps partis. Cependant, le nom de Steve Poirier figure au bottin. Mais c’est un « goddam newcomer » (criss de nouveau venu).