Le samedi matin au Café des amis, Pont-Breaux, LA

À 20 kilomètres en amont de Saint-Martinville, situé, lui aussi, sur le Bayou Teche se trouve le pittoresque village de Pont –Breaux. Tout près du pont, pas loin du croisement des rues Van Buren (ancien président des États-Unis) et Domengeaux (défunt président et fondateur du Conseil pour le développement du français en Louisiane), un vieil édifice charmant vibre à tous les samedis matin aux sons des musiques cadienne ou zydeco. C’est le Café des amis. Aujourd’hui, Corey Ledet et son zydeco band y mettent de l’ambiance.
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Afin de s’assurer une place à table pour prendre un copieux déjeuner, il faut arriver de bonne heure. Pour danser, le problème ne se pose pas. Il y a toujours de la place sur la piste pour un couple de plus!
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Les gens de passage, comme M. Laflamme et Mme Martineau, de Thetford Mines, au Québec, ont pu goûter à l’hospitalité cadienne.
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Le culte d’Évangéline à Saint-Martinville, LA

Évangéline is alive and well in south Louisiana, mais elle parle anglais asteur! En fait, du 10 au 14 février, on fête à Saint-Martinville la héroïne acadienne et son père, le poète américain, Henry Wadsworth Longfellow. Grâce à un projet conjoint de la Commission de tourisme de la paroisse de Saint-Martin, du Centre d’héritage acadien et du club Rotary de la région qui marque en même temps ses 100 ans d’existence, de nombreuses activités ont été organisées. La première réunissait, sur les rives du Têche Françoise Paradis, de Frenchville, dans le nord du Maine, et auteure d’Évangeline : A Tale of Acadie, publié récemment sur la figure mythique, et Layne Longfellow, parent lointain du célèbre poète. En plus de présenter son livre, Mme Paradis a monté une exposition de plus 200 images d’Évangéline dont le vernissage se poursuivra au Mémorial des Acadiens jusqu’à la fin du mois de mars. Accompagné d’une douce musique, M. Longfellow a séduit l’auditoire en faisant lecture, de sa belle voix, des poèmes de son illustre ancêtre, tout en racontant sa vie.
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Au lendemain après-midi, au moment de la deuxième activité, en présence de nombreux dignitaires réunis pour l’occasion sous les solides branches du chêne d’Évangéline—le juge Béliveau et le père Léger notamment—les organisateurs passent au dévoilement d’un nouveau buste de Longfellow, sculpté par M. Freddie Decourt de la Nouvelle-Ibérie.
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Transportée sur les lieux pour les circonstances, la magnifique sculpture d’Évangéline au jardin (Evangeline Garden Sculpture), réalisée, à la demande de Françoise Paradis, par Kristie Sheehy et Peggy Veldhuisen de la Nouvelle-Écosse, ne peut qu’attirer l’œil des passants ébahis par sa beauté.
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Dimanche après-midi, troisième activité, en présence d’une quinzaine de Cadiens de la région, pour la plupart, plus âgés que moi, j’assiste à la projection d’Évangéline, film hollywoodien tourné en 1929, mettant en vedette Dolores Del Rio. En interprétant ce rôle, Del Rio donnait des allures mexicaines à la belle demoiselle acadienne ! Ses allures loufoques et la technologie cinématographique périmée depuis longtemps n’ont toutefois pas empêché le versement de quelques larmes chez les plus sensibles!


Défilé du Mardi gras à Saint-Martinville, LA

Saint-Martinville, autrefois Poste d’Attakapas, aussi connu sous le nom de « Petit Paris », centre économique et culturel important de la Louisiane coloniale, aujourd’hui site du Mémorial acadien. Ici se trouve le chêne d’Évangéline.
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Après avoir été si longtemps séparés par le Grand Dérangement (déportation des Acadiens), c’est dans son ombre qu’ Évangéline et Gabriel, selon la légende, se seraient retrouvés, Malgré cette image d’acadienneté tant vantée par les bureaux de tourisme de la région, c’est un tout autre visage qui se dévoile au moment du défilé du Mardi gras. Le véritable visage du Saint-Martinville moderne est celui des Créoles de couleur, population qui domine numériquement et culturellement le village et ses environs, de part et d’autre du Bayou Têche.
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Courir Mardi gras à l’Anse Lejeune, LA

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Sur les Prairies du sud-ouest de la Louisiane, une belle tradition perdure. Il s’agit du « courir Mardi gras » organisé dans de nombreuses petites localités de la région. Chaque « courir » a sa personnalité propre, mais obéit à la grande tradition du partage. Les coureurs passent de maison en maison en demandant « de la charité », soit en argent, soit en nature. Les participants se rassemblent à l’aube et reçoivent les instructions du Capitaine. Vient ensuite le curé bénir l’événement. Après une prière spontanée en anglais, il fait le « Salut Marie » en français. Ici, à l’anse Lejeune, près du village d’Iota, le quart des coureurs sont à cheval et les autres montent à bord d’une remorque tirée par un camion. La charrette des musiciens suit.
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À chaque arrêt, les « mardis gras », car c’est comme cela que l’on les appelle, doivent se mettre à genoux et chanter la vieille chanson du Mardi gras (voir à la fin de ce texte). Autrefois, on ramassait plus de produits en nature et moins
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d’argent. Aujourd’hui, c’est le contraire. Les campagnards donnaient une poule, un cochon, des légumes, des épices, bref, les ingrédients pour faire un succulent gombo en soirée, au moment du bal. La tradition continue. Toutefois, pour se faire don d’une poule ou d’un cochon, il faut bien que les quêteurs masqués l’attrapent. Tout un spectacle! L’alcool se mêlant de la partie, la scène devient de plus en plus rigolo à mesure que la journée avance. La tradition à l’anse Lejeune veut qu’une « négresse » et un « petit nègre » fassent partie de la compagnie. Ils aident le capitaine, fouet à la main, à imposer la discipline.
Arrivant au bal de bonne heure, les villageois et les campagnards, ainsi que les visiteurs de l’extérieur, dégustent ce gombo aux poulet, saucisses, porc et chevreuil, le tout bien arrosé de la boisson de son choix. Une heure ou deux plus tard, les « mardi gras » arrivent, cognent à la porte et entrent. Ils occupent la piste en chantant, puis en dansant avec les jeunes et moins jeunes. Puis, ils font une dernière collecte dans un pot qu’ils entourent au milieu de la piste.
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Le moment venu, le capitaine siffle. C’est l’heure de partir, mais les « mardis gras » ne veulent pas quitter. Ils se cachent dans la cuisine, en arrière du bar, en dessous des tables, faisant en sorte que le Capitaine et ses adjoints doivent les sortir de force.
La salle tranquille de nouveau, le Capitaine souhaite bonsoir aux convives et les musiciens reprennent leur « beat » endiablé et la soirée se poursuit.
Chant du Mardi gras
Les Mardi Gras ayoù viens-tu?
Tout à l’entour du fond du verre*?
On vient de l’Angleterre, O mon cher,
O mon cher,
On vient de l’Angleterre,
Tout à l’entour du fond du verre.
Les Mardi Gras quoi portes-tu?
Tout à l’entour du fond du verre.
On porte que la bouteille, O mon cher,
O mon cher
On porte que la bouteille,
Tout à l’entour du fond du verre.
Et la bouteille est bue
Tout à l’entour du fond du verre.
Il reste que la demie, O mon cher
O mon cher,
Il reste que la demie,
Tout à l’entour du fond du verre
Et la demie et bue
Tout à l’entour du fond du verre
Il reste que le plein verre
O mon cher, O mon cher,
Il reste que le plein verre
Tout à l’entour du fond du verre.
Et le plein verre est bu
Tout à l’entour du fond du verre.
Il reste que le demi verre, O mon cher,
O mon cher,
Il reste que le demi verre
Tout à l’entour du fond du verre.
Et le demi verre est bu
Tout à l’entour du fond du verre,
Et le demi verre est bue
Tout à l’entour du fond du verre.


Funérailles à Scott, LA

Le 2 juillet 2003, avec d’autres dans les locaux du Conseil de la vie française en Amérique à Québec, j’ai eu le plaisir de faire la connaissance de M. Eddie Richard. Le 2 février 2005, j’ai eu le malheur d’apprendre son décès la veille. Étant donné le grand respect que j’avais pour lui et son épouse et pour leur fils, Zachary. Je tenais à assister aux funérailles qui ont eu lieu ce matin du 4 février dans l’église des Saints Pierre et Paul de Scott.
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La procession funéraire est arrivée au son du violon cadien. Monseigneur Frederick Swenson a célébré la messe et a rendu un vibrant hommage à l’endroit de Monsieur Eddie en insistant sur ses longues années de service communautaire. Pendant la communion, Zachary a interprété de manière saisissante Ave Maris Stella. Ensuite, il a prononcé l’eulogie de son père, un homme qui avait toujours un projet en tête. Son dernier projet, selon son fils, était la sauvegarde du français et de la culture acadienne en Louisiane.
« Si vous voulez rendre hommage à mon père, dit le fils, parlez français . And if you can’t, learn. It’s hard I know, but my daddy believed in hard work! »
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