Né le 2 septembre 2009, à Boisé, ID, Jaymus Rausch, 6 lbs 14 oz.
Les parents: Lysanne Louder et Jeremy Rausch.
Voilà que la vie est belle! …
Né le 2 septembre 2009, à Boisé, ID, Jaymus Rausch, 6 lbs 14 oz.
Les parents: Lysanne Louder et Jeremy Rausch.
Voilà que la vie est belle! …
À chaque lecture du blogue familial (crlouder.blogspot.com) de mon fils aîné qui habite l’Alberta, je m’émerveille devant le choix de ses photos. En voici deux prises la semaine dernière lors d’une randonnée au lac Rawson, situé au cœur du « Kananaskis Country », à l’ouest de Calgary.
Les regardant, j’ai eu envie de vivre ce que Cort et sa famille venaient de vivre et je suis parti par beau temps le vendredi après-midi pour les « Rocheuses québécoises », à 90 minutes de Québec, dans la région de Charlevoix. Depuis des années, je m’étais promis d’escalader le Mont du lac des Cygnes, en marge du parc national des Grands-Jardins. Ce jour est venu le lendemain matin (le samedi 29 août) à 7h30! Malheureusement, le beau ciel bleu de la veille cédait aux nuages gris et au brouillard que je voyais s’approcher de l’Ouest, de la vallée de la Grande rivière de Canada (autrement connue sous le vocable du fleuve Saint-Laurent) au fur et à mesure que je suivais le sentier étroit de 4,1 km menant au sommet, 440 mètres plus haut.
Une fois rendu, il a fallu que je me couvre car il ventait à écorner les boeufs! Le paysage était devenu alpin, nordique… Du taïga partout, des roches couvertes de lichens. Il ne manquait que des caribous!
À 360 degrés à la ronde, des vues à couper le souffle :
Vers le Nord-Est
Vers l’Est
Vers le Sud-Est
Vers le Nord-Ouest et le lac Georges
Vers le Sud-Ouest
Nos « Rocheuses » valent-elles les « leurs »? Je ne me prononce pas, mais j’ai ma petite idée. D’une chose, je suis certain. Nous avons quelque chose qu’ils n’ont pas, ce grand fleuve qui pénètre le continent, élément vital de la vie d’ici d’antan et d’aujourd’hui. Depuis les Grands-Jardins, on peut en moins d’une heure se rendre à Saint-Siméon, là où le fleuve est le plus beau, embarquer à bord du Trans-Saint-Laurent. Quittant Charlevoix, 65 minutes plus tard, le traversier accoste à Rivière-du-Loup, porte d’entrée du Bas-Saint-Laurent, du Témiscouata et de Kamouraska.
De passage à Québec pour retracer leur ancêtre et voir le pays dont il était issu, Bertha Leveck-Mendiola de San Antonio et sa fille, Carla de Dallas ont eu recours à mes services. Voici l’histoire qu’elles véhiculent.
L’ancêtre, Jean-Pierre Lévesque, est né dans la grande région de Kamouraska, probablement près de Rivière-du-Loup vers 1805. Sans doute qu’il était de ces Canayens qui ont décidé au milieu du siècle de s’expatrier dans la très loyaliste province du Nouveau-Brunswick, s’installant dans un premier temps dans la Vallée du Haut-Saint-Jean avant de se marier en 1854 avec Susan Little du comté Queens. Premières noces? Nul ne le sait.
Par contre, on sait que le couple s’est par la suite déplacé aux États-Unis, élisant domicile près de Caribou et de Presque Ile, au Maine. Ils ont eu cinq enfants élevés dans la foi de leur mère, le Méthodisme. L’un d’eux, Coleman, devient le père de Sandy, né en 1900. À 19 ans, l’armistice en Europe signée depuis peu, le soldat Sandy Leveck est posté à McAllen, au Texas, où les forces armées américaines assurent la sécurité le long de la frontière mexicano-américaine. C’est l’époque où Washington se méfie des incursions aux États-Unis du « bandit » Pancho Villa. Sandy y rencontre Elodia McDonald, Mexicaine-Américaine malgré le nom; ils se marient. L’union lui permettra de retrouver sa foi catholique, mais pas son nom Lévesque.
Bertha, qui garde précieusement dans sa sacoche sa carte de membre de l’Association des Lévesque d’Amérique, est la troisième enfant de Sandy dont elle ne conserve qu’un vague souvenir, car il mort est en 1938, alors qu’elle n’avait que 6 ans. La langue maternelle à Bertha est l’espagnol. Elle trouve formidable de trouver au Québec un pays où tout le monde parle cette autre langue de son patrimoine culture, celle qu’elle ne parle point, le français!
Carla, diplômée de l’université Rice au premier cycle et de l’Université du Texas au deuxième, et inspirée par la vécu de ses ancêtres, poursuit actuellement un doctorat en histoire à Southern Methodist University dont le projet d’étude a pour but d’explorer, dans un cadre comparatif, les relations transfrontalières à micro échelle ayant eu cours dans le sud du Texas et dans le nord du Maine de 1900 à 1930. Autrement dit, elle s’intéresse à découvrir de quelle manière les processus d’ethnicisation et d’internationalisation ont pu jouer dans la vie de tous les jours des habitants des vallées de la Rio Grande et du fleuve Saint-Jean à cette époque charnière.
Le Québec, mère patrie! Faut le dire et le redire, car il s’agit là d’un aspect majeur de sa spécificité.
Il y a 130 ans, la Mauricie, comme le Québec tout entier se vidait. Exode vers la Nouvelle-Angleterre, exode vers le nord de l’Ontario, exode vers le Midwest américain et vers le Dakota du Nord, en particulier. Les Martel de Trois-Rivières, les Richard de Mont-Carmel, les Brunelle de Batiscan, les Pronovost de Saint-Narcisse et ainsi de suite.
La semaine du 27 juillet, c’était un retour au pays—à la mère patrie—pour des descendants de ces Canadiens français partis si loin faire fortune. Dans le cadre du programme des Initiatives en français Midwest, organisme fondé en 2004 et dirigé par Virgil Benoît, professeur à l’université du Dakota du Nord, 28 « survenants » se sont pointés aux portes du Québec dans le but de visiter les lieux de leurs ancêtres. En route, afin de renouer avec des Franco comme eux et d’en découvrir d’autres, ils firent escale à Duluth, au Minnesota, à Marquette, au Michigan, à Sault-Sainte-Marie, à Sudbury et à Ottawa.
Virgil Benoît
Au Québec l’autobus s’arrêta, tour à tour, à Montréal, à Trois-Rivières et à Québec. La journée du 31 juillet, passée largement à l’Île d’Orléans, fut particulièrement riche en découvertes et en émotion. C’est à Sainte-Famille, à la Maison de nos aïeux, à la suite d’un excellent repas aux mets traditionnels offerts au Relais des Pins, que certains ont pu obtenir de précieuses informations sur l’endroit précis où leur ancêtre eut frôlé pour la première fois le sol canadien.
Janice Parrow (Perreault) et sa fille, Laska, de Minneapolis, se réjouirent de trouver à quelques centaines de mètres de la Maison le monument érigé à l’honneur de leur ancêtre David Létourneau, le premier à porter ce nom en Amérique.
Myron Senechal (au Dakota le nom aurait perdu ses accents au cours des décennies), très ému en retrouvant le lieu de son ancêtre, Jean Côté, prononça d’une voix tremblante, ces mots : « I’m home ». Au lendemain matin, lors des adieux, à mon tour d’être ému lorsque Myron s’avança du fond de l’autobus pour m’embrasser en murmurant ces remerciements : « Thank you, Dean, ô thank you for helping me find my family! »
Les « quatre femmes Savard » (Donna Crawford et Barbara Barth, mère et fille, Barbara Lehman, sœur de Donna et Evelyn Landis, cousine des trois autres), tenaient à visiter la maison des Savard dont elles avaient déjà vu une photo. En soirée donc, elles se rendirent au 170, rue Giroux à Loretteville, résidence habitée sans cesse par un Savard depuis sa construction il y a 250 ans. À l’entrée, les quatre dames se font poser devant le monument de Simon Savard, charron, et son épouse, Marie Hurdouille.
À la surprise de toutes, Yvette Savard, 85 ans, les reçoit sur le perron, accompagnée de deux autres Savard et leurs conjoints, l’une de Californie et l’autre de l’Ancienne-Lorette, deux sœurs. La visite de cette maison ancestrale, meublée avec goût en respectant l’histoire et la tradition, se fait littéralement de fond en comble. Mme Yvette est si fière de l’ouvrage qu’elle a sur ses deux métiers et de ses albums souvenirs qu’elle partage avec ces femmes venues de loin.
Les « anciens Canadiens » qui ont rendu visite la semaine dernière à leur mère patrie sont tous partis le cœur rempli de joie, d’amour et de reconnaissance. Qu’est-ce que le Québec et les Québécois peuvent offrir de plus?
Le soir du 13 juin dernier, les membres de l’Association acadienne de la région de Québec (AARQ), leurs invités et amis montèrent au septième ciel, car il y avait de la belle visite d’Acadie en la salle Wilbrod-Bhrer. Calixte Duguay, légendaire poète, auteur, compositeur et interprète était de passage pour partager son grand talent et faire la promotion de son dernier album, De terre et d’eau. Duguay se joignait au chœur Échos de l’Arcadie, sous la direction musicale de Catherine-Élisabeth Loiselle, pour présenter un spectacle ayant pour titre Mémoires d’Acadie.
La chorale, issue en 1996 de l’Association acadienne de la région de Québec, fondée, elle, l’année précédente se servit de l’occasion pour mettre la touche finale au répertoire qu’elle présentera au Congrès mondial acadien et pour épater les quelques 300 personnes dans la salle. La tournée estivale de la chorale passera dans sept localités :
14 août Église Saint-Simon, Caraquet, NB
15 août Village historique acadien, Caraquet, NB
16 août Église Saint-Augustin, Paquetville, NB
17 août Église de Covedell, Tabusintac, NB
18 août Pays de la Sagouine, Bouctouche, NB
19 août Église Notre-Dame-de-Mont-Carmel, IPE
20 août Chapelle historique, Sainte-Anne-de Beaumont, NB
Le répertoire de ces chanteurs « acadiens », tous de la région de Québec, est un heureux mélange d’airs traditionnels («Ave Maris Stella», «Partons la mer est belle», «Jos Frédric»…) et d’airs nouveaux («Plus jamais la mer», «De terre et d’eau», «L’Acadie n’a pas de frontières»…), la plupart adaptées par la directrice musicale du groupe.
Le retour en Acadie de ces Québécois d’origine acadienne ou de ces Acadiens de Québec marque une étape majeure dans l’évolution de la chorale. Quelle réception y recevra-t-elle ? Seront-ils reçus comme des Québécois déguisés en Acadiens ou comme des Acadiens hors d’Acadie ? Quelle incidence cette tournée pourrait-elle avoir sur le choix du site du cinquième Congrès mondial acadien qui aura lieu en 2014. Trois régions sont actuellement en lice : la « République » du Madawaska, le sud de la Louisiane et la ville de Québec. Les résultats du concours seront annoncés à Caraquet en août, mais d’ores et déjà, ce dossier a mobilisé, jusqu’à l’épuisement, certains membres du Conseil d’administration de l’AARQ.
Si la question identitaire évoquée au début du paragraphe précédent peut paraître banale, elle pourrait également soulever la polémique, car les avis sont partagés. Les Blanchard, Chiasson, Cormier, Hébert, Landry, Melançon, Richard, Thériault, Vigneault demeurant en grand nombre au Québec depuis l’époque du Grand dérangement, sont-ils encore des Acadiens ou se sont-ils fondus dans le creuset québécois ? Lorsqu’on assiste aux activités de l’AARQ, comme le concert du 13 juin, l’une des fêtes dînatoires mensuelles ou l’assemblée annuelle, un aspect saute aux yeux, la couleur des cheveux. On dirait que pour être Acadien à Québec ou pour être conscient de ses origines acadiennes, à moins d’être nouvellement arrivé des provinces Maritimes, il faut avoir dépassé la cinquantaine !
Sensible à la question identitaire, la constitution de l’AARQ cite comme premier objectif de regrouper les Québécois d’origine ou de descendance acadienne de la région de Québec, sans exclusion quant aux Québécois intéressés aux liens d’amitié avec l’Acadie. Suivent trois autres objectifs : développer des liens avec les autres Acadiens de tous les lieux ; promouvoir le fait acadien dans la région de Québec ; contribuer à la promotion de la Francophonie canadienne et internationale.
Sous la direction de sa dynamique présidente, Rita Cormier-de la Garde, l’AARQ fait flèche de tout bois, satisfaisant aux quatre objectifs et répondant aux attentes de ses 225 membres.