Dans sa chronique du mardi 6 janvier, François Bourque du Soleil prétendait que le legs de la France au 400e : un hall pour le Centre de la francophonie, au Musée de l’Amérique française était un lieu froid, vide et dont on se demande à quoi il va servir. Le Centre lui rappelait l’autre cadeau, celui de la place Royale, qui ne fut jamais déballé.
Son billet rejoint le mien écrit le 1er octobre dernier et posté sur ce blogue. À ce moment-là, j’avais signalé qu’à 17 jours de l’ouverture, une course contre la montre était engagée pour parachever les cloisons, finir la peinture, aménager les meubles, installer le parc d’ordinateurs et des écrans cathodiques avant l’inauguration par Nicolas Sarkozy le 18 octobre.
Au Centre, on a réalisé le pari. L’ouverture s’est faite. Sarko a eu sa photo-op. Le Centre est alors entré dans une période de rodage qui est loin d’être terminée. Il faut encore du temps pour que le « fine tuning » de tous les équipements informatiques de dernier cri produise des résultats satisfaisants et que les erreurs de conception architecturale (made in France) soient corrigées. Il est encore trop tôt pour porter un jugement aussi sévère que celui de M. Bourque qui semble n’avoir vu que le hall. Donnons encore du temps au directeur général, Michel Robitaille, et à son équipe qui travaillent à l’ombre, aux étages supérieurs du Centre et sur le terrain, dans le but de mettre en valeur et de faire rayonner les cultures de langue française en Amérique.
Dans ma chronique précédente, je posais quatre questions: (1) Est-ce que le Centre va répondre aux attentes des milliers de Franco d’Amérique en quête d’un pied à terre au Québec? (2) Est-ce que ce sera un lieu convivial et accueillant pour eux? (3) Va-t-il permettre au Québec de devenir la plaque tournante véritable de la Franco-Amérique et d’assumer enfin le rôle de mère patrie à une population deux fois et demie plus grande que la sienne? (4) Deviendra-t-il autre chose qu’un centre d’interprétation froid et aseptisé destiné aux touristes?
Pour François Bourque, la décision semble être déjà prise. Je préfère attendre encore. Le succès du Centre s’inscrit dans la durée, non dans l’immédiat. Aux troisième et quatrième étages de la belle bâtisse, située au 2, Côte de la Fabrique, où travaille une équipe jeune, énergique et passionnée, des idées fusent et des projets foisonnent. En ce début de 2009, tous les espoirs sont encore permis !