Je vais me permettre sur ce blogue quelque chose que je n’avais jamais fait : de l’auto-promotion. Le Septentrion a un blogue de nouvelles, une page Facebook, un compte Twitter et, pour s’occuper de tout cela, un responsable des communications à qui je laisse carte blanche (bon, gris pâle).
Mais il se trouve que deux livres, publiés cet automne au Septentrion, m’ont particulièrement touché. Et l’émotion remonte à la réception du premier d’entre eux, Blessures de guerre , écrit par le réputé journaliste Gilbert Lavoie.
Gilbert (permettez-moi de l’appeler Gilbert, on ne va pas faire comme à la radio où les invités font semblant de ne pas se connaître) a été 15 ans journaliste à La Presse puis rédacteur en chef du Droit et du Soleil. Il couvre encore aujourd’hui l’actualité politique de la colline parlementaire et intervient régulièrement sur les ondes de Radio-Canada.
Bref, voilà un homme qu’on pourrait croire un peu blasé du monde de l’écrit. Et pourtant, malgré ce long pedigree, ce deuxième livre fait pétiller ses yeux comme le premier roman d’un jeune auteur.
Lorsqu’il nous a soumis son premier jet, quelques mois après que nous avions convenu du sujet, nous avions entre les mains un bon manuscrit. La magie opère quand l’auteur, en toute humilité, s’ouvre aux remarques de son éditeur, une éditrice en l’occurrence. Sous la houlette de Sophie Imbeault, il n’a pas hésité à retravailler ses textes, à poursuivre ses entrevues et à prendre le temps d’étoffer son iconographie. Le bon manuscrit est devenu un excellent livre.
Mais donc un bon manuscrit. Plus que bon, fort. Je ne sais pas ce qui a été me chercher. Je n’ai pas de proches dans l’armée, je n’ai jamais eu une empathie particulière pour les militaires. C’est probablement le père qui pense à ses enfants et qui découvre l’homme derrière le soldat. Gilbert nous livre une série de témoignages touchant de simplicité. Jamais il ne verse dans la mièvrerie ou la facilité. C’est court, c’est dense, ça forme une boule au creux du ventre et ça pousse les larmes au coin des yeux.
Je ne suis pas partisan de la glorification des militaires mais encore moins de leur ignorance. Cacher les morts, dissimuler les blessés, mentir sur les statistiques de suicide… j’aimerais que chaque député lise ce bouquin avant de décider, le cul sur un fauteuil de cuir, du destin de centaines de familles.
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