Mise à jour du 30 octobre 2013 – Si ce n’est pas encore fait, commencez par lire le texte ci-bas
On me rapporte que Madame Cousture est bouleversée de la polémique dans laquelle elle se retrouve bien malgré elle plongée. Tout partait d’une bonne volonté, celle de se rapprocher de son public, de tenter une nouvelle forme d’écriture. Certes avec quelques maladresses, mais rien non plus pour la voir conspuée. Triste jour.
Son idée est pourtant intéressante : un écrivain peut-il se faire financer par ses lecteurs pendant son travail ? Arlette Cousture n’applique-t-elle pas tout simplement le principe du socio-financement ? D’ailleurs, ce serait une avenue intéressante à explorer pour un auteur de renom. Pour 5 $, vous êtres remercié dans le livre. Pour 20 $, vous en avez une copie dédicacée. Pour 100 $, une invitation VIP au lancement. Pour 1 000 $, vous devenez un personnage du livre !
Il faudra peut-être un jour la remercier d’avoir fait preuve d’innovation, comme le souligne justement – dans ce cas – l’ami Clément.
Début de l’article original
Trahison, déception, coup de tonnerre, tremblement de terre… les qualificatifs n’ont pas cessé de défiler sur ma page Facebook durant la journée. Gardons notre sang froid et décortiquons les nouvelles. Les deux cas, s’ils semblent identiques, sont pourtant assez différents.
D’Arlette Cousture
La Presse nous donne les grandes lignes et nous aiguille vers le site de l’écrivaine. Il s’agit d’un abonnement en ligne à son site Internet pour découvrir douze nouvelles originales qui formeront un recueil intitulé Pourquoi les enfants courent-ils toujours après les pigeons. Ce n’est donc pas sans rappeler Des nouvelles de Martha… de Marie Laberge.
Le site de Cousture n’annonce au final pas grand chose et nous laisse sur notre faim. Il faut aller voir sa page Facebook pour en savoir un peu plus. Ce sera donc 25 $ pour une nouvelle publiée toute les deux semaines. Et c’est en allant sur sa page wikipedia qu’on trouvera le titres des nouvelles, soit douze villes. Ouf… question communication, on a vu plus efficace.
Il s’agit donc d’une œuvre originale produite pour Internet et diffusée directement depuis son site. Sera-t-elle relue et éditée par une équipe professionnelle ou fera-t-elle ça sans filet ? Faudra-t-il lire sur le site Internet ou recevra-ton un fichier pdf ou epub ? Avec ou sans DRM ? Curieux de connaître ces réponses, je me suis donc inscrit pour recevoir la première nouvelle gratuite début novembre. À suivre donc.
Pour moi, rien de choquant, il s’agit avant tout d’une performance d’écriture qui prendra peut-être plus tard la forme d’un livre imprimé et numérique. Je ne me souviens pas que les libraires aient hurlé à la trahison quand Martha écrivait ses nouvelles, alors que Marie Laberge avait clairement annoncé que les lettres ne seraient jamais publiées (sauf une fois chez Apple ?). Il convient même de saluer la courageuse initiative qui nous prouve que l’on peut faire preuve d’audace à tout âge. Gagnera-t-elle son pari ? Rien de moins sur. Son large lectorat n’est probablement pas technophile et ce ne sont pas les 97 mentions « J’aime » qu’affiche sa page Facebook et ses 23 abonnés Twitter qui me contrediront. Sur ce point, Marie Laberge avait joué de sûreté en ayant recours à la bonne vieille lettre timbrée.
En conclusion, je dirais que 25 $ pour un recueil de nouvelles, on n’est pas particulièrement dans l’économie sur une version imprimée. Reste qu’une plus grande partie des profits retourneront dans la poche de l’auteure.
On jasera de Marie Laberge dans le prochain article.
Merci Gilles de nous donner par ton billet plus d’informations sur le contexte et sur la présence web 2.0 de Madame Cousture. J’ai hâte de lire la suite.