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Parole de bébé !

De la sonnerie du réveil à la conduite des enfants à l’école, tous les matins de la semaine ressemblent à une intense course à pieds : le 500 x 5 m. J’ai l’impression de courir très vite en rond, en repassant en boucle devant le même spectacle et en répétant les mêmes gestes, ou les mêmes paroles devrais-je dire. « Loïc habille-toi. Jérôme va déjeuner. Loïc habille ! Jérôme déjeune ! Loïc ha-bille ! Jérôme, brosse-toi les dents ! LO-ÏC ! »

Bref… le plus dur dans cette routine de 57 minutes (oui, l’école commence les cours à 7h57. Pas 8h, non non non, 7h57) , est de résister à l’envie de sombrer dans l’oisiveté totale de retour à la maison. Un de mes trucs pour éviter ce piège est de me réfugier au coin du feu du Bagel sur Maguire.Un bol de café au lait, un bagel (surprise !) confiture et je me lance dans la lecture des journaux. Le Soleil pour l’information brute et régionale, Le Devoir pour les chroniqueurs et l’info qu’on ne trouve que dans ces pages et finalement le JdQ pour les trois S.

Une de mes sections préférées, tous journaux confondus, est sans conteste le courrier des lecteurs. On y retrouve une pluralité de points de vue, un ton et des saveurs très variés. Mais une chose m’agace ces derniers temps : le systématique droit de réponse lorsqu’un journaliste est pris à parti. Une place, une toute petite place est laissée à la population pour qu’elle puisse s’exprimer librement. Si un texte présente un propos méprisant ou injurieux envers un chroniqueur, il suffit de ne pas le publier. Pourquoi le citoyen ne peut-il avoir le dernier mot ? Les journalistes ont-ils si peur d’être contesté ou remis en question ? Faut-il qu’ils prouvent au monde entier qu’ils sont les détenteurs de la vérité ?

Tiens, ça me ramène à mes enfants, quand la terrible phrase est prononcée, celle qui met fin à toute prise d’empoigne :

— C’est s’lui qui l’dit qui l’est

Parole de bébé !


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Photo pas rapport d’un magasin de nains (???) à Francfort