À Coos Bay, sous une pluie battante, j’ai rencontré John Botamer. J’entrais dans la bibliothèque municipale afin de vérifier mon courriel. Il en sortait. Si je raconte son histoire, c’est parce qu’elle est assez exceptionnelle et parce que John fait ce que je fais—voyager et photographier—mais en plus difficile…en vélo. Il est parti de chez lui à Phoenix en juillet dernier. Le premier tronçon de son odyssée de seize mois devait le conduire droit au nord, à Calgary. À la frontière canadienne, il s’est cogné le nez : pas de passeport, pas de certificat de naissance. Que son permis de conduire!. Ajustant son tir, il a filé le long de la frontière vers l’ouest jusqu’à l’estuaire de Puget, avant de redescendre en longeant la côte du Pacifique dans les États de Washington, de l’Orégon et de la Californie. Il compte arriver chez lui à Phoenix en janvier pour reprendre ses forces et pour réaliser un travail d’édition et de montage avant d’enfourcher de nouveau son vélo pour poursuivre dans l’Est et le Nord-Est des États-Unis, aboutissant finalement dans le Maine. J’ai prié à John de ne pas oublier son certificat de naissance cette fois-ci afin de passer les douanes à Jackman pour venir voir au Québec. Son arrivée en sol québécois serait sûrement digne d’un article dans Le Soleil!. Il me l’a promis! Beau temps, mauvais temps, John roule sur son vélo qu’il a baptisé « Moose ». Se couchant chaque soir sous la tente, il prépare lui-même la plupart de ses repas…riches en « carbos » m’a-t-il dit.
Mais qu’est-ce qui motive cet homme, infirmier de profession, qui prétend qu’être infirmier ou infirmière est bien plus difficile et exigeant que de réaliser l’exploit qu’il est en train de faire? C’est qu’il le fait dans le but de publiciser un sport plutôt inusité : le diskgolf. Comme le golf, cela se joue sur un terrain à dix-huit « cibles ». Au lieu de faire entrer une petite balle dans un trou, le joueur fait entrer un objet ressemblant à un frisbee, mais plus solide et plus pesant, dans un panier fait en chaînes se reposant sur un poteau d’environ cinq pieds de haut. Pour connaître les règlements et en savoir davantage sur ce jeu, il s’agit de bien lire au www.pdga.com, le site officiel de l’Association des joueurs professionnels de diskgolf.
John définit son itinéraire en fonction des terrains de diskgolf. Il en existe 1 500 aux Etats-Unis. À chaque terrain qu’il visite, il joue une partie et fait la promotion de son sport. Pendant son périple, il prépare une série de DVD promotionnels, d’où le travail d’édition et de montage. Les premiers DVD devraient être sur le marché en août prochain.
Faites comme moi. Suivez, à partir du 1er janvier, au www.diskappear.com, les péripéties de John Botamer. Encore mieux, il est possible d’entrer directement en contact avec ce passionné du vélo, de son sport et de la vie à l’adresse suivante : diskappear@netzero.com.
Monthly Archives: novembre 2003
Reedsport, Orégon et les dunes
Arrivé à Reedsport, là où l’Umpqua, l’une de ces nombreuses rivières qui prennent source dans les Cascades, se jette dans l’océan, j`avais envie d’observer le vaste troupeau d’élans à Dean`s Creek Viewing Area.
Malheureusement, à 10h du matin, ils n’étaient pas au rendez vous—ou plutôt—c’est moi qui avais manqué le rendez vous car il vaut mieux arriver à l’aube ou au crépuscule. À leur place, plusieurs volées de colverts s’alimentaient à même l’herbe si verte.
Ce matin-là, en faisant le tour de l’étang qui se trouve sur le terrain du Coho RV Park, j’avais rencontré Vern et sa chienne, Tia. Évidemment, la première question que l’on se pose sur un terrain de camping aux Etats-Unis est « Where are you from? ». Quand j’ai répondu « Québec », je m’attendais à la même réaction que j’avais eue la veille à Corvallis en faisant le plein. En voyant ma plaque d’immatriculation, la pompiste m’a demandé « Where’s that? » Je lui avais répondu « far away ». Mais non, Vern, m’a donné la réplique en français : « Je suis Canadien! ».
Originaire de Trail, en Colombie-britannique, Vern a fait carrière dans l’industrie des pâtes et papiers, ayant même travaillé à l’usine de Gardiner, tout près de Reedsport, aujourd’hui abandonnée comme tant d’autres L’industrie des pâtes et papiers passe par une crise sérieuse dans le moment.. Mon nouvel ami avait également séjourné à Lebel-sur-Quévillon, à La Tuque et à Trois-Rivières. Mais lors de son passage à Gardiner, il était tombé en amour avec la côte de l’Orégon et c’est ici qu’il a décidé de s’établir à la retraite. Donc, aujourd’hui, Vern, sa femme et leur chienne habitent un gros motorisé à Reedsport. Plus tard cet hiver, ils se rendront à Bisbee en Arizona photographier des oiseaux qui y hivernent. En attendant, l`homme aux cheveux blancs et à la barbe blanche passe beaucoup de temps dans son atelier à réaliser des œuvres d’art extraordinaires. Ornithologue à ses heures, il est devenu sculpteur sur le tard. Un faucon et un saumon qu’il a lui-même sculptés témoignent de son grand talent développé depuis cinq ans. Sa grande spécialité en sculpture est des hiboux et l’harfang des neiges en particulier. Lorsque l’on examine le détail et la complexité de ces travaux, il est d’autant plus difficile de croire que l’auteur ne voit que d’un œil!
Reedsport, situé au cœur des dunes est aussi le paradis des amateurs du VTT (véhicules tout terrain). Ils viennent en campeur s’installer sur les dunes. Grands et petits, jeunes et moins jeunes, ces hommes tournent en rond à faire du bruit à tue-tête dans les VTT de tout acabit dont certains de leur propre fabrication.
Et juste à côté sur la plage, comme si de rien n’était, les petits bécasseaux courent énergiquement, les pattes invisibles tellement elles bougent vite, devant la marée afin de ramasser de minuscules algues à se mettre sous la dent.
Cette scène dissonante où des hommes détruisent la quiétude de la nature par le bruit de leurs engins, se passe au pied d’une falaise dominée par le phare de l’Umpqua, érigé en 1891. Jusqu’en 1934, il fonctionnait à l’huile. Depuis, il est à l’électricité. Sa luminosité porte au large sur 26 kilomètres.
Hood River et la Gorge du Columbia
Quand mon père achetait une nouvelle voiture, il aimait toujours la mettre à l’épreuve. En juillet 1951, alors que j’avais huit ans, il nous a emmenés, ma mère, ma sœur et moi dans la Gorge du Columbia. L’Oldsmobile 88 de l’année naviguait bien la route étroite et sinueuse construite entre 1913 et 1922 sous la direction de l’ingénieur Samuel Lancaster. Après une descente périlleuse sur la route 30, un chemin en plusieurs S, nous avons passé la nuit dans un petit motel de Hood River. J’entends encore mon père maugréer parce qu’il devait payer la chambre 10$ la nuit.
Aujourd’hui, cinquante-deux ans plus tard, j’y suis retourné. Certaines choses n’ont pas changé. Les chutes Multnomah (620 pieds ou 200 mètres) sont encore là, ainsi que celles de Wah Gwin Gwin en arrière de l’hôtel
Columbia Gorge. Le mont Adams (12 276 pieds ou 4 000 mètres), en face du village de Hood River, du côté de l’État de Washington, et le mont Hood (11 239 pieds ou 3 600 mètres) en arrière, surveillent le Gorge, ses habitants et son trafic de plus en plus volumineux, que ce soit par la voie des rails, de la route ou des eaux. Sur une distance de 80 milles (120 km), entre les rivières Deschutes à l’Est et Sandy à l’Ouest, le Columbia coule à travers la gorge, ne s’arrêtant que momentanément aux barrages des Dalles et de Bonneville.
Ce qui a changé c’est l’historique route construite par Lancaster. Elle a été remplacée à partir de 1964 par l’Interstate 84 qui longe le fleuve et la voie ferrée. Parties les vues spectaculaires du fleuve et de la gorge! Finies les émotions fortes causées par un rapprochement suicidaire du garde-fou et la possibilité d’une chute dans le vide! Au cours des années 1990, cependant, une section de l’ancienne route, longue de 4,6 milles (7 km), entre Hood River et Mosier, a été transformée en sentier pédestre et piste cyclable : le Twin Tunnels Trail.
Ayant laissé mon vélo à Portland, je ai emprunté à pied le sentier—d’un bout à l’autre, aller-retour. Malgré les maux de jambes que je ressentais à mon retour et l’ampoule au pied droite, je n’ai point regretté. J’ai eu le temps d’apprécier les belvédères, la végétation et surtout les conversations avec d’autres marcheurs, comme Jack, ce
maître d’un lévrier miniature, en visite chez son fils à Hood River. Jack a envie de quitter Carmel, en Californie, où il habite depuis 1969 et de s’installer ici. Pourquoi? Parce que, selon Jack, Carmel et la région de Big Sur sont de plus infestées de millionnaires et de « trous de cul ». Il arrive d’un séjour de trois ans en France. M’attendant donc à ce qu’il parle français, il m’a déçu « Oh non, j’ai fait exprès pour ne pas l’apprendre. Quand je suis dans un pays, j’aime la solitude que m’offre le fait de ne pas parler la langue du pays! S’il fallait que j’en apprenne une, ce serait l’italien! »
Pour aménager l’ancienne route en sentier, il a fallu aux ingénieurs des années 90 réparer les deux tunnels qui ressemblent néanmoins aujourd’hui à ceux dont je gardais un vif souvenir. Des fenêtres permettent le passage d’air et de lumière. À l’intérieur de l’un des tunnels, gravée dans le roc l’écriture suivante qui rappelle les efforts surhumains déployés pour ouvrir à l’automobile cette magnifique région :
SNOWBOUND
19-27 November 1921
Chas. J. Sandiick
E.B.Marvin
Le 27 novembre 2003, quatre-vingt-deux ans plus tard, journée de l’Action de grâce aux États-Unis et je n’ai pas encore mangé ma dinde. Je me dirige donc vers le seul restaurant ouvert à Hood River en ce jour férié, le Risorante Pisquale, dans le vieil Hôtel Hood River. Mon choix au menu, écrit tel quel :
Jus de canneberge
Crispy Pumpkin Potato Cake
Chocolate Challah Bread Pudding
Tisane à la camomille
Le soir venu, en traversant le pont sur I-205 entre Portland et Vancouver, Washington, je regardais dans le rétroviseur. Mont Hood veillait encore sur moi et le grand fleuve.
French Prairie, Orégon
En 1827, les premiers Blancs se sont implantés de façon permanente dans le territoire que l’on appellera l’Orégon. Plus précisément, ces Canadiens français, voyageurs et trappeurs travaillant au compte de la compagnie de la baie d’Hudson, s’installent dans la vallée de la Willamette. Ici, dans ce milieu édénique, ils prennent femme parmi les
kalapuyans alors en pleine crise de survie devant les ravages de la malaria. Dix ans plus tard, ils compteront entre 65 et 70 familles situées sur la Prairie française. Ces Arquet, Bellique, Desportes, Gervais, La Bonté, LaFramboise,
Longtain, Lucier, Perreault, Plante et Rondeau se sont surtout établis le long de la rivière, mais aussi à l’intérieur des terres, du côté de la rivière Pouding. Ils ont créé cinq villages : Butteville, Champoeg, Saint-Paul, Saint-Louis et Gervais. Champoeg a été détruit deux fois par les inondations de 1861 et de 1891. Son site existe aujourd’hui en tant que parc historique. Les quatre autres villages demeurent.
En 1834, l’année même qu’arriveront parmi eux les missionnaires méthodistes sous la houlette du pasteur Jason Lee (ceux-ci érigeront sur les rives de la Willamette à proximité de Gervais trois petits bâtiments), les Canadiens feront écrire quatre lettres à Saint-Boniface, au Manitoba, demandant la formation d’une mission catholique. Celle-ci verra le jour en 1839, mais déjà en 1836, ils auront construit à Saint-Paul une petite église en bois rond, la première église catholique en Orégon. Celle-ci sera remplacée dix ans plus tard par une structure en brique, dédicacée par Mgr François-Norbert Blanchet, archevêque de l’Orégon. Lui, son frère, Mgr Augustin-Magloire Blanchet, archevêque de Walla Walla, puis de Nisqually et Mgr Modeste Demers, évêque de l’île de Vancouver, tous trois de la région de Québec, dirigeaient à cette époque le destin de l’église catholique dans cette vaste région.
Par la suite, d’autres Canadiens français viendraient qui n’avaient pas de liens avec la grande compagnie mercantile. Parmi ceux-là, François-Xavier Matthieu, vers 1840 et Adolphe Jetté, au début des années 1850. Le premier fut particulièrement utile à la petite collectivité parce qu’il savait lire et écrire. Dans la foulée des « troubles de 37 », Matthieu avait fuit le Bas-Canada, préférant l’Orégon à l’exécution ou à l’exil en Australie. Il a mis ses tendances républicaines à profit en 1843 en signant, avec Étienne Lucier et plusieurs Américains, des accords pour former un gouvernement provisoire qui aboutirait à un gouvernement territorial en 1846 et à un gouvernement d’état en 1859. Certains de ses compatriotes ont vu en ce geste un acte de trahison, mais il était déjà trop tard pour les Canadiens et Métis de maintenir leur hégémonie dans la région. Matthieu a opté pour la voie de la raison. Des milliers de pionniers américains arrivaient de l’Est en suivant l’Oregon Trail. Ils se sont établis massivement dans la région, réduisant rapidement les familles métisses à l’état de minorité.
Melinda Jetté, arrière-petite-fille d’Alfred Jetté de Repentigny, au Québec, et de Margaret Liard, métisse de la Prairie française (2604), prépare actuellement une thèse de doctorat en histoire à l’université de la Colombie-britannique
sur le peuplement de French Prairie. Au congrès de l’ACSUS, lors d’une séance consacrée au thème « Zones frontalières canado-américaines : culture politique, histoire culturelle et mémoire », elle a fait un plaidoyer en faveur d’une nouvelle interprétation de l’histoire de l’Orégon. Au lieu de l’examiner toujours à travers la lentille anglocentrique des pionniers de l’Oregon Trail, il est temps, selon Melinda, de reconnaître les Canadiens comme les véritables premiers Blancs à s’établir dans la région et de décortiquer et d’analyser l’ensemble de facteurs très complexes qui les liaient aux peuples autochtones, dans un premier temps, et, dans un deuxième, à la majorité.
Une fois son intervention scientifique terminée, Melinda et moi nous sommes éloignés du vacarme de la grande ville, du brouhaha du congrès. Pour le temps d’un léger repas, nous nous sommes retrouvés sur les rives de la Willamette, à Butteville, au plus vieux magasin général encore en opération dans l’état de l’Orégon.
Congrès de l’ACSUS
L’Association for Canadian Studies in the United States (ACSUS) tient un congrès biannuel, en alternance avec l’American Council for Québec Studies. Le premier a tenu son congrès cette année à Portland, en Orégon. L’an prochain, celui de l’ACQS aura lieu à Québec au Château Frontenac. Les deux permettent aux chercheurs en science politique, histoire et littérature surtout, mais pas exclusivement, de faire connaître leur recherche, de s’informer auprès des autorités gouvernementales et de débattre des questions de l’heure. Les études canadiennes et québécoises sont en plein essor aux États-Unis.
Les participants au Congrès ont souvent été frustrés de ne pas pouvoir assister à toutes les communications qui les intéressaient, tellement il y en avait et tellement il y avait de séances organisées en parallèle. La vaste majorité des séances se sont déroulées en anglais. Quelques exceptions :
1. Théâtre québécois et canadien-français. Présidé par Émile Talbot, Franco-Américain, originaire de Brunswick, au Maine et professeur de français à l’université de l’Illinois, la séance fut menée de main de maître par Jane Moss du collège Colby (Maine) qui a examiné le théâtre franco-manitobain, par Celita Lamar de l’université de Miami qui a analysé Le FarWest Septilien d’Emmanuelle Roy et par Jane Koustas de l’université Brock (Ontario), spécialiste de l’œuvre de Robert Lepage.
2. Écrivains de l’Union des écrivains québécois. Cette séance mettait en vedette Denise Desautels, Joël Desrosiers et Ying Chen, chacun lisant de leur œuvre.
3. Les lettres québécoises de la transplantation. MM. Jean-Jacques Thomas de l’université Duke (Caroline du Nord), Yvon LeBras de l’université Brigham Young (Utah) et Émile Talbot ont pris la parole pour examiner des œuvres d’écrivains québécois venus d’ailleurs dont Ying Chen et Joël Desrosiers.
4. De l’inventivité de quelques auteurs contemporains du Manitoba français. La séance fut organisée par Lise Gaboury-Diallo de Saint-Boniface dont le nouveau récit de poésie fut décortiqué par Kandace Lombart de SUNY-Buffalo. Le professeur Eric Annandale de l’université du Manitoba a analysé l’œuvre de Pierre Dubé et Mme Gaboury, elle-même, a jeté un regard critique sur Une si simple passion de Roger Léveillé. Le film, Le Blé et la plume, de Laurence Véron de Saint-Boniface est venu couronner la séance.
D’autres séances, conduites principalement en anglais, sur des sujets franco ont attiré notre attention.
1. Enseigner la Franco-Amérique. Trois collègues de l’université du Maine, Raymond Pelletier, Susan Pinette et Jacques Ferland, ont identifié un certain nombre de défis inhérents à la création d’un programme d’études franco-américaines dans leur université.
2. Table ronde : Est-ce que le paysage politique du Québec est en mutation? Organisé par Martin Lubin de SUNY-Plattsburgh (troisième de g. à d. dans la photo), il a cédé la parole tour à tour à Henry Milner de l’université Laval, à Phil Resnick de l’université de la Colombie-britannique et à Donald Cuccioletta, SUNY-Plattsburgh.
3. Identité canadienne-française, ici et ailleurs. Y ont participé deux collègues franco-américains, Leslie Choquette, directrice de l’Institut français de Worcester, au Massachusetts, et Marc Richard, nouveau professeur d’histoire à l’université du Maine à Fort Kent. Leslie a commenté la communication de Marc qui portait sur le processus de naturalisation des Canadiens français immigrés à Lewiston, au Maine.
Évidemment, comme toujours à ce genre de congrès où les gouvernements essaient de marquer des points ou de faire bonne presse, ils ont envoyé des personnalités de marque. Des États-Unis, nul autre que l’Ambassadeur au Canada lui-même, Paul Celucci, qui a très peu épaté la galerie, ressemblant à bien des égards à son patron, George
W. Bush. Du Canada, David Anderson, ministre de l’Environnement. Du Québec, Monique Gagnon Tremblay, député Premier ministre, ministre des Relations internationales et ministre responsable de la Francophonie, qui a entretenu la salle sur le thème « d’un nouveau gouvernement et d’une nouvelle vision ». Certains congressistes auraient aimé que son anglais soit aussi bon que celui de son patron (Jean Charest)!
Les invités de prestige de la presse canadienne furent nombreux : Jeffrey Simpson du Globe & Mail, accompagnés
de Kathleen Kenna du Toronto Star, qui avait été gravement blessé lors d’un reportage en Afghanistan, et Andrew Cohen, maintenant professeur à l’université Carleton.
Une autre table ronde a exploré les différences entre les programmes de soins médicaux au Canada et aux Etats-Unis. Un poids lourd y a pris beaucoup de place. Roy Romanow, ancien Premier ministre de la Saskatchewan et principal auteur du rapport qui porte son nom l’a défendu avec brio.
Parmi cette panoplie de personnages de marque se trouvait aussi mon voisin du Chemin Gomin à Sillery, le professeur Jean-Thomas Bernard de l’université Laval, qui, avec M. Roger Lanoue, vice-président chez Hydro-Québec, démontrait avec clarté le rôle que joue le Québec sur l’échiquier énergétique continental.
Bref, tout un festin intellectuel! Lorsqu’on en avait eu assez, il était possible de sortir de l’hôtel et de se rendre dans un décor ressemblant légèrement à celui du quartier Saint-Roch à Québec afin d’y faire un festin d’une tout autre sorte. Le Portland Saturday Market, beau marché publique : bouffe de toute provenance, artisanat de la région, musique et amuseurs publiques.
À la fin du congrès les Québécistes se sont donnés rendez-vous au Château Frontenac du 18 au 21 novembre 2004, les Canadienistes à Saint-Louis, au Missouri, dans deux ans précisément.