Retrouvailles à Kamloops

Situé sur un carrefour naturel, Fort Kamloops fut fondé en 1812. Pendant une cinquantaine d’années, il se trouvait au centre de la traite des fourrures, mais aux années 1860, l’essor de l’industrie minière a changé la donne. Cela n’a duré que le temps des roses cependant, les propriétaires de ranchs, des cow-boys et des éleveurs de bétail occupant progressivement la place à partir des années 1870. Ensuite vinrent les chemins de fer. Kamloops enjambe la Thompson et se vante d’être la ville la plus chaude au Canada, de point de vue de température.
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Pour le vieux prof que je suis, une visite à Kamloops s’imposait afin de reprendre contact avec deux de mes anciens étudiants tombés en amour lors de mon cours Le Québec et l’Amérique française, dispensé au trimestre d’automne 1982. Il s’agit de Gilles Viaud, de Beauport au Québec, et de Gloria Perez, de Saskatoon en Saskatchewan. Aujourd’hui, le couple et leurs trois filles (Anna-Maria, Marie-Elena et Elissa) habitent Kamloops. Gilles est professeur de géographie et directeur de département au Collège universitaire de la Cariboo (UCC). Gloria enseigne dans une école d’immersion française le matin et à l’école francophone l’après-midi. Le samedi matin, elle s’occupe de sa « petite école » d’espagnol.
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Gilles est aussi président de l’Association francophone de Kamloops (AFK) qui fête cette année ses 25 ans. Elle a pignon sur rue dans une petite maison rénovée du centre-ville de Kamloops. Gilles et la directrice générale, Margo Mercier, originaire de Lasarre, au Québec et résident de la Colombie britannique depuis une quinzaine d’années, veillent à la bonne marche de la maison et essaient de développer ses collections de livres et de vidéos de langue française, ce qui n’est pas une sinécure quand on se trouve aussi loin de la mère patrie. Tout don de livres, de musique et de vidéos serait tellement apprécié. Suzie Hardy, autre franco-colombienne d’origine abitibienne, gère la garderie francophone qui se trouve au sous-sol de la maison avec vaste terrain de jeux en arrière. On peut suivre les activités de l’AFK sur son site Internet (www.francokamloops.org) ou s’adresser directement à Margo (kam_franco@direct.ca). L’École francophone de Kamloops vit sa troisième année d’existence. Elle compte trente-cinq élèves de la première à la sixième année, chiffre à la hausse depuis les débuts (12, 22…35). Elle n’a pas son propre édifice. C’est là le rêve le plus cher de cette petite communauté francophone : ne plus partager le bâtiment avec une autre école, mais d’avoir ses propres équipements.
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Gilles m’a présenté à son collègue, Anne Gagnon, professeur d’histoire originaire de Saint-Isidore, en Alberta. Anne avait six ans quand ses parents ont décidé de participer à ce que deviendrait la dernière tentative de colonisation de l’Ouest canadien par l’Église catholique. Oui, en 1953, les Bergeron, Lavoie, Bouchard, Gagnon et Martel choisissent de quitter la région du lac Saint-Jean pour élire domicile et défricher un patelin près de la ville de Peace River, dans le nord de l’Alberta, à proximité d’autres villages canadiens français fondés quarante ans plus tôt (Falher, Donnelly, Girouxville, Marie-Reine, etc.). Après avoir roulé sa bosse un peu partout au Canada, et même en Allemagne, et à la suite de l’obtention de deux maîtrises et d’un doctorat qui porte sur le rôle joué par la Canadienne française dans l’histoire et le développement de la francophonie albertaine, Anne à accepté un poste à UCC où elle enseigne depuis neuf ans.
Je suis donc parti de Kamloops extrêmement satisfait d’avoir renouvelé mon amitié avec les Viaud et d’avoir fait la connaissance d’Anne Gagnon et des collègues du Département de géographie. Ces derniers m’ont convaincu de changer mon itinéraire de manière à réaliser « one of the most beautiful rides in North America » (paroles du professeur Brian Goehring), c’est-à-dire de suivre la route 99, le « highway sea to sky » qui me ferait passer par Cache Creek, Lillooet, Pemberton, Whistler et Squamish, avant d’arriver à Horseshoe Bay, site du terminal des BC Ferries. Depuis cet endroit, à bord du Queen of Surrey, Junior et moi nous rendrons vendredi matin à Gibson’s Landing sur la Côte du soleil (Sunshine Coast).
Je n’ai point regretté le changement d’itinéraire. Le paysage fut spectaculaire tout au long de la journée : montagnes et vallées, lacs, rivières, ruisseaux et estuaires.

One thought on “Retrouvailles à Kamloops

  1. Bonjour!
    Ma fille part pour six mois avec Katimavik. Elle sera les
    trois derniers mois à Kamloops.
    Elle demeurera sur la rue Tranquille. Est-ce près de vos amis? Si c’est le cas nous
    pourrions mettre des livres français dans ses bagages.
    J’attends votre réponse.
    Nicole Dalpé


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