Vendredi saint sur le Blue Ridge

Aujourd’hui, j’ai fait un retour sur le Blue Ridge, cette crête des Appalaches dont j’avais entendu parler pour la première fois en 1949, à l’âge de six ans, en écoutant la radio. À l’époque, Arthur Godfrey, vedette de la radio aux États-Unis, ouvrait son émission en chantant « Along the Blue Ridge mountains of Virginny, on the trail of the lonesome pine… ». Ensuite, Godfrey faisait l’éloge des cigarettes de marque Chesterfield, son commanditaire. Quelques années plus tard, leur poison mettrait prématurément fin à sa vie.
En 1933, au cœur de la Crise économique, le Président Franklin D. Roosevelt s’est rendu dans le parc national Shenandoah afin de constater de visu les réalisations des membres du Civilian Conservation Corps. Il s’agissait d’une petite armée de chômeurs, victimes de la récession, rassemblée à l’époque pour leur assurer un niveau de vie minimal et pour faire avancer des travaux publics. Ici, en Virginie, comme partout ailleurs au pays pendant cette période difficile, les membres du CCC veillaient au mieux-être du pays.
C’est lors de la visite du président qu’est venue l’idée d’aménager le long de la crête du Blue Ridge, sur une distance de 600 km, une route panoramique reliant entre eux les parcs nationaux Shenandoah et Great Smokies. Depuis 65 ans, donc, cette route étroite et parfois sinueuse à laquelle l’automobiliste peut accéder à plusieurs endroits offre des vues à vous couper le souffle. Vers l’est, c’est le piedmont, vers l’ouest la plaine côtière. Pour le conducteur
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pressé, la route est à déconseiller. La limite de vitesse y est de 60 km l’heure. Je l’ai empruntée à Boone, en Caroline du Nord et je l’ai quittée à Waynesboro, en Virginie. Sur cette distance de 300 km, je n’ai vu aucun camion commercial, aucun gros véhicule récréatif, aucune station service, aucun débit de fast-food, aucun centre d’achats ! Que de la route reposante permettant au voyageur d’apprécier la flore et la faune.
À l’occasion, on passe devant un beau domaine comme celui de Doe Meadows (prè de la biche). Les terres
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servent au pâturage et à la culture de chou, de maïs, d’avoine et de foin. L’objet le plus photographié, sinon le plus pittoresque, le long du parkway est le moulin construit en 1910 par Edwin Mabry qui, avec sa femme, Mintoria Lizzie Mabry, l’a exploitée jusqu’en 1936. En 1945, le Service des parcs nationaux a restauré le moulin et a paysagé le site.
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Avis aux cyclistes expérimentés : Yesssssssssss !