Le congrès du CIÉF à San Francisco

Des débuts plutôt humbles, le Conseil international d’études francophones (CIÉF) est devenu aujourd’hui, à mon avis, la principale organisation académique prônant le développement des études, de la recherche, des publications et des productions sur la francophonie dans le monde. Ancré  par ses origines dans la francophonie nord-américaine, le CIÉF s’adresse à tous ceux et celles dont les travaux portent sur la littérature et la culture dans le monde francophone. En fait, contrairement à ce qui est écrit sur son site internet, le CIÉF a vu le jour en 1984, en tant que Southern Council for Francophone Studies, à Lafayette, en Louisiane. Trois ans plus tard, en  1987, il fut rebaptisé. En 1991, il devint officiellement un organisme à but non lucratif, ses statuts étant déposés en Louisiane. La tenue des congrès ne se limite pas nécessairement aux pays francophones. La liste des villes et pays hôtes se lit comme une panoplie de lieux, les uns tout aussi intéressants que les autres et certains bien plus exotiques que les autres : la Guadeloupe, Montréal, la Nouvelle-Orléans, Fort de France, Tucson, Strasbourg, Casablanca, Québec, Charleston, Toulouse, Moncton, Portland, Abidjan, Liège, Ottawa-Gatineau, Sinaïa, Cayenne, Limoges, Aix-en-Provence, Thessalonique, Île Maurice et, cette année, San Francisco.

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En 1984, à Lafayette nous étions une quinzaine de curieux à nous réunir pour discuter « francophonie ». Trois ans plus tard, à la Guadeloupe, 25. La semaine dernière, à l’hôtel Hilton, sur la rue Kearney, pris en étau entre Chinatown et le « Financial District », 250 congressistes, spécialistes de la littérature et de la culture francophones, se réunissaient pour démontrer leur érudition. Moi et mes deux collègues non littéraires, Yves Frenette et Eric Waddell étaient de la partie afin de faire le point, lors d’une table ronde, sur la francophonie nord-américaine ou, comme nous préférons dire, sur la Franco-Amérique.

L’invitation nous avait été lancée en raison de nos travaux sur le sujet :

  1. Du continent perdu à l’archipel retrouvé : le Québec et l’Amérique française (Presses de l’université Laval, 1983, 2008).
  2. French America : Mobility, Identity, and Minority Experience across the Continent (Louisiana State University Press, 1992).
  3. Brève histoire des Canadiens français (Boréal, 1998).
  4. Vision et visages de la Franco-Amérique (Éditions du Septentrion, 2001).
  5. Franco-Amérique (Éditions du Septentrion, 2008).
  6. Atlas historique de la francophonie nord-américaine (Presses de l’université Laval, 2013).
  7. Voyages et rencontres en Franco-Amérique (Éditions du Septentrion, 2013).

La table ronde suivit de deux jours la projection du nouveau documentaire de Claude Godbout et Bruno Boulianne, « Un rêve américain » qui met en vedette le jeune chansonnier franco-ontarien, Damien Robitaille, qui parcourt les États-Unis à la recherche de francophones.  Ses découvertes l’étonnent et semblaient épater ces « franco-spécialistes » réunis dans l’une des plus belles villes, sinon la plus belle, des États-Unis dont les panoramas sont innombrables et indescriptibles. Je vous en offre trois.

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Telegraph Hill et Coit Tower à partir du douzième étage de l’Hôtel Hilton

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Cable car grimpant la rue Hyde vers le sommet de Russian Hill. Fisherman’s Wharf et Alcatraz en arrière plan

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Océan Pacific à partir de Cliff House