Écrivains et artistes franco-américains se réunissent à Walpole

Il y a une semaine exactement, j’ai eu le plaisir de participer au rassemblement annuel des écrivains, artistes et créateurs franco-américains. Un genre de retraite d’une durée de 36 heures à Walpole, sur à côte du Maine, plus précisément au Darling Marine Center, surplombant la rivière à marées Damariscotta.

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Au cours de la fin de semaine, une trentaine d’écrivains et d’artistes de tous âges et d’expérience variable prenaient le crachoir pour partager les uns avec les autres, à raison de 15 minutes chaque, des extraits d’œuvres déjà publiées ou en voie de l’être, le tout agrémenté de succulents repas communautaires et d’un « jam » à saveur « soirée canadienne ».

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De l’octogénaire, Norman Beaupré, auteur d’une vingtaine de livres (romans et recueils de contes et légendes, en français et anglais) au jeune poète Stephen Roberts, en passant par Robert Perreault, bibliothèque ambulante et mémoire vivante de Manchester, les artisans, amateurs de la parole, se gavaient de propos livrés avec aplomb et souvent émotion.

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DSCN5308Choisissant des morceaux de mon livre Voyages et rencontres en Franco-Amérique, j’étais seul à lire en français, ce qui a causé un certain émoi chez l’un des participants qui m’a chuchoté après « Maudit que ça fait du bien d’entendre du français ! »

La question de la langue est loin d’être réglée chez les Franco-Américains ! Quand la langue est partie, que reste-il de la culture ? Can one be French and not speak it ? Voilà le genre de question qui obsède depuis une génération les artisans de la culture franco-américaine et qui tracassait encore en fin de semaine le petit noyau réuni à Walpole.

À la suite d’une excellente prestation du blogueur franco-américain et historien à ses heures, David Vermette, (http://frenchnorthamerica.blogspot.ca) qui fit un véritable plaidoyer en faveur d’une vision continentale de la francité et d’un ramassis des forces vives des îles et îlots de l’Archipel franco, au cours duquel, il est allé jusqu’à proposer un nom pour tous ceux et celles faisant partie de ces communautés essaimées d’un bout à l’autre de l’Amérique du Nord : « Les Enfants de la Nouvelle-France ». Faute de mieux, c’est pas pire !

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Par un rappel à mon « philosophe » préféré, le troubadour de la Franco-Amérique, Zachary Richard, qui déclara, au moment du lancement de son album « Cœur Fidèle », que chez les Franco d’Amérique « l’isolement est plus fort que la fraternité », j’ai essayé d’amorcer à Walpole une discussion sur cette vision panaméricaine que proposait Vermette.

Peine perdue, impossible, même après avoir, en plus, visionné la veille le documentaire de Claude Godbout et Bruno Boulianne, « Un rêve américain », de passer outre le malaise d’une langue française en fuite et d’une survivance à peine perceptible.