Trouver son bonheur à Saint-Arsène (Brioches & Babioles)

Il y a de ces endroits qui exsudent le bonheur! Hier, par temps brumeux, j’en ai trouvé un, à 15 kilomètres à l’est de Rivière-du-Loup, sur la route 291. Donc, à l’intérieur des terres, à sept kilomètres au sud du joyau de la villégiature d’autrefois, Cacouna, Saint-Arsène ! Ceux et celles qui se hâtent à se rendre de Montréal ou Québec à Rimouski sur la 20 ou en Gaspésie à toute vitesse passeront littéralement à côté de ce charmant village dont la population tourne autour de 1 250 habitants.

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En 1846, Saint-Arsène fut la première paroisse formée à l’intérieur des terres dans le diocèse de Rimouski. Mais « Arsène » ? D’où vient ce nom peu commun ? Certes, pas d’Arsène Lupin, personnage de fiction français créé par Maurice Leblanc et rendu célèbre dans le recueil Arsène Lupin gentleman cambrioleur. Non, cette appellation rendrait plutôt hommage à l’abbé Joseph-Arsène Mayrand (1811-1895), missionnaire de l’Ouest canadien (1838-1839) et curé de Saint-Zephirin (1845-1848), de passage à Cacouna au moment de la fixation du site de l’église de Saint-Arsène. Peut-être s’agissait-il aussi d’un hommage à Saint Arsène que l’Église catholique célèbre le 8 mai (autrefois le 19 juillet). Fils d’un riche sénateur romain qui, au Ve siècle, en entendant la voix de Dieu, s’est retiré pendant 50 ans dans le désert de Scété, en Égypte, Arsène y est enfin mort à 95 ans, sans cils, tellement il avait passé sa vie à pleurer !

Aujourd’hui, établi au milieu de la fertile plaine littorale, Saint-Arsène se trouve au cœur de la zone agricole la plus dynamique de la région. Les Arsénois qui ne font pas la navette quotidienne à Rivière-du-Loup  pour travailler tirent leur subsistance largement de l’agriculture, l’industrie laitière et la culture de pommes de terre de semence étant particulièrement prisées.

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Pendant si longtemps, il manquait aux Arsénois un endroit pour se détendre, pour prendre un café, pour se nourrir à la fois le corps et l’esprit. Depuis qu’Élaine Bélanger, son conjoint, originaire du village, et leurs enfants ont décidé d’y élire domicile en provenance de Saint-André-de-Kamouraska il y a trois ans, ce n’est plus le cas, car, situé en face de l’église et faisant partie de leur domicile se trouve le café boutique Brioches et Babioles. La bloggeuse Joliejojo (https://joliejojo.wordpress.com/2016/02/23/brioches-et-babioles/), qui aime partager ses découvertes, ses passions et son amour du Bas-du-Fleuve, capte en peu de mots, ce que le client ressent et voit en traversant le seuil de Brioches et Babioles : « Un sourire nous accueille avec chaleur, un décor nous enveloppe d’une ambiance qui se situe entre le magasin général d’antan et la boutique d’artisanat ».

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En aménageant les lieux, Élaine a su respecter la tradition de la maison, sûrement centenaire, qui servait autrefois de magasin de meubles appartenant à la famille Roy.

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L’ameublement reflète une vocation antérieure des lieux, celle d’un brocanteur. Des pièces recyclées, y compris un cheval de manège en bois, ramassées à droite et à gauche et étalées de manière ordonnée, incitent à la conversation. Chaque objet a son histoire à raconter.

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Quant aux tables rondes, ovales et carrées et aux chaises en bois de plusieurs couleurs et de design, peu d’uniformité. C’est voulu et c’est charmant !

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Brioches et Babioles sert de vitrine aux artistes locaux, grands et petits. Comme on peut le constater, en arrière de ce buveur de thé au béret basque, le grand mur principal est, en vérité, un mur d’exposition sur lequel les œuvres changent périodiquement. Par l’affichage sur le court mur vert de leurs dessins, Élaine met en valeur les talents des enfants du village et de leurs familles.

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Devrais-je parler du menu ? Il est affiché au-dessus du comptoir : cafés expresso, allongé, latté, capuccino ; thés et tisanes de tous arômes ; chocolat chaud. La soupe du jour, les sandwiches et les salades sont apprêtés sur place par Élaine à partir de produits du terroir : par exemple, les terrines de la Bergerie du Pont à Saint-Antonin et les produits d’érable de la Sucrerie Jean-Pierre de Saint-Arsène même. Pour se sucrer le bec, des biscuits maison et des pâtisseries et viennoiseries fraîches de Bis la Boulange à Rivière-du-Loup.

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Après avoir lancé tant de fleurs, le jet du pot s’impose…mais il est tout petit et très personnel. Je déplore la commercialisation de Noël en novembre. Le temps de Noël devrait débuter par l’Avent qui commence le quatrième dimanche avant Noël. Au café Brioches et Babioles, en pleine campagne, comme dans les grands centres commerciaux des villes, on oublie…ou on a trop hâte. Il n’y a pas encore de neige, même si le vieux traineau est tout prêt…et mon bonheur presque complet!