Une randonnée le long de la Vire

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En France depuis trois jours, je m’ennuyais de mon vélo. Une chance que Christian Fleury, un ami de Villedieu-les-Poêles, m’a proposé une randonnée le long de la « plus belle rivière de la Manche », selon lui. Entre nous, pour
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un gars de Québec, la Vire, comparée à la Chaudière, à la Batiscan, voire à la Montmorency n’est pas si impressionnante que cela! Alors que le brouillard couvrait encore la surface de cette rivière aux eaux languissantes de teinte brunâtre, nous sommes partis d’un petit carrefour rural du nom de Condol, à quatre kilomètres au sud de Saint-Lô, pour nous rendre aux Claies de Vire, dix-sept kilomètres plus loin. Il s’agissait d’un bout appréciable du chemin de halage entre Pont-Farcy et Carentan aménagé il y a une dizaine d’années dans le cadre d’un projet de développement régional cofinancé par l’Union européenne.
En traversant Saint-Lô, ville de 20 000 habitants, complètement anéantie en 1944 par les bombardements américains, je ne pouvais que penser à mon cousin, Lee Louder, soldat dans l’armée du Général George C. Patton, qui passa par ici dans la foulée du débarquement du 6 juin 1944, et qui mourut trente ans plus tard sans avoir pu refouler le sol français et voir cette nouvelle Saint-Lô et cette Normandie contemporaine que j’aime tant et que je fréquente régulièrement depuis 1963.
Le temps resplendissant d’un matin d’octobre se prêtait à la détente, à la balade à deux roues et à l’observation des vallons verdoyants et des bocages bruissants où broutaient moutons, vaches et chevaux.
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Nous déplaçant de Villedieu-les-Poêles à Condol en voiture, Christian m’avait fait remarquer un insigne au bord du chemin : « Chapelle de Jean de Brébeuf »—un des saints Martyrs canadiens. J’habite la paroisse des Saints-Martyrs-Canadiens à Québec et j’ai visité en juillet dernier Sainte-Marie-aux-pays-des-Hurons, là où de Brébeuf et les autres avaient trouvé la mort en 1649. Quelle meilleure façon de terminer ma journée sur la Vire que de me recueillir à la chapelle érigée ici, selon la plaquette commémorative, en 1993 à l’occasion du quatrième Centenaire de
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la naissance en ce lieu de Jean de Brébeuf, Saint et Martyr, Apôtre du Canada, et de faire le tour des vestiges de la maison familiale!
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Il s’agit bel et bien d’un autre de ces nombreux lieux de mémoire qui relient le Canada, au sens original du terme, et la France. De par la qualité des aménagements et la beauté de son site, il mériterait une fréquentation plus soutenue, la chapelle n’étant ouverte que de juin en septembre de 15h à 19h.