Sur les traces des Huguenots: New Paltz, NY

Le 13 avril 1598, l’ancien Protestant devenu Catholique pour faciliter son accession au trône, Henri IV—oui, celui même dont l’autoroute porte le nom à Québec et dont certains veulent le changer en Autoroute de la bravoure—a signé l’édit de Nantes mettant fin aux guerres de religion qui avaient ravagé le royaume de France au XVIe siècle.

Presque 100 ans plus tard, à la suite des dragonnades, ces persécutions dirigées sous son régime contre les Protestants, en signant le 22 octobre 1685, l’édit de Fontainebleau, contresigné par le chancelier Michel Le Tellier, Louis XIV, dans le but de consolider son emprise sur le royaume et de l’unifier par le fait même, a révoqué l’édit de Nantes. Le Protestantisme devint dès lors interdit sur le territoire français (exception faite de l’Alsace qui ne s’était fait intégrer au royaume qu’en 1648). Cette révocation a déclenché de nouveau l’exode des Huguenots vers des pays protestants comme l’Allemagne, l’Hollande, l’Angleterre, voire vers les colonies anglaises d’Amérique. Au moins 300 000 exilés protestants se retrouveraient rapidement sous d’autres cieux.

Victime des dragonnades, Louis Dubois a évité l’application de l’édit de Fontainebleau à son égard en prenant refuge dans un premier temps à Mannheim, en Allemagne. Dans un deuxième temps, avec deux de ces fils et neuf autres réfugiés huguenots voyageant à Nouvel-Amsterdam (New York), Dubois fonda en 1678 Nouveau Palatinat, toponyme de langue française rappelant leur provenance immédiate. Au fil du temps, l’influence française diminuerait et le village serait rebaptisé New Paltz, toponyme de langue anglaise traduisant le nom français, mais s’inspirant de la langue allemande: la Rheinpfalz (région du Rhin où est située Mannheim). Aujourd’hui, la ville de New Paltz, localisée au cœur de la vallée du Hudson, à une centaine de kilomètres au nord de New York, compte 7 500 habitants fiers des origines françaises.

Oui, l’héritage patrimonial des Huguenots est reconnu et célébré. Y sont conservés sept maisons en pierres, construites au début du XVIIIe siècle, un cimetière des premiers habitants, au centre duquel se trouve une église reconstruite selon le plan de celle bâtie sur les lieux en 1717, le tout dans le contexte du village original.

DSC04076

Maison de Louis Dubois

DSC04067

Centre d’interprétation


DSC04069

Maison d’époque

DSC04071


DSC04073

Maison d’époque (vue de deux angles différents)

DSC04074

Maison d’époque

DSC04077

Maison d’époque


DSC04082

Église et cimetière