Camille accueille Sophie

À la Saint-Valentin 2009 (voir blogue en date du 20 février 2009), j’ai annoncé la réception d’un beau cadeau. Il s’agissait d’une nouvelle petite-fille dans la famille, Camille Maya Soleil. Le 18 mars 2011, Camille, rendue grande, a accueilli sa petite sœur, Sophie (longueur: 53 cm; poids: 3,5 kg).

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Bébé et parents (Geneviève Boudreault et Zachary Louder) se portent bien.

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Nouvelle année, nouvelles idées!

Demain, je quitterai la capitale nationale, Québec, pour me replonger, pendant deux mois, dans le pays de mes ancêtres, le terroir de ma jeunesse. Histoire d’échapper à la neige et au froid certes, tels que font Michel Tremblay, Marie-Claire Blais et tant d’autres Québécois de nos jours, mais aussi pour renouer avec un passé lointain et explorer une géographie qui ne m’est plus connue. Le mois dernier, j’ai eu la prémonition de ce que pourrait être ce séjour à St. George, dans le coin sud-ouest de l’État de l’Utah.

En fait, du 1er au 5 novembre 2010, s’est tenu au cégep de Sainte-Foy, dans le cadre de la Semaine des sciences de la religion un symposium sur le Mormonisme. Étant donné mes antécédents, les responsables de l’organisation, Daniel Gignac du Cégep et Pierre-Paul Morin de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, m’ont demandé de m’impliquer de deux façons : (1) monter une excursion d’une durée de quatre heures pour montrer Québec aux VIP mormons de passage; (2) prononcer une conférence devant les étudiants inscrits au cours de géographie humaine dont la titulaire est Francine Pelletier, l’une de mes anciennes étudiantes à Laval.

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Parmi ces very important people (VIP), il y en avait des États-Unis (Jeffrey Olsen de New-York, Richard Oman de Salt Lake City), de la région de Toronto (Helen Warner, David Murray) et de Montréal (Eric Jarvis et David Galbraith), tous anglophones. Les uns étaient accompagnés de leurs conjoints, les autres pas. N’oublions pas le président de la Mission canadienne de Montréal, Nelson Cannon, et son épouse qui étaient, eux aussi, du nombre.

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En autobus

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Sur les Plaines d’Abraham

Évidemment, en si peu de temps, il est difficile de faire valoir le cachet unique de Québec, mais j’ai fait mon possible en insistant beaucoup sur ses fonctions administratives et politiques et sur la notion de « capitale nationale », car le mot « nation » porte confusion chez les Canadiens de langue anglaise pour qui LA nation est canadienne—avec capitale à Ottawa—et chez les Américains pour qui il ne peut exister qu’une nation—under God, indivisible—à l’intérieur de leur vaste territoire. En découvrant à Québec l’Assemblée nationale, et non « le parlement », le message était clair.

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Assemblée nationale, le 31 décembre 2010

En ce qui concerne la conférence de 50 minutes, j’ai eu du mal à respecter la minuterie. Tant de choses à dire lors de la conférence intitulée « Le Mormonisme : quatre perspectives géographiques », organisée autour des quatre points suivants :

(1) Quête d’une terre promise;

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« Rassemblement » : la quête d’une terre promise

(2) Peuplement;

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Colonisation

(3) Débordement national au Canada et au Québec;

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Mormonisme au Canada, XIXe siècle

(4) Deux défis de l’heure : l’International et l’Intranational.

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Un Mormon à la Maison-Blanche en 2012? : Mitt Romney

Ces deux mois à l’étranger m’éloigneront de mes préoccupations habituelles, celles de la Franco-Amérique. Toutefois, ils me fourniront l’occasion de faire de nouvelles découvertes à partager et pourront bien me servir pour réfléchir sereinement à la meilleure façon de transformer le contenu de ce carnet (blogue) en livre. Toute idée de la part des lecteurs serait appréciée.


Salt Lake City : magie et féerie à l’occasion de Noël

Que cette courte chronique tienne lieu de carte de Noël à ceux et celles qui me font le plaisir de me lire.

« Carrefour de l’Ouest états-unien », Salt Lake City compte dans son agglomération urbaine un million d’habitants. Capitale politique et religieuse, siège social de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours. Tant de choses à visiter. Et non la moindre, Temple Square, occupant un énorme quadrilatère au cœur de la ville et illuminé féeriquement tout au long de la saison festive de milliers de jolies ampoules multicolores

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Temple de Salt Lake City, construit sur une période de 40 ans (1853-1893)

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Temple et Assembly Hall

Très couru, non seulement à ce temps-ci de l’année, mais à tous les dimanches à 9h30, un « concert » gratuit offert par le Mormon Tabernacle Choir. Bien qu’il ne s’agisse pas d’un « concert », dans le véritable sens du mot, mais plutôt d’une émission radiophonique et télévisuelle d’une durée de trente minutes diffusée en direct depuis1929, elle berce néanmoins l’auditoire composé de 5 000 à 20 000 personnes, dépendant du temps de l’année, dans une ambiance digne des grands Music Hall du monde.

Hier, j’ai assisté à la 4 289e émission consécutive de cette performance ayant simplement pour titre : « Musique et Parole ».

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(www.youtube.com/watch?v=S4BWhvIlFVE)

Sous la direction de M. Mack Wilberg et accompagné de l’organiste, M. Richard Elliott, le chœur, composé de 360 chanteurs bénévoles, nous a servis un menu de musique de Noël riche et varié, comprenant des airs traditionnels et des interprétations nouvelles, y compris—à la surprise de tous—sur un air reggae, « The Virgin Mary… ». M. Lloyd Newell, narrateur à l’émission depuis 20 ans, prêtait concours au plaisir du moment, par la lecture de son billet, « Christmas Offerings »

Au menu musical :

Carol to the King

Baby, What you Goin’ To Be

Bring a Torch, Jeanette, Isabella

How Far Is It to Bethlehem

The Virgin Mary Had a Baby Boy

Silent Night

Je souhaite que tous aient l’occasion, tôt ou tard, de passer par Salt Lake à ce moment magique de l’année, afin de s’y faire rappeler, joyeusement et poliment, le véritable sens de cette fête chrétienne. Que la paix règne sur Terre!


Oratorio[1] à la mémoire de Louis Riel

Demain, 125 ans se seront écoulés depuis la pendaison de Louis Riel sur l’échafaud de la Police montée à Régina. Cet événement qui a mobilisé plus de 50 000 Canadiens français à Montréal au lendemain de son exécution le 16 novembre 1885 semble laisser aujourd’hui les Québécois plus ou moins indifférents. Heureusement, il y a des exceptions! Le contrebassiste, compositeur et jazzman de grand renom, Normand Guilbeault, est de ce nombre! Se basant sur trois années de recherche intensive sur le leader métis qui l’a amené dans l’Ouest auprès des descendants du martyr et sur les lieux infâmes revendiqués, puis perdus par les Métis au profit du nouveau Canada en expansion, ainsi que sur les documents disponibles au Québec, Guilbeault, dans le cadre du Festival folk de Québec, a dressé un « plaidoyer musical » pour souligner la vie tragique et l’œuvre de ce remarquable oublié et pour lui rendre hommage.

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Samedi dernier, en la chapelle du Petit Séminaire de Québec, aujourd’hui désacralisée, soutenu par une dizaine de musiciens parmi les meilleurs joueurs de jazz au Québec, Guilbeaut, devant une salle comble de 300 « mobilisés » dont plusieurs qui ne savaient rien de Riel ni du sort qui lui avait été réservé, a partagé sa passion ardente pour l’histoire et son immense talent pour la musique en présentant son « spectacle ». Chants autochtones, marches militaires, gigues, reels, jazz contemporain, improvisation, le tout dosé de textes officiels de l’époque, lus par Paul Chaput (Louis Riel) et Fortner Anderson (John A. McDonald entre autres adversaires anglo orangistes).

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Or, le mot « spectacle » décrit mal le déroulement de la soirée. Un « concert » plutôt? Non plus! Au lendemain, le dimanche 14 novembre, lors d’une table ronde organisée au Largo Resto-Club, en face de l’église Saint-Roch, pour débattre et pour discuter de Riel et du « spectacle/concert » en présence de son créateur, les participants s’interrogeaient sur ce dont ils avaient été témoins la veille : une opérette? Non! Une opéra? Encore moins? C’est alors que M. André Juneau a évoqué la notion d’oratorio! Pourquoi pas donc? Compte tenu de ce lieu, cette chapelle au Petit Séminaire où le jeune Louis Riel avait sûrement prié au moins une fois, sinon plusieurs, pendant ses années passées au Québec, de sa vie imprégnée du catholicisme et du discours messianique qu’il tenait à ses heures—et surtout à ses dernières heures, le mot « oratorio » convenait à tous!

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Hommage à Louis « David » Riel, prophète du Nouveau Monde! Je me souviens!


[1] Composition musicale dramatique, à sujet religieux or parfois profane, avec récitatifs, airs, chœurs et orchestres (Petit Robert); Drame lyrique à grand orchestre portant sur un sujet religieux (Multi dictionnaire).


Secretariat et la « French Connection »

Aimez-vous le cinema? Aimez-vous les animaux? Aimez-vous les courses? Aimez-vous les belles histoires et les intrigues? Aimez-vous la Franco-Amérique? Si oui, vous vous devez de voir le nouveau film, Secretariat, à l’affiche depuis le 8 octobre, partout en Amérique. Lundi dernier (11 octobre) à Calgary, accompagné de huit de mes petits-enfants…et certains de leurs parents, j’ai eu l’occasion de visionner ce long métrage produit par les studios Walt Disney!

Il s’agit d’une dramatisation des événements qui se déroulent entre 1969 et 1973 chez les Chenery, éleveurs de chevaux de course en Virginie dont la fortune est chancelante. Devant des obstacles financiers majeurs, Penny Chenery Tweedie, prend les opérations en mains et risque tout sur un poulain que les uns appelleront « Big Red » et les autres appelleront Secretariat. Celui-ci deviendra probablement le plus grand et sûrement le plus célèbre cheval de course de tous les temps. Avec Sir Barton (1919), Gallant Fox (1930), Omaha (1935), War Admiral (1937), Whirlaway (1941), Citation (1948), Seattle Slew (1977) et Affirmed (1978), Secretariat (1973) se distingue comme vainqueur de la Triple Couronne, joyau de la course de chevaux en Amérique. Pour accéder aux grands honneurs, il faut qu’en cinq semaines le cheval combine vitesse et endurance en gagnant le Kentucky Derby (sur une distance un mille et un quart) à Louisville, le Preakness (sur une distance d’un mille et trois seizièmes à Baltimore) et les Belmont Stakes (sur une distance d’un mille et demi) à New York. Les résultats obtenus par Secrétariat aux trois courses dépassent de plusieurs seconds ceux des huit autres champions. À sa victoire au Belmont, « Big Red » a gagné par 31 longueurs!

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Évidemment, comme tout grand athlète, un cheval de course champion ne gagne pas tout seul, d’où l’importance ici de la « connexion canadienne-française ». Secretariat fut entrainé par Lucien Laurin, né en 1912, près de Joliette, et piloté par Ron Turcotte, né en 1941 à Drummond au Nouveau-Brunswick (voir billet de 15 juin 2005), tous deux francophones ayant fait leur place dans le domaine ultra compétitif et hyper exigeant de la course hippique professionnelle.

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Jusqu’à ce que son poids le trahisse, Laurin, joué par John Malkovich, visait une carrière de jockey. Il est monté en selle pour la première fois à Blue Bonnets (Montréal) en 1929. Après avoir remporté 161 courses, il se donne en 1942 au métier d’entraîneur où il laissera partout sa marque sur le circuit du horse racing aux États-Unis. C’est à lui que Mme Chenery-Tweedie se tournera pour faire du magnifique étalon un grand champion.

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Et c’est Laurin qui dira à Mme Tweedie de faire appel à son compatriote, Ron Turcotte, joué par Otto Thorworth, comme jockey – « un gars qui ne lâche jamais » (never backs down, dit Malkovich/Laurin)—pour conduire le jeune cheval au cercle de la victoire. Issu d’une famille très modeste dont il était le troisième de douze enfants, l’adolescent devait envisager une carrière de bûcheron dans les forêts du Nord-Ouest néo-brunswickois. En 1960, se sachant trop petit pour ce dur métier, Turcotte, prend la voie de Toronto où, par pur hasard, il se retrouvera à Woodbine comme apprenti auprès des chevaux de course. En juin 1961, on lui offre de piloter pour la première fois. Pendant 17 ans, Turcotte gagnera sa vie comme jockey, remportant plus de 3 000 courses un peu partout où le « Sport des Rois » est pratiqué. Connaissant succès sur succès à bord des chevaux de la trempe de Tom Rolfe, Riva Ridge et Secretariat, Ron Turcotte se plaça parmi les Arcaro, Shoemaker et Cauthen, au sommet de la fraternité des jockeys.

Fiers des exploits de leur héros, les édiles municipaux et les concitoyens de la région de Grand Sault (voir 4 mai 2004) prirent la décision à l’automne 1977, malgré une certaine opposition en provenance de la minorité anglophone, de baptiser le nouveau pont enjambant le Saint-Jean, le Pont-Ron-Turcotte.

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À peine six mois plus tard, le13 juillet 1978, à Belmont Race Track, à New-York, près de l’endroit où il avait élu domicile avec sa femme et leurs quatre filles, Ron monta sur Flag of Leyte Gulf. Ce sera sa dernière course. Victime d’une chute terrible, il subira de nombreuses interventions chirurgicales, mais restera tout de même cloué, sa vie durant, à son fauteuil roulant. La famille rentrerait au Canada, retrouvant famille et amis à Drummond.

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En octobre 1999, moi et une quinzaine d’étudiants de l’université Laval, avons eu l’occasion de casser la croûte avec l’ancien jockey, chez Noël à Grand Sault, à deux pas de « son pont », et d’en entendre parler du rançon de la gloire.

Le soir du 28 octobre 2010, grand événement à Grand Sault. Fraichement rentré d’une tournée de promotion aux États-Unis du film qui le porte au grand écran, Ron Turcotte, entouré de sa famille, de ses amis et des dignitaires de la place, aura droit à une projection spéciale de Secretariat, suivie d’un vin et fromage au cours duquel le principal intéressé aura l’occasion de partager ses souvenirs de « Big Red », mort en 1989, et d’invoquer sans doute le souvenir de son compatriote et ami, Lucien Laurin, porté en terre en l’an 2000. Ensemble, ces deux Canadiens français ont marqué indélébilement leur sport et, sont devenus, par le fait même, des figures sportives emblématiques de la Franco-Amérique.

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