Holyoke, Massachusetts le jour de la Toussaint

Holyoke, quel beau nom ! Quel triste spectacle de déchéance qui marque son centre et celui de la plupart des « milltowns » de la Nouvelle-Angleterre vers lesquelles des centaines de milliers de Canadiens français se sont autrefois expatriés dans le but d’améliorer leur sort !  À la longue, ils ont réussi. Aujourd’hui, ils ont échappé à l’emprise du « ghetto ethnique » s’établissant de l’autre côté de la rivière Connecticut dans les beaux secteurs de South Hadley. Cela ne n’est pas fait d’un coup sec. Au passage, ils ont quitté les bas fonds de South Holyoke, avec ses canaux, usines et institutions ethno religieuses pour monter la côte vers High Street, toponyme qui reflète à la fois une réalité topographique et socio-économique.

DSC05664

Le quartier canadien de South Holyoke n’est plus. Aujourd’hui, il s’agit d’un quartier portoricain, mais certains vestiges du milieu bâti témoignent du passage des Canayens devenus Franco-Américains.

DSC05659

DSC05658

DSC05660

Usines à papier abandonnées

DSC05655

Terrain vague, occupé jusqu’à la fin des années 80 par l’église de la paroisse du Précieux Sang, en arrière plan la résidence des sœurs

DSC05662

Façade de la résidence des sœurs, où la « soupe populaire » est servie, mais pas par les sœurs qui n’y sont évidemment plus.

L’école secondaire du Précieux Sang, elle aussi est partie remplacée par un terrain de jeu peu fréquenté par les enfants du quartier. C’est ici que notre guide, René Beauchemin, fit son cours secondaire au début des années 1960. L’enseignement se faisait encore dans les deux langues, les matières « molles » en français et les sciences et mathématiques en anglais. Les élèves parlaient anglais entre eux en dehors de l’école.

DSC05663

Aujourd’hui, la clientèle qui fréquente les clubs sociaux de South Holyoke parle espagnol, mais les raisons sociales de langue française sont maintenues.

DSC05657

DSC05666

La boulangerie appartenant au père de René Beauchemin se trouvait en face de l’église du Précieux Sang. Elle y est encore, Langelier’s Bakery, mais fermée. Quand notre guide avait 13 ans, son père a acheté de Monsieur Langelier son entreprise, gardant le nom. Cinq ans plus tard, en 1965. le père décède laissant la boulangerie à René qui en fera son gagne-pain pendant 39 ans avant de devoir abandonner en 2003. Chez les Franco-Américains de la région, sa recette pour la tourtière demeure légendaire !

DSC05656

Aujourd’hui, dans une école de métiers, René enseigne les arts culinaires aux élèves portoricains. Lorsqu’ils parlent entre eux en espagnol en sa présence, René prend sa revanche en leur parlant en français. Ils n’ont aucune notion de ce qu’était South Holyoke avant l’arrivée de leur communauté et s’en fichent éperdument.

Cette tournée à Holyoke, nous la devons à Stephen Gazillo dont la petite histoire mérite d’être racontée ici.

DSC05669

Sur le campus de Mount Holyoke College  : Billie Kase, René Beauchemin, Dean Louder, Joe Gazillo, Stephan, Joanie (son épouse)

*          *          *         *

En 1976, après avoir terminé son baccalauréat en géographie à l’Université Clark (Worcester, Massachusetts), Steve s’est inscrit à la maîtrise dans la même discipline à l’Université Laval. C’est comme cela que nous nous étions connus. Il avait d’ailleurs passé quelques semaines à se loger au sous-sol chez nous. L’une des raisons qui avait incité Steve à étudier au Québec, c’est qu’il s’agissait d’une sorte de retour aux sources, car sa mère était venue au monde à Thetford Mines. Lorsqu’elle n’avait que huit ans, sa famille a quitté le Québec à la faveur de Biddeford, dans le Maine. Plus tard, un autre déplacement vers le centre du Massachusetts, à Holyoke, où elle a rencontré Monsieur Gazillo, bel homme d’origine italienne. Cinq enfants sont nés de leur union dont les deux derniers figurent dans la photo ci-haut.

Une fois son diplôme obtenu, Steve est rentré aux États-Unis et nous n’avons eu que des contacts sporadiques. Je savais que Steve travaillait à New York dans le domaine de l’aménagement des systèmes de transport. Ce que je ne savais pas, c’est qu’il travaillait au 91e étage du World Trade Center. Le matin du 11 septembre 2001, avant d’entrer au bureau, il s’était arrêté chez Krispy Kreem acheter des beignes en vue d’une réunion plus tard en matinée. Cela lui a fort probablement sauvé la vie. Ce jour-là, treize personnes de son entourage immédiat furent victimes des terroristes.

Aujourd’hui, chez lui à Longmeadow, banlieue cossue au sud de Springfield, Steve peut en parler de manière posée, ce qui ne fut pas toujours le cas. Il m’a emmené dans son bureau me montrer une œuvre d’art, intitulé « Moving toward Manhattan », réalisée bien avant l’attaque sur le WTC par un artiste peu connu du nom de Green. Un jour, longtemps après l’attaque, assis dans une réunion, Steve fut estomaqué de voir, accroché au mur de la salle de conférences, un tableau montrant la silhouette de Manhattan et 13 marcheurs déambulant vers les Twin Tours.

FullSizeRender

Bouleversé, Steve fit les recherches nécessaires pour en obtenir une lithographie qui lui rappelle quotidiennement la folie des hommes et la force de l’amitié !

 


Rendez-vous manqué à Gaspé

Immigrant des États-Unis, je demeure à Québec depuis 43 ans. Hormis mon père et ma mère qui, jusqu’à ce qu’ils meurent, venaient nous rendre visite régulièrement, ma sœur qui est venue deux fois, accompagnée de son mari, et deux oncles qui sont venus une fois chaque, personne de mon ancienne vie—jusqu’au 30 septembre dernier—ne s’était jamais rendu à ma porte. Ce jour-là, John Young, un bon ami d’il y a 50 ans avec lequel j’avais passé de magnifiques moments sur un terrain de basket et son épouse, Ann Byard, ont descendu de l’avion à l’aéroport Jean-Lesage dans le but de passer une journée et demie chez nous avant de monter à abord du Ruby Princesse pour réaliser une croisière automnale de neuf jours les emmenant de Québec à New York, avec escales à Saguenay, Gaspé, Charlottetown, Sydney, Halifax, Bar Harbor et Boston!

DSC05577

Un couple assez spécial, John et Ann! Ils étaient ce que nous appelions à l’époque des « high school sweethearts ».  Ils se sont connus à 15 ans, se sont fréquentés tout au long de nos années d’études secondaires et se sont mariés à l’âge de 19 ans. Ils ont élevé une bonne famille et jouissent aujourd’hui de la vie. Pour Ann, sa neuvième croisière, pour John, sa septième. Ils sont confortablement installés là où nous avons grandi ensemble, leurs enfants et petits-enfants habitant tous à proximité.

Que faire à Québec en si peu de temps sans verser dans le vulgaire tourisme. Je n’avais pas envie de leur montrer le Vieux-Québec qui me déçoit de plus en plus. En 1979, j’avais publié dans les Cahiers de géographie du Québec un article intitulé « Vieux Carré et Vieux Québec : Vestiges urbains de l’Amérique française » dans lequel je comparais ces deux quartiers historiques déplorant le virage touristique qu’avait pris le premier et louangeant légèrement le maintien de l’authenticité historique et culturelle du deuxième. Aujourd’hui, il ne pourrait plus y avoir d’éloges—ou si peu. À Québec, comme à la Nouvelle-Orléans, on joue au maximum la carte touristique en mettant en vedette les vieilles villes et en accentuant la vente de T-shirts. Or, il y a autre chose, comme le Bois de Coulonge, sa beauté et son histoire, le Jardin Jeanne-d’Arc faisant partie des Plaines d’Abraham et la Fontaine Tourny, objet étranger cadrant si bien localement.

DSC05587

DSC05588

DSC05584

Très émue par la tranquillité des lieux de l’ancienne résidence du Gouverneur Général du Québec dont la maison a brûlé en 1966, Ann s’amusait à observer et à courir après les écureuils noirs.

DSC05579

John est un ardent lecteur de tout ce qui touche à la deuxième Guerre et se trouvait particulièrement fier de poser à côté du Général De Gaulle d’où il pouvait  admirer, tout comme le général, les fleurs du Jardin Jeanne-d’Arc et ses décorations d’Hallowe’en.

DSC05580

Contrairement à ce que peuvent penser les visiteurs, le jet d’eau se trouvant devant l’Assemblée nationale n’est à sa place que depuis six ans, depuis que l’homme d’affaires, Peter Simon, qui aime tant sa ville, lui en a fait cadeau à l’occasion de ses 400 ans. John n’en revenait pas d’apprendre que M. Simon avait trouvé cette relique de la ville de Bordeaux dans un marché aux puces et l’avait fait transporter jusqu’à Québec pour l’embellir et renforcer les liens entre ces deux villes jumelles.

Puisque dans leur (mon ancien) coin de pays, il existe les « Bridal Veil Falls », je tenais à ce qu’ils voient de haut notre équivalent québécois, mais en plus grand, la chute Montmorency. La passerelle au-dessus de la chute offre des panoramas époustouflants!

DSC05591

DSC05592

Rendus à la chute Montmorency, aussi bien poursuivre quelques kilomètres plus loin sur le Chemin royal  afin de goûter à l’érable chez Marie. C’est là en mangeant du pain ménage beurré d’érable et des brioches à la cannelle et aux raisins, que nous avons décidé de prolonger les retrouvailles à Gaspé. Pendant que John et Anne s’y rendraient par la voie des eaux, nous nous y rendrions par la voie des terres, excellente occasion de faire le tour de la Gaspésie. Rendez-vous donc le dimanche 5 octobre à 10h à la marina de Gaspé!

DSC05595

C’est le vendredi à 17h que le Ruby Princesse quitta le quai à Québec. Pendant que John et Ann passaient la journée à arpenter seuls le Vieux-Québec, nous filions vers l’est, vers Gaspé, au bout du monde, 750 km plus loin. Un dodo à Matane, puis, nous sommes arrivés à Gaspé vers 16h le samedi après-midi. Confortablement installés au gîte la Normande, le temps de décompresser, de marcher la ville, de manger au Café des artistes, de bien dormir et de prendre le « petit déj » avec un groupe de Français faisant partie de la horde de Français qui font chaque automne le tour de la Gaspésie. À 9h30, mon téléphone mobile sonne. C’est John, très déçu, presque en pleurs et faisant mille excuses : « Vous êtes venus de si loin, nous voulions tant vous revoir, mais nous ne pourrons pas nous retrouver. Impossible d’accoster. La mer est trop agitée ». Merde!

IMG_1877

Pas grave. Si vous ne pouvez pas nous voir, nous allons vous voir. Sur la voie du Parc Forillon, en Volkwagen coccinelle, nous apercevons le Ruby Princesse qui s’éloigne de plus en plus du havre de Gaspé, en route vers Charlottetown et ses autres destinations. Mélancoliques, nous faisions des « bye bye » à nos amis invisibles.

DSC05599DSC05600 Rendez-vous manqué  à Gaspé, oui, mais combien agréable tout de même! La Gaspésie à l’automne! Imbattable!


Mon amie, Laurette, n’est plus

Les fidèles lecteurs de ce blogue—s’il y en a—se rappelleront possiblement deux billets publiés en mai 2009 :

https://blogue.septentrion.qc.ca/dean-louder/2009/05/12/la-petite-maison-jaune-du-cap-saint-andre-kamouraska/

https://blogue.septentrion.qc.ca/dean-louder/2009/05/13/une-mare-en-mer-mme-laurette-raalise-son-rave/

Hier matin à 5h10, au Centre hospitalier régional du Grand-Portage de Rivière-du-Loup, s’éteinte, à l’âge de 85 ans, la petite dame à la maison jaune.

Je garderai un immense souvenir de Laurette Morin Ouellet (1929-2014) dont la maison était, comme elle le dit dans la première ligne de son poème « un endroit chaleureux et plein d’amour ».

Laurette

Dean et Laurette assis prêt de la fenêtre dans sa petite maison jaune, 2005.

DSC01238

2009, Salon du Centre d’acceuil, Dean en train de montrer à Laurette à trouver sur internet les deux textes sur elle cités ci-haut,

 


« Un coup salaud du destin » : tragédie de l’Isle-Verte cinq mois plus tard

Par une nuit glaciale du 23 janvier dernier une partie de l’histoire du village de L’Isle-Verte s’est envolée en fumée, emportant avec elle 32 aînés. Vingt-deux autres occupants de la résidence du Havre ont survécu à l’incendie.

DSC05559

Le 23 août, le lieu de l’hécatombe a triste mine.

DSC05560

Plus gaie, mais aussi très sobre tout de même, la cérémonie se déroulant tout près, faisant d’un terrain appartenant à la Fabrique un parc intergénérationnel et créant un mémorial aux victimes et aux survivants dont plusieurs présents. Sur les 22 survivants, trois sont décédés depuis la conflagration, l’un en avril, l’autre en juin et le dernier le 5 août.

DSC05557

À 10h30 pile, au son de la trompette, les Chevaliers de Colombe, accompagnés de l’Abbé Jean-Louis Smith, avancèrent solennellement vers le site où une foule d’environ 300 personnes, surtout membres des familles éprouvées, attendaient. À tour de rôle, les dignitaires ont prononcé de courts discours de circonstance. Celui du député fédéral François Lapointe, fut particulièrement poignant, car il évoquait le « coup  salaud du destin » qui prive maintenant bon nombre de personnes réunies ici aujourd’hui de vivre ce qu’il vit régulièrement auprès de sa propre mère de 80 ans : marcher avec elle dans le parc, souper en sa compagnie, lui présenter des petits et arrière petits enfants.

DSC05561

Deux aînés de la Villa Rose des Vents prirent les ciseaux pour couper le ruban, dévoilant ainsi un genre de stèle vitrée sur laquelle sont gravés à gauche les noms des victimes de l’incendie et, à droite, ceux des courageux survivants.

DSC05570

DSC05571

DSC05576

Pour compléter le tableau, ces mots de Mère Thérésa inscrits au bas : « La vie est un défi à relever, un bonheur à mériter, une aventure à tenter. »

Un membre de la famille de chaque victime et chaque survivant reçurent une rose blanche après quoi Mme LaFrance-Côté  lut le poème « Voici les absents », de Blanche Lamontagne (1889-1958), résidente de L’Isle-Verte de 1916 à 1920. Une petite chorale chanta « Souvenirs d’un vieillard », le public la rejoignant à chaque refrain :

Petits enfants, jouez dans la prairie

Chantez, chantez le doux parfum des fleurs

Profitez bien du printemps de la vie

Trop tôt, vous verserez des pleurs

(Refrain)

Dernier amour de ma vieillesse

Venez à moi, petits enfants

Je veux de vous une caresse

Pour oublier

Pour oublier mes cheveux blancs

 Quoique bien vieux, j’ai le cœur tout plein de charmes

Permettez-moi d’assister à vos jeux

Pour un vieillard, outragé, plein de larmes

Auprès de vous, je me sens plus heureux

(Au refrain)

Petits enfants vous avez une mère

Et chaque soir près de votre berceau

Pour elle au ciel, offrez votre prière

Aimez-là bien jusqu’au jour du tombeau

(Au refrain)

Petits enfants, quand j’étais à votre âge

Je possédais la douce paix du cœur

Que de beaux jours sont passés sans nuages

Je ne voyais que des jours de bonheur

(Au refrain)

En vieillissant, j’ai connu la tristesse

Ceux que j’aimais, je les ai vus partir

Oh, laissez-moi vous prouver ma tendresse

C’est en aimant que je voudrais mourir

(Au refrain)

Et les ballons tenus par les enfants montent vers le ciel, les blancs pour les femmes, les gris pour les hommes!

DSC05573

 


L’Association Les Amitiés acadiennes à Québec: « proposition » d’un nouvel hymne national acadien

Le premier Congrès mondial acadien (CMA) eut lieu à Moncton, au Nouveau-Brunswick, en 1994, le deuxième en Louisiane en 1999, le troisième en Nouvelle-Écosse en 2004 et le quatrième dans la péninsule acadienne en 2009. Le 8 août dernier s’amorça le cinquième, à Edmundston, au Nouveau-Brunswick, au cœur de ce que l’on appelle aujourd’hui « L’Acadie des terres et forêts », une région qui s’étend sur deux pays (Canada, États-Unis), deux provinces (Québec, Nouveau-Brunswick) et un État (Maine). La sélection en 2010 de cette région qui correspond grosso modo à l’ancien Grand-Madawaska, peu connu pour son acadienneté, sema un certain émoi à Québec car l’Association acadienne de la région de Québec (AARQ), avec l’appui de la coalition des organisations acadiennes du Québec, avait, ainsi qu’un groupe de la Louisiane, soumis d’impressionnants dossiers dans le but de se voir attribuer la tenue du Congrès 2014. Au sein de l’AARQ  et dans le milieu touristique de la Vieille-Capitale, la déception fut grande!

Hier soir, cependant, cela ne paraissait pas lorsqu’une cinquantaine de membres de l’AARQ avaient le plaisir de recevoir 38 membres de l’association Les Amitiés acadiennes, fondée en France en 1976 par Philippe Rossillon–celui même qui fut traité en 1968 de persona non grata au Canada par Pierre Elliott Trudeau dans un discours à la Chambre des communes d’Ottawa– pour développer les relations culturelles et amicales entre les Acadiens, les Français et les descendants d’Acadiens de tous pays. Ils arrivaient de Montréal en autocar en route vers le CMA où ils participeront à certaines activités avant de se rendre à l’Ile-du-Prince-Édouard et à Halifax. De là, ils rentreront sur Paris.

2014-08-12 17.40.19

Les Français arrivant à l’aréna de Sainte-Foy, lieu du dîner rencontre.

2014-08-12 17.44.07

Accueil chaleureux

2014-08-12 17.52.16

Repas copieux…et bien arrosé pour ceux qui avaient apporté leur bouteille

2014-08-12 20.08.54

2014-08-12 20.11.10

Personnalités de marque de la soirée

C’est l’Acadien québécois (ou est-ce plutôt le Québécois acadien?) Raymond Breau, auteur, compositeur, fonctionnaire, résident de Québec depuis longue date, qui anima la soirée.

2014-08-12 18.03.55

Ses deux chansons « Balade à l’amitié »  et « Tabusintac », une ode à son patelin néo-brunswickois, mit la table pour la véritable vedette de la soirée, Carolyne Jomphe, qui, à la suite de 54 tournées en France, connaissait bien son public. Avant d’interpréter trois classiques acadiennes, l’artiste, originaire de Havre-Saint-Pierre, traça son propre parcours, y compris la découverte de ses racines acadiennes et l’éclosion de cette identité chez elle, puis reconnut la présence dans la salle des amis français qui la reçoivent affectueusement à chacune de ses tournées dans l’Hexagone.

2014-08-12 17.51.37

Les amis normands de Carolyne

Le choix des chansons? Assez prévisible, mais magnifiques tout de même : « L’Acadie n’a pas de frontières » que Carolyne a rendu célèbre et qui est particulièrement pertinente à l’occasion du CMA, « Évangéline » interprétée le plus souvent par Marie-Jo Thério ou Annie Blanchard et « Grand Pré », composition d’Angèle Arsenault, décédée récemment (25 février 2014), à qui Carolyne fit un vibrant hommage. Celle-ci s’interroge sur l’opportunité de faire de « Grand Pré » l’hymne national de l’Acadie moderne.

2014-08-12 20.25.04

En l’écoutant la chanter, même dans une salle dont l’acoustique est atroce et l’équipement sonore inapproprié, en réfléchissant sur les paroles et en me faisant bercer par la mélodie, je conclus que l’idée n’est pas bête! Ave Maris Stella a peut-être fait son temps. Je suis assez d’accord avec Carolyne. Reste à convaincre les millions d’Acadiens dispersés à travers le monde!