Le resto Spirale vaut bien la Binerie, la restauration populaire à Montréal

La Binerie Mont-Royal fut rendue célèbre par l’auteur québécois Yves Beauchemin qui en fit le théâtre de son roman Le Matou, publié en 1981. Si je le pouvais, je ferais de même pour le restaurant Spirale, situé au coin des rues Bellevois et Amiens, loin du chic Plateau de Mont-Royal. En fait, il s’agit d’un quartier ouvrier bordant la zone industrielle qui domine Montréal-Nord à l’est du Boulevard Pie IX.

DSC03882

Ici, de 4h30 à 14h les jours de la semaine viennent nombreux des gens affamés pour goûter aux « délices » d’un menu du jour varié et variable préparé avec amour par Mme Thérèse, propriétaire et unique serveuse et caissière. Dans la cuisine, deux employés vaquent efficacement à leurs tâches de cuisson et de distribution à la fois pour la clientèle sur place, pour celle qui vient chercher et pour celle qui se fait livrer.

DSC03886

DSC03885

)DSC03883

DSC03887

L’histoire de Mme Thérèse ressemble à celle de tant d’autres Québécois des régions venus faire fortune dans la Métropole. Madelinote, elle quitte ses îles en 1986 s’établir à Montréal avec sa fille qui y est déjà aux études. Ce n’est qu’une quinzaine d’années plus tard, après avoir « travaillé pour les autres » qu’elle réussit à ouvrir son entreprise et à développer sa clientèle « régulière ». À l’heure du « rush », la plupart des 30 places assises à table et au comptoir sont prises. L’ambiance est à la fête. Les gens se connaissent et se lancent des salutations, des sarcasmes et des sottises.

« Ici, c’est très familial », dit Thérèse. Oui, ça paraît. Elle a envie de nous parler, de mieux connaître ses nouveaux clients de Québec, mais elle n’a pas le temps. « Désolé, ‘scuse-moé, dit-elle, on n’a pas pu cacasser, la prochaine fois ».

Oui, définitivement, chère Thérèse, il y aura une prochaine fois, mais pas pendant les vacances estivaux quand tu fermeras les portes afin de retourner à Havre-aux-Maisons voir ta maman de 90 ans qui se porte encore bien!


L’hiver, peut-on se passer de sa voiture?

Au Québec, du 15 décembre au 15 mars, la loi exige que tous les véhiculés motorisés soient munis de pneus d’hiver. Afin d’éviter les doubles dépenses—car, au printemps, ma Volkswagen Coccinelle aura également besoin de quatre nouveaux pneus d’été—la petite voiture rouge sera remisée. Donc, pour le transport intra urbain, pendant le plus dur de l’hiver, on dépendra du Réseau de transport de la capitale (RTC).

get-attachment.aspx copie

En prévision de ce sevrage, des tests s’imposent! Peut-on, par exemple, se rendre du quartier Saint-Sacrement au cœur du Vieux-Lévis, de l’autre côté du Saint-Laurent, sans gaspiller du temps et de l’effort?

10h30, monter dans l’autobus no 1 à la porte de la maison;

10h53, arrivée à la gare fluviale;

11h00, embarquer à bord du traversier Lomar Gouin;

11h20, descendre du traversier à Lévis;

11h30, monter l’escalier rouge;

11h45, marcher vers l’ouest le long de la très jolie rue Fraser;

11h55, au coin de Fraser et Guenette, monter au centre du Vieux-Lévis;

12h, s’asseoir au restaurant vietnamien/thaïlandais Lévina;

13h30, explorer à pied les charmes du Vieux-Lévis, descendre la Côte du passage vers le fleuve;

15h, embarquer à bord du traversier;

15h15, monter dans l’autobus no 1 vers Charest, Saint-Vallier et la Pente douce;

15h40, retour à la maison.

Oui, la preuve est faite! Cela peut donc se faire. On ne gaspille ni temps ni énergie. Au contraire, on découvre sa ville, on la vit, on s’amuse! Et les choses que l’on observe sont extraordinaires.

DSC03850

Château Frontenac

DSC03851

Louis-Jolliet

DSC03853

N.M. Alphonse-Desjardins (traversier jumeau)

DSC03854

Escalier rouge

DSC03855

Navire citerne de la compagnie Mega Chemicals

DSC03856

Belvédère, coin des rues Fraser et Guenette

DSC03857

L’Anglicane, ancienne église protestante transformée en salle de spectacle

DSC03860

Intérieur du restaurant Lévina

DSC03863

Confiserie du Vieux-Lévis

DSC03862

Se sucrer le bec à la confiserie du Vieux-Lévis

DSC03864

Quai de Lévis

Non, la Coccinelle ne va pas manquer. Elle sera au chaud, libre de neige, libre de glace, libre de sel, libre de saleté, libre de rouille. Son conducteur, par contre, sera moins à l’abri des intempéries. Aura-t-il le courage de refaire ce même parcours (Saint Sacrement/Lévis) le 1er février lorsque la température pourra chuter à -25 ? À suivre.


À toi : un exercice épistolaire-É en géopolitique et géopoétique

Lire À toi, de Kim Thúy et Pascal Janovjak, c’est parcourir le courriel intime de deux âmes sœurs. Cent dix messages écrits entre le 3 octobre et le 26 décembre : 80 en octobre, 21 en novembre, 9 en décembre; 59 par Pascal, 51 par Kim

thuy

Qui sont Kim et Pascal et qu’est-ce qu’ils se confient qui pourrait mériter la publication de ce nouveau livre chez Libre Expression?

La quatrième de couverture résume :

Née au Vietnam, Kim Thúy est arrivée au Québec à l’âge de dix ans. Elle a publié Ru, lauréat des prix littéraires du Gouverneur général 2010.

Pascal Janovjak est né à Bâle (Suisse), d’une mère française et d’un père slovaque. Après avoir travaillé en Jordanie, au Liban et au Bangladesh, il réside désormais à Ramallah en Cisjordanie, où il se consacre à l’écriture.

Ils se sont rencontrés un soir, dans un hôtel de Monaco et se sont racontés, au petit déjeuner, le lendemain matin. Puis, elle est repartie à Montréal, et il a gagné Ramallah. Des conversations se poursuivirent. Ce livre en est la preuve.

Quelle délice cette gage d’amitié et de respect! Les deux jeunes écrivains d’horizons et de cultures si différents trouvent un terrain d’entente, un vécu similaire—ceux d’exilés et de réfugiés—et le moyen de plonger le lecteur, par le biais de leur échange épistolaire, au cœur des intrigues de la géopolitique tout en l’initiant aux charmes de la géopoétique, et cela grâce à la maîtrise et à l’amour d’une langue qui n’était pas, à l’origine, la leur.

Deux exemples :

Pascal, 14 décembre 10h31 (géopoétique) :

Traverser les Alpes, la neige aveuglante sous le soleil qui accompagne la course du train. Au fond des vallées coulent les ruisseaux glacés, j’aperçois un héron sur une roche, comme perché sur un radeau, il s’éloigne vite. Le tonnerre d’un tunnel, les routes parfois viennent longer les rails, une voiture solitaire et brillante qui prend un virage parfait, comme dans une publicité pour voitures. Une villa à vendre, des hameaux où ne fume aucune cheminée. (p. 160)

Kim, 26 décembre 8h36 (géopolitique)

J’ai pensé à toi quand nous étions aux douanes américaines hier. Je me demandais ce que le douanier en gilet pare-balles ferait avec un passeport comme le tien, rempli de tampons de tous ces endroits dont les noms à eux seuls évoquent les peurs les plus insensées ici, en Amérique du Nord. Ramallah, où est Ramallah? Pourquoi Ramallah? Quel est le chemin qui t’a emmené jusqu’à Ramallah? Est-ce que l’amour serait une raison suffisante? (p. 165)

* * *

Il peut arriver qu’un livre ne nous attire pas à tout coup. Déçu, on passe à autre chose. Voilà ce qui m’était arrivé en lisant Ru, ouvrage primé en 2010 méritant à son auteure un passage à la Grand-messe du dimanche soir sur les ondes de Radio Canada. Même si son livre ne m’avait pas épaté, sa prestation à Tout le monde en parle m’avait séduit. Je tenais absolument à la voir lors de la séance de signature pour son nouveau livre, À toi, qui devait avoir lieu à la Librairie Vaugeois le 28 octobre. J’ai donc donné une deuxième chance à Ru. Je n’ai pas regretté.

Cette histoire, je l’ai racontée à Kim. Par conséquent, elle a dédicacé ma copie de À toi de la manière suivante :

À Dean. J’espère qu’il saura vous accrocher dès la première lecture, contrairement à Ru. Quelle chance que j’ai eue que vous soyez revenu une deuxième fois. Kim Thúy

Puis, elle a ajouté son adresse électronique pour que je lui fasse part de mes sentiments en ce qui concerne À toi. Trois jours plus tard, nous avons entamé un petit échange épistolaire à la manière de Kim et Pascal :

Dean, 1er novembre 20h59

Comme ça doit être agréable d’avoir un « penpal » de la trempe de Pascal!

Oui, en effet, À toia su m’accrocher. Je savoure chaque mot, chaque expression, chaque soupir. Merci.

Ce fut pour moi un honneur et un plaisir de faire connaissance chez Vaugeois.

J’ai récemment eu l’occasion de retourner dans mon pays d’origine et de renouer avec des garçons et des filles que je n’avais pas vus depuis 30, 40 ou 50 ans–aujourd’hui tous des aînés comme moi. Que d’émotion. Des rires, des pleurs, … et c’était comme si nous nous étions vus la veille!

Des sentiments forgés il y a si longtemps qui revenaient à la surface!

Lorsque nous nous sommes rencontrés, vous m’avez suggéré un titre à lire: They Brought je ne sais quoi de M. O’Brian. Sans crayon, je ne pouvais l’écrire. À 18 ans, je m’en serais souvenu. À 68 ans, le voile d’oubli filtre certaines images les plus brillantes. Veuillez me le rappeler. Merci.

Amitiés,

Kim, 1er novembre, 23h00

Quel bonheur de recevoir un mot de vous!

Oui, les vieilles amitiés sont précieuses parce qu’elles ne peuvent s’inventer du jour au lendemain. Il faut avoir vécu avec le temps et ses frasques.

Alors, le livre dont je vous ai parlé avec beaucoup d’enthousiasme et d’affection s’appelle The Things They Carried de Tim O’Brien. Vous me direz ce que vous en pensez. Le meilleur chapitre de ce livre s’appelle ‘How to Tell a True War Story » selon moi.

Au plaisir de vous lire de nouveau.


Que ce billet tienne lieu de témoignage à l’endroit du nouvel ouvrage : livre passionnant, percutant, probant, provoquant dont la conception originale et simple crée chez le lecteur et l’internaute le désir de l’imiter, A+.


Après Alma, Amédé

1977, l’année de la naissance de Georgette LeBlanc, je me promenais entre les paroisses de Calcasieu et Cameron, aux confins sud-ouest de la Louisiane. Assoiffé en arrivant à Grand Chenier, petite localité qui domine l’une des nombreuses ceintures boisées et surélevées par rapport au pays plat, vestiges d’anciennes plages aujourd’hui isolées de la mer par des lisières de marais (ou de mèches, comme on dit en français louisianais), où trônent chênes, latanier et cheptel, j’épie, dans un bar, des hommes portant des chapeaux de cow-boy. Évidemment des Texans (ou Texiens en cadien), m’étais-je dit. Mais non, en tendant l’oreille, je m’aperçois qu’ils jasent en français. Des cow-boys cadiens! J’avais mon voyage!

Dans son deuxième recueil de poésie, Amédé, pour lequel le Conseil supérieur de la langue française vient de lui attribuer le prix Émile-Olivier, Georgette LeBlanc, originaire de la Baie Saint-Marie, en Nouvelle-Écosse, par le biais de son personnage, Alma, sujet de son premier recueil, primé en 2007 par les instances acadienne et québécoise (Antonine-Maillet-Acadie Vie/Félix-Leclerc), nous livre une histoire de camaraderie entre deux de ces cow-boys, Amédé et Lejeune, qui s’occupent de leurs troupeaux quelque part dans ce tumultueux univers qui s’étend depuis la Louisiane jusqu’au Grand Texas.

SCAN0181

Selon les jurés du prix Émile-Olivier, ce recueil constitue « une véritable célébration de la langue ». Et j’ajouterais « de la langue orale », car il est écrit comme les gens du peuple acadiens et cadiens le parlent. Quelques extraits pour s’en rendre compte :

et c’est du fond de la cale que ça venit

un son comme une pluie

fine

comme une poussière de loin

oreilles creuses dans la mer de la coquille

un braquement

une chaleur

une pesanteur

du sable trempe entre les orteils

et j’étions pus dans le logis

j’étions derrière les rideaux

* * * * *

le Village avait été trop pris par la mort

par les sacs remplis, par la récolte finie

trop pris par la boucane des serpents

pour entendre les gros vents qu’aviont braqué

pour sentir le courant que la vision de Rose

avait fait passer à travers Amédé

* * * * *

Amédé aurait pu dire à cte moment-là

il aurait pu chanter que c’était une grande déchirure

qu’il avait entendu le skirt du ciel se défaire

chaque fibre, chaque point de travail

comme si le corps qui l’avait habitée était rinque venu trop plein

trop plein de vie, trop plein de tout ça qui guette

comme s’il y avait plusse de place dans le ciel

À l’avis de Raoul Boudreau, professeur de littératures à l’Université de Moncton et récipiendaire du prix Maguerite-Maillet, attribué la semaine dernière par la Société nationale de l’Acadie (SNA) et l’Association des professeurs des littératures acadiennes et québécois de l’Atlantique (APLAQA) pour souligner la contribution d’un professeur retraité ou en fin de carrière au développement et à l’étude des littératures acadiennes et francophones d’Amérique, la publication d’Alma, suivi de celle d’Amédé, marque un tournant dans le cheminement de la littérature acadienne, mise en route il y a une cinquantaine d’années par Antonine Maillet.

P1100714

DSC03845 copie

Robert Viau, fondateur de l’APLAQA et Raoul Boudreau, lauréat, Hôtel Clarendon

Pour pouvoir se consacrer entièrement à sa plume, cette jeune poète, nouvelle mère de famille et figure de proue émergente de la littérature acadienne a renoncé à un poste de professeure à l’université Sainte-Anne (Nouvelle-Écosse). En plus de louanger son grand talent d’écrivaine, il faut évidemment admirer son audace, son courage et sa confiance !


L’homme de la Saskatchewan, histoire simple et simpliste, mais combien épatante

Il y a un quart de siècle, Jacques Poulin nous a séduits en publiant Volkswagen Blues. Avec son dernier né, L’homme de la Saskatchewan, il nous laisse pantois. On est habitué à mieux de Poulin. Le protagoniste de ces récits, Jack Waterman, vieillit mal. Par contre, La Grande Sauterelle reste toujours aussi jeune, ravissante et mystérieuse qu’en 1984. Entre temps, Poulin nous a fait connaître, dans Le Liseur (voir ma chronique du 8 mai 2009), Francis, Petite Sœur, Marine et Limoilou. Ces derniers reviennent tous dans ce nouveau récit, accompagnés de Gary Bettman, commissaire de la Ligue nationale de hockey et de son acolyte chauve à la barbe noire qui ressemble étrangement à Maurice « Mad Dog » Vachon. À cet éventail de personnages, plutôt loufoques, s’ajoute Isidore Dumont, gardien recrue du Grand Club (Le Canadien de Montréal) dont le grand oncle, Gabriel Dumont, héros métis, aurait pu, en 1885, diriger la victoire des Métis sur l’armée du Général Middleton à Batoche… si Riel avait bien voulu l’écouter!

DSC03849

La question du français tient Isidore, né à Batoche, beaucoup à cœur. Il veut—comme tous les Québécois, comme tous les Franco-Canadiens sans doute—que le Grand Club soit composé principalement de joueurs francophones. Las d’avoir été traité de « frog » et d’avoir été obligé de toujours fonctionner en anglais (langue du hockey), Isidore se raconte à Jack, de manière très militante, sur des cassettes que le Grand Sauterelle lui apporte de Saskatchewan pour qu’il en fasse un livre reprochant à la Ligue nationale de hockey son manque de respect.

—Vous êtes combien de joueurs francophones? demanda Jack.

—Si vous parlez du Grand Club, on est seulement trois. En plus, nos partisans nous encouragent en anglais. Ils crient : « Go Habs Go! » Ça m’enrage! Est-ce qu’on n’est pas dans la plus grande ville française en Amérique du Nord?

—…dites-moi en deux mots ce que vous avez sur le cœur.

La réponse m’étonna par sa vigueur. Le gardien de but déclara que le hockey devait être aussi français à Montréal qu’il était anglais à Toronto où à Vancouver; que l’hymne national devait être chanté en français seulement; que la majorité des joueurs et des membres de la direction devaient être des francophones.

Or, Waterman, toujours obsédé par la rédaction de son grand roman sur l’odyssée des Français en Amérique qui n’avance pas s’en remet à Francis qui, quand il n’est pas en train de faire l’œil à la Grande Sauterelle, cette belle fille aux jambes si longues, qu’il voudrait au plus haut point emmener au lit, travaille à la rédaction de ce rapport incendiaire sur l’insensibilité de la Ligue nationale à l’endroit de l’une des langues officielles du Canada et de la seule langue officielle du Québec. D’où la présence de Gary et « Mad Dog » à Québec où ils enlèvent Jack et sillonnent le quartier Saint-Jean-Baptiste à la recherche du document honni, sans doute pour le dissimuler.

Malgré la simplicité du livre, il est d’une lecture fort agréable. Seulement 121 pages, il se lit en une soirée. Il tombe particulièrement bien dans le contexte d’un retour prochain des Nordiques à Québec et rappelle la belle époque où ces derniers s’enrobaient dans le drapeau bleu fleurdelisé du Québec pour affronter leurs éternels rivaux du Grand Club, tout de rouge vêtu.

En évoquant la bataille de Batoche et les paroles du Premier ministre du Canada de l’époque, sir John A. MacDonald, Poulin sert-il un avertissement sur l’éventuel retour d’une équipe à Québec qui pourrait déranger l’ordre établi de la Grande Ligue :

« Quand bien même tous les chiens du Québec japperaient ensemble, Riel sera pendu! »

À l’image de MacDonald, le petit malin et puissant Américain, Bettman, qui n’a pas réussi son pari d’établir notre sport national là où il ne pourra jamais être profitable, ne pourrait-il crier :

« Quand bien même tous les chiens du Québec japperaient ensemble, il n’y aura plus de hockey de la Ligue nationale à Québec! »

*

Et pauvre Francis :

J’avais compris une chose importante : la Grande Sauterelle m’aimait presque autant que je l’aimais, toutefois

c’était la route qu’elle aimait le plus.

La route et la liberté