La toponymie française en Amérique du Nord

L’examen des toponymes français en Amérique du Nord, au nombre de plus de 5 000, permet de retrouver les traces des Franco d’Amérique et de constater la dimension continentale de la civilisation canadienne-française/québécoise. Ils sont associés à cinq grands mouvements ou cinq époques marquant l’aventure franco en Amérique :

1.     Découvreurs et explorateurs : Verazzano, Cartier, Champlain, La Salle, La Verendrye, Jolliet, Marquette…

2.     Traiteurs, trappeurs, coureurs de bois : Trudeau, Faribeault, Bottineau, Charbonneau, Tabeau, Trudeau, Larocque…

3.     Missionnaires : Taché, Provencher, Langevin, Ritchot, Morice, Lacombe…

4.     Officiers militaires : frères Le Moyne (d’Iberville et de Bienville), soldats démissionnaires de Napoléon en Louisiane…

5.     Gens du peuple répondant à l’appel du clergé et du continent : colons (agriculteurs), mineurs, travailleurs du textile, etc…. dont le nombre est trop important pour en élaborer.

Le 24 juillet sur les ondes de Radio-Canada, à l’émission « Chemins de travers », j’ai eu l’occasion d’en discuter avec l’animateur bien connu et très apprécié, l’anthropologue Serge Bouchard.

La conversation au complet inter coupée de musique de la Franco-Amérique est disponible sur le site de Radio-Canada :

(www.radio-canada.ca/emissions/les_chemins_de_travers/2010-2011/)

Bonne écoute.


Cadeau idéal qu’offre Calgary à Québec

À l’occasion de l’anniversaire de ses 400 ans, Québec a reçu de nombreux cadeaux de diverses provenances. L’un d’eux est bien connu de ceux et celles qui font du vélo sur la nouvelle promenade Samuel-de Champlain, ce grand parc aménagé le long du fleuve Saint-Laurent sur près de 2,5 kilomètres, mais méconnu des gens qui ne fréquentent pas ce coin de la ville qui est le Cap-Blanc. Il s’agit d’un petit « troupeau » de chevaux sauvages.

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Quoi de mieux pour symboliser cette ville albertaine jumelée à Québec depuis 1956 que des chevaux qui courent et qui ruent? Cette œuvre du sculpteur fransaskois Joe Fafard, né à Sainte-Marthe en 1942, intitulé « Do, ré, mi fa, sol la si do » rappellent bien sûr le passé cowboy de l’Alberta et le Stampede de Calgary, rodéo et fête western ayant lieu à tous les mois de juillet, mais elle fait penser également à la présence de chevaux en Nouvelle-France.

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Historiquement, des chevaux présents ici avaient des origines royales, les premiers étant tout juste sortis des écuries du roi Louis XIV en 1665. Leurs descendants devinrent une source d’énergie indispensable à la pratique de l’agriculture et à l’exploitation des forêts et des mines au Québec, ainsi qu’au transport des citoyens.

À la fin du XIXe siècle, au moment où le Canada moderne prenait de l’expansion, de nombreux chevaux furent ici chargés dans des wagons et transportés vers l’Ouest afin de faciliter la transformation des prairies en terres agricoles et des forêts en exploitation forestière.

Cette œuvre de Joe Fafard dévoile l’histoire inédite de la contribution des chevaux à l’édification du Canada tel que l’on le connaît aujourd’hui.


Le Dekhockey à Québec

Dans le « désert » qui est le boulevard Sainte-Anne entre Estimauville et les chutes Montmorency (au 4178 pour être précis), il y a de l’action à tous les jours! Il s’agit du Centre de Dekhockey de Québec, une nouvelle façon de vivre le hockey en plein été.

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Plus de 60 équipes divisaient en 5 catégories se font face sur la belle surface bleue. Ça lance, ça compte, ça court, ça se bouscule un petit brin, mais ça s’amuse surtout!

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Pendant que les papas se vident pendant trois périodes chronométrées de 10 minutes, les mamans, les blondes, les bébés et même les grand-pères profitent du soleil et encouragent leurs héros.

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Invitation à venir voir jouer quelques matches. L’ambiance est bonne et au chalet la bière est froide !


3e Forum des jeunes ambassadeurs de la Francophonie des Amériques

Au collège Ahuntsic se tenait du 17 au 27 juin la troisième édition de cette activité organisée par le Centre de la Francophonie des Amériques. Après y avoir activement participé comme conférencier l’an dernier à Moncton, je n’y ai passé qu’une demi-journée cette année. Une petite saucette pour tâter le pouls et faire connaissance avec les 49 participants dont la répartition se présente comme suit :

Canada : 23 (Québec, 3; Ontario, 4; Manitoba, 1; Saskatchewan, 2; Alberta, 2; Colombie-britannique, 2; Nouveau-Brunswick, 4; Nouvelle-Écosse, 2; Terre-neuve et Labrador, 1; Île du-Prince-Édouard, 1; Territoires du Nord-Ouest, 1)

États-Unis : 8 (Louisiane, 5; Maine, 2; New York, 1)

Caraïbes : 7 (Cuba, 2; Guadeloupe, 1; Haïti, 2; République dominicaine, 1; Sainte-Lucie, 1)

Saint-Pierre et Miquelon : 1

Amérique du Sud et centrale : 10 (Argentine, 1; Bolivie, 1; Chili, 1; Colombie, 2; Équateur, 2; Guatemala, 1; Mexique, 1; Venezuela, 1)

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Étant donné, le peu de ma participation au Forum cette année, je laisserai à d’autres le soin de commenter le déroulement et le contenu des délibérations, Jean-Benoît Nadeau en l’occurrence. Sur le site du Centre de la Francophonie des Amériques, celui-ci a assuré une couverture quotidienne de l’événement (www.francophoniedesameriques.com/).

Le matin du 21 juin, j’ai pu écouter une conférence magistrale prononcée par Louise Beaudoin sur la diversité de la Francophonie. Rien sur les enjeux Canada/Québec—ou si peu. Rien sur les raisons des gestes qu’elle et ses collègues péquistes avaient posés ces derniers jours! Cependant, sa réputation l’avait précédée et aussitôt la période de questions ouverte, une première interrogation sur ce qu’elle pensait de l’ « indépendance » du Québec. Sa réponse a ouvert la porte à une virulente réplique de la part de Mme Marie-France Kenny, présidente de la Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada, et observatrice au Forum, qui exprimait le point de vue de la plupart des jeunes ambassadeurs issus des milieux minoritaires canadiens.

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De cette chicane éternelle entre le Québec et le hors Québec, les participants d’ailleurs se sentaient exclus et y comprenaient peu, leur réalité étant tout autre. Jean-Benoît Nadeau l’a bien résumé dans sa chronique du 25 juin :

Or, le français n’a pas la même place et ne joue pas le même rôle que l’on vive en Amérique latine, dans un Département d’outre-mer, au Québec ou dans une communauté minoritaire. La culture de la langue est donc totalement diverse. Par exemple, les Latinos-Américains ont, pour la plupart, une culture très française de la langue, qui est pour eux une identité ultérieure dépourvue de charge politique.

Dans les DOMs et Haïti, c’est le contraire : le français est la langue supérieure, pour ne pas dire conquérante, et c’est elle qui écrase les langues locales – amérindiennes ou créoles.

Dans les autres provinces canadiennes, en Nouvelle-Angleterre et en Louisiane, c’est le français langue maternelle qui se fait écraser par l’anglais. Pour eux, le rôle de la France et du Québec est équivoque, pour ne pas dire ambigu. Enfin, il y a le Québec, qui a sa propre histoire de la langue, et qui vit la situation paradoxale d’être majoritaire et menacé. Ses politiques et ses attitudes en découlent.

Nadeau conclut et j’abonde dans le même sens :

Je crois donc que le Forum gagnerait beaucoup de temps, au premier jour, à offrir une série de quatre conférences (d’une heure) sur la réalité de chacun de ses blocs – en mettant l’accent sur l’histoire, les institutions et la sociologie. Il existe diverses formules à envisager.

J’espère que les jeunes ambassadeurs réunis au Collège Ahuntsic pendant les dix jours qu’ont durés le Forum ont eu l’occasion d’examiner et de contempler la grande fresque montée en 2004 par les Cégepiens pour commémorer les 400 ans de présence française en Amérique. Située à trois pas de la salle d’assemblée et adjacent à la cafétéria, la fresque aborde trois grands thèmes : conquête, résistance et modernité :

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Chemins qui se croisent de nouveau à Ticonderoga, NY

Le 18 janvier dernier, je décrivais dans cette chronique la rencontre à St. George, UT avec les Johnson du Wisconsin:

En février 2010, Kathi a pris sa retraite. John l’a suivie le 15 mai. Le 17 mai, ces Johnson de Dorchester, au Wisconsin, ont enjambé leur vélo tandem pour amorcer une randonnée de 3 600 km, de chez eux à Anacortes, sur l’estuaire Puget, dans l’État de Washington. Parcourant en moyenne 100 km par jour, ils ont réalisé, avec quelques arrêts par çi par là, leur objectif en 47 jours.

A pareille époque en 2011, le couple a entamé un périple dans le sens contraire. Quittant leur demeure le 20 mai, ils envisageaient atteindre Bar Harbor, ME avant le 1er juillet. Suivant quotidiennement cette aventure sur leur blogue, (http://www.pedalingthemidwest.blogspot.com/), j’ai décidé d’aller de nouveau à leur rencontre, cette fois-ci à Ticonderoga, NY, lieu historique sur les rives du lac Champlain. C’était le trentième jour de leur « balade ».

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Je leur ai offert de me rendre à Bar Harbor pour filmer l’arrivée, mais ils ont poliment refusé, préférant savourer et célébrer, seuls, leur réussite. Un couple merveilleux, John et Kathi, dont le rêve est sur le point de se réaliser–rêve qui nous fait rêver !

Ticonderoga fut fondé par les Français en 1755 qui y construisirent le Fort Carillon. Déjà, en 1758, la guerre se poursuivant entre Français et Anglais, 4 000 Français repoussent victorieusement l’assaut de 16 000 soldats britanniques. L’année suivante, les Britanniques chassent une garnison française. En mai 1775,pendant la guerre d’indépendance des États-Unis, la milice du Vermont (Green Mountain Boys) et d’autres s’emparent du fort au cours d’une attaque surprise conduite par Ethan Allen et Benedict Arnold. Les canon capturés sont transportés à Boston, où leur déploiement permet la prise de la ville par les patriotes en mars 1776. Les Américains tiennent le fort jusqu’en juin 1777, lorsque le général britannique John Burgoyne occupe à nouveau les hauteurs entourant le fort, contraignant l’Armée continentale à évacuer Ticonderoga et ses défenses. Peu après, les Britanniques abandonnent Fort Ticonderoga et celui-ci cesse d’avoir une utilité militaire après 1781.

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Sur la ligne de portage entre les lacs Champlain et George, la paisible ville de Ticonderoga compte à peine 5 000 habitants. Les cascades sur la rivière La Chute, la forêt et un gisement de graphite à proximité ont tôt fait du village un centre industriel important. Après la découverte de ce gisement en 1815, le graphite servait surtout à polir les nouveaux poêles qui commençaient à remplacer chez l’habitant les foyers comme source de chaleur et comme cuisinière. Par la suite, Ticonderoga, grâce à la présence de l’American Graphite Company, située près des chutes, a acquis une réputation mondiale pour la fabrication de crayons. Jeunes écoliers en Amérique du Nord, nous avons sans doute tous appris à écrire avec des Ticonderoga, No 2 !

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Aujourd’hui, un vaste parc public centré sur les chutes et sur un vieux pont couvert, le « kissing bridge », fait de Ticonderoga un havre de paix pour les passants et un lieu de recueillement pour les résidents.

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Tout au long des petites routes menant de Plattsburgh à Ticonderoga en passant par Port Henry et Crown Point, un regard attentif jeté sur les boîtes aux lettres et panneaux publicitaires révèle une présence franco : des Drinkwine (Boivin) et Tromblee (Tremblay), des Poulin et la famille Langlais qui est propriétaire d’un bar laitier (Frenchy’s) et d’un restaurant (Frenchman’s Restaurant) à Crown Point.

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Gros projet de construction dans la région ! Le nouveau pont à Crown Point qui, une fois terminé, enjambera le lac Champlain à son point le moins large. Date de parachèvement prévu : 2012. Pour le moment, le voyageur se contente du petit traversier, ce qui est fort agréable !

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