Le samedi, nous brunchons chez l’un ou l’autre des amis (la plupart du temps quelque part sur la côte Sainte-Geneviève) ou au resto et ensuite nous descendons à pied tous ensemble pour faire les courses. Car il faut bien l’avouer, la rue Saint-Joseph est devenue, en quelques années, «le» lieu où faire les courses le week-end. Tradition oblige, nous commençons toujours par Loukoum, puis remontons la rue. Nous passons devant un nouveau restaurant, L’Affaire est ketchup. L’entrée de crevettes au pastis me tente bien. Carole et moi, nous nous promettons de l’essayer un soir en revenant de notre cours de ballet. En chemin, arrêt chez Blank bien souvent, puis on se dit qu’on viendra au Nektar le lendemain manger une petite soupe (comme je ne suis pas très café) et bruncher dans les prochaines semaines au Cercle et au Clocher penché.
Puis, Judith et François veulent arrêter chez Eumatimi, viande pour laquelle ils ne tarissent pas d’éloges.
Ce qu’ils ont dit: « Le samedi, c’est un incontournable, nous allons acheter quelques beaux morceaux de viande rouge chez Eumatimi. Avant de vous en dire plus, nous devons avouer que depuis que nous connaissons ce commerce établi sur la rue Saint-Joseph, nous ne mangeons plus que de ce bœuf ! Michelle et Mario élèvent des bœufs Angus de première qualité et sont également bouchers. De cette façon, ils suivent de près leurs bêtes du pré à l’assiette ! Ce qui leur permet aussi de faire vieillir leur viande et de la découper comme ils le souhaitent. Habituellement, François se laisse tenter par la côte de bœuf prime vieillit, alors que Judith préfère une pièce de merlan transformé en tartare… Hum ! »
Eumatimi: 241, rue Saint-Joseph est.
En sortant de chez Eumatimi, nous croisons Line qui revient de la boulangerie Le Croquembouche.
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Ce qu’elle en dit: «Courses sur Saint-Joseph, un samedi matin d’automne.
Quand j’ai une petite course à faire sur Saint-Joseph, je ne comprends pas trop pourquoi, mais je finis par me créer plein de besoins. Impossible de m’en tenir à la seule destination prévue, aujourd’hui, en l’occurrence, le salon de coiffure Le Saint.
Avec un peu de temps avant de me faire dorloter la tête, une petite marche sur la rue s’impose. Quelques boutiques (et deux nouveaux chandails noirs) plus tard, je me retrouve devant cet endroit magique, où se côtoient pâtisseries, gâteries et une multitude de sortes de pain…
Aller au Croquembouche avant d’avoir dîné peut s’avérer très dangereux… On commence par l’essentiel, les cannelés bordelais, les madeleines trempées dans le chocolat, un croissant au beurre. Suivies d’une baguette, pain aux olives, pain bâtard. Et, pour consommation immédiate, sandwich à la terrine de canard sur pain baguette. Bon ça suffit. Mais voilà bientôt la question piège : « Est-ce qu’il y aura autre chose? »… Euh, oui, deux chocolatines…
Me voilà prête pour mon rendez-vous chez la coiffeuse, le bedon comblé, et plein de gâteries pour plus tard. Pas tout ça pour moi voyons, je vais partager, un peu… »
Croquembouche: 225, Saint-Joseph est
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Dernière destination: Camellia Sinensis. Pierre et François nous quittent, ils vont à la SAQ faire le plein de bouteilles. Annie en profite pour nous raconter l’expérience de dégustation qu’elle y a vécu il y a quelques semaines avec notre amie Mimi.
Ce qu’elle en dit: «Il y a longtemps que je passe au Camélia Sinensis pour admirer leurs si jolies théières (si je me laissais aller, j’en ferais toute une collection). J’avais acheté du thé à quelques reprises mais ce sont les formations du soir qui m’ont vraiment permis de mieux connaître le monde du thé. Celle à laquelle j’ai assisté portait sur les thés de Chine. J’ai entre autres adoré la période de dégustation, une dizaine de thés (blancs, verts, noirs et wulong) que l’ont comparent entre eux. Ça m’a permis de mieux apprécier leurs particularités en fait.
Ceux que j’ai choisi. Un thé blanc d’abord, le Hong Xue (eau) cha (thé). Léger, ça fera un bon thé d’été ou à boire en soirée. Ensuite un thé vert, que j’avais beaucoup aimé, plus «punché», le Wuyuan Zi Mei. Puis un thé noir au goût original, le Xiao Zhong. C’est un thé normalement fumé, mais pas cette année quand les propriétaires de la boutique sont allés en Chine chercher leurs thés. Ça lui donnait une note vraiment particulière. Il supporte bien le gras, c’est-à-dire qu’on peut y aouter du lait (pour ceux qui préfèrent). Je me promets d’acheter un Wulong noir très bientôt. J’avais beaucoup aimé le Da We Ye lors de la soirée.
D’autres idées: deux noirs, le Yunnan Da Ye Hong, un thé noir doux qui rappelle, par son goût, le thé des bois et le Qimen Mao Seng, qui a une odeur d’étable, plus boisé. Pour ceux qui préfèrent les verts, le Lu Shan (montagne) Yun Wu, un thé que je qualifie de passe-partout. J’ai aussi appris des trucs pour passer du vieux thé: l’utiliser pour faire du thé glacé ou comme une huile essentielle, en faisant chauffer les feuilles. Sur ce, je m’en vais me faire un bon temps, il fait froid dehors.»
Camellia Sinensis: 624, Saint-Joseph est.
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Mais voilà que nous avons oublié d’acheter le fromage. Un petit arrêt à L’Artisan et son pays est essentiel. On y trouve une impressionnante variété de fromages artisanaux québécois, dont ceux des propriétaires Éric Tourilli Proulx, qui est aussi à la tête de la ferme tourilli spécialisée en fromages de chèvre, et Pascal-André Bisson, de la ferme du Mouton Blanc à La Pocatière. Samuel et Guillaume nous réservent toujours un accueil digne de mention et nous font goûter toutes sortes de fromages avant d’acheter. Nous avons une affection bien particulière pour ce commerce qui a une belle philosophie à l’égard du terroir du Québec. On s’y sent un peu chez nous, c’est tout dire.
Il y a aussi toute une variété de produits du terroir québécois: volailles, lapins, oeufs, esturgeon fumé de l’Île d’Orléans, poissons, herbes séchées, sels, jus (dont une pure découverte: du jus de rhubarbe), sauces, miels, tartes, yogourts, etc. Nous avons régulièrement droit à l’histoire des personnes qui se cachent derrière ces beaux produits. C’est très touchant je trouve, pour moi en tant que citoyenne mais aussi en tant qu’historienne.
Il y a un petit coin salle à manger où l’on peut manger entre autres des sandwichs composés avec les épices, fromages, poissons de la boutique.
L’Artisan et son pays: 241, Saint-Joseph est
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Je sens que tout ça va finir comme d’habitude: souper avec tout ce que nous avons acheté. J’espère que ça vous donne le goût d’aller rendre visite à ces commerçants passionnés et impliqués dans le quartier.
Bonjour Sophie! Merci infiniment pour ces belles photos et ta participation à « l’investissement local » pour le bonheur et le partage! Bon appétit à toi
Je suis certaine que je ne suis pas la seule à me reconnaître dans cette belle description d’un matin sur St-Joseph par Sophie! J’ajouterai qu’en s’aventurant un peu plus loin passé Loukoum et sur Des Oblats, on peut découvrir des saveurs mexicaines, africaines et asiatiques des plus intéressantes.
Miam!
Quelle belle nouvelle tradition nous avons. Miam miam! Même si je connaissais déjà L’Artisan et son pays depuis son ouverture, j’ai redécouvert cette boutique il y a quelques semaines. Quelle multitude de produits y sont maintenant offerts. Et les repas du midi, un vrai délice.
Il faut absolument essayer le jus de rhubarbe. Tellement délicieux. Je conseille également les boutons de marguerites qui remplacent merveilleusement les câpres. J’ai de l’omble chevalier au frigo que je prévois manger ce soir. Il faut aller vite en chercher. Guillaume (à moins que ce ne soit Samuel) nous a raconté que le dernier pêcheur de ce poisson arrêtera ses activités l’an prochain.
Au fait! Il paraît que le Xue dans les noms de thé indiqués plus haut ne veut pas dire « eau » mais « neige ».
Vivement la fin de semaine prochaine!
Madame Marsan, c’est vrai qu’il y a plein de commerces intéressants dans cette partie du quartier. J’aime beaucoup le traiteur Papilles et poêlon: http://www.papillesetpoelon.com/
Superbes photos encore une fois et un texte qui me rappelle combien j’aime aussi cette rue! Pour la Brûlerie St-Roch et son bol de café au lait au coeur d’un établissement où tout le monde semble créer armé de son portable, pour la Librairie Pantoute et tout son potentiel d’évasion et pour les mitaines Auclair de chez Mountain Co qui me rappellent combien j’ai hâte de débuter le ski de fond!!
Mmm… collection de théières, quand on commence, on ne sait jamais où elle s’arrête, j’en suis la preuve!
Et ça vaut pour les thés, combien sont absolument délicieux…
Bon… Tu donnes le goût en titi d’aller redécouvrir cette rue!