Passer la nuit sur le quai à Tobermory, ON

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Si vous avez lu les récits qui précèdent, vous savez que j’allongerais un voyage de plusieurs centaines de kilomètres afin d’embarquer à bord d’un traversier. Aussi, quand je passe de Québec à Raymond, je suis toujours à la recherche de nouveaux itinéraires. Le chemin est quand même long (3 800 km) et le choix de routes limité compte tenu des Grands Lacs qui font obstacle. Prendre le M.S. Chi-Cheemaun à Tobermory, à l’extrême pointe de la péninsule Bruce, à 300 km au nord-ouest de Toronto permet de satisfaire à mes deux « besoins » : (1) prendre un traversier; (2) emprunter un nouveau chemin pour ce, ma douzième traversée terrestre du Canada en quatre ans.
Lorsque je me suis couché à 22h30, le Chi-Cheemaun n’était pas encore arrivé au quai. J’ai eu le temps d’apprécier le coucher du soleil sur le lac Huron. Le bateau accosterait à 23h45 et nous ferait embarquer le
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lendemain à 7h pour entreprendre une traversée d’une durée d’une heure et 45 minutes à South Baymouth sur l’Île Manitoulin. En raison de la multitude de naufrages à proximité, Tobermory est connue comme la capitale mondiale de la plongée sous-marine en eau douce. Les deux parcs nationaux avoisinants, Bruce Penninsula et Fathom Five Marine, offrent un éventail d’activités facilitant l’observation de la flore et de la faune et l’exploitation d’une biosphère réputée mondialement.
Au cours du passage de Tobermory à Manitoulin, la plus grande île au monde à se trouver dans un plan d’eau douce, se dévoile à l’occasion sur un îlot rocailleux un phare pittoresque. « L’île des esprits », car c’est cela que
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Manitoulin veut dire en langue ojibwé, mesure 112 km de long et 50 km de large et compte une population permanente de 12 600 et six réserves amérindiennes. L’été, la population augmente de 25%. L’ île est parsemée de 108 petits lacs et sert de trait d’union entre la péninsule Bruce et le nord-ouest de l’Ontario. Le pont suspendu à Little Current permet de rejoindre la terre ferme et d’atteindre la ville d’Espanola, située sur la Trans-Canadienne, à mi-chemin environ entre Sudbury et Sault-Sainte-Marie.
En 1648, le Jésuite, Joseph Poncet devint le premier Européen à mettre le pied à l’Île Manitoulin. Pour les voyageurs et coureurs de bois en provenance de la vallée du Saint-Laurent pagayant plus tard vers l’île Mackinac et les pays d’en haut, Manitoulin constituait un lieu de ravitaillement, certes, mais surtout un abri naturel les protégeant des eaux potentiellement tumultueuses du lac Huron.