« Émeute », euphémisme pour « massacre » : Lalita Tamedy et Red River

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Après son premier roman, Cane River, publié en 2002, Lalita Tamedy nous offre Red River, un roman historique et biographique—une saga de sa famille qui découle de l’une des journées les plus violentes de l’histoire du Sud. La période dite de « Reconstruction », qui suivit la Guerre de sécession, devait fournir aux esclaves affranchis l’occasion de voter, de devenir propriétaires–en somme, de contrôler leur propre vie. Or, en l’espace de quelques heures, par une belle journée de printemps, à Colfax, en Louisiane, les hommes blancs déchainés ont mis à feu et à sang le Palais de justice du village, ainsi que de nombreuses cases des anciens esclaves qui se défendaient du mieux qu’ils pouvaient. Le « pointage » à la suite cette « émeute », comme la décrit les livres d’histoire : Nombre de Noirs morts, 150; Nombre de Blancs morts, 3.

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À cinq minutes de cette plaque commémorative, au centre du coin le plus ancien du cimetière de Colfax se trouve un monument de 4 mètres de haut, rendant hommage aux trois héros de l’émeute.

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Érigé à la mémoire de trois héros, Stephen Decatur, James West Hadnot, Sidney Harris qui sont tombés à l’émeute de Colfax en se battant pour la cause de la suprématie des Blancs. Le 13 avril 1873.

Red River fait enfin contrepoids à l’histoire « officielle ». La recherche méticuleuse de Lalita Tademy auprès des siens et l’interprétation qu’elle en fait dans son récit ne laissent pas de doute. Ce ne fut point une « émeute », mais un « massacre » en bonne et due forme!

Ce roman de Lalita Tademy tient lieu de monument aux 150 victimes.

N.B. Il n’y a pas lieu ici de reprendre Cane River qui figure déjà dans ce carnet (28 octobre 2009).


Monsieur Bénévolat à Oxford: Wilbrod St-Amand

En arrivant à Oxford, l’une des premières personnes que nous avons rencontrées à la bibliothèque généalogique était « Will » St-Amand. Évidemment, avec un nom pareil, celui qui passe tous ses après-midis à agir comme personne-ressource aux gens en quête de leurs aïeux ne pouvait qu’être Franco. En lui adressant la parole en français, son histoire s’est dévoilée.

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Né en 1927 à French Island, au Maine, cette île en face de la petite ville de Old Town, à proximité de l’université du Maine, Wilbrod, fils de Wilbrod et Alice Michaud, connut une jeunesse franco-américaine exemplaire. Cours primaire bilingue sur l’île, sous la direction des religieuses. Cours secondaire à Old Town et premières fréquentations, pour ainsi dire, avec les Penobscot de l’île avoisinante (Indian Island), avec les Irlandais…et bien sûr avec les Yankees. Au fur et à mesure que ses études avançaient, moins il y avait de français. En 1948, il termina son baccalauréat à l’université du Maine. Sa curiosité envers la biologie l’a emmené aux années 50 à l’université du Tennessee où il obtint un doctorat en génétique. Un début de carrière comme chercheur aux laboratoires atomiques d’Oak Ridge, au Tennessee où il faisait des analyses des effets de la radiation sur des souris, avant d’accepter un poste de professeur chercheur à l’université du Mississippi en 1958.

C’est au Tennessee qu’il a rencontré une fille da la Caroline du Sud, Jo Ann O’Quin, qu’il épouserait et qui le suivrait à Oxford comme professeure, elle aussi. Wilbrod dit aujourd’hui, sourire en coin, « Ensemble, nous avons connu une carrière de 50 ans ici! » Une crise cardiaque massive en 2006 lui enleva sa Jo Ann, déjà victime de la maladie d’Alzheimer, tout comme sa belle-mère et sa sœur au Maine. En 2009, « Will » fut récipiendaire du prix Dorris octroyé par le Mississippi Department of Mental Health en reconnaissance de son engagement envers les victimes de cette terrible maladie.

Sa vie en est une de service. On s’en rend compte tous les jours à la bibliothèque. Sauf que son engagement ne s’arrête pas là! Il s’occupe hebdomadairement de la popote roulante, apportant des repas chauds à la population confinée à la maison. Parmi les membres fondateurs en 1965 du club Kiwanis à Oxford, il y poursuit encore son engagement avec ardeur.

*

En 2000, mes amis de la région d’Orono, largement descendus des habitants de French Island, ont lancé, avec fierté, un livre, Nos histoires de l’Île, consacré à l’histoire orale des leurs. Aujourd’hui, Will m’a révélé humblement y avoir contribué deux ou trois textes. Il ignorait cependant l’existence du site internet contenant plus de 1 000 photos des résidents de l’île (www.old-town.me.us/nos/home.htm), y compris celles du petit Wilbrod, de son frère de neuf ans plus jeune, Vernon, résident de la région de Détroit, de ses grandes sœurs décédées et de ses parents. Les découvrir à la vue de la planète entière l’a bien épaté!

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Photo de mariage, Wilbrod St-Amand et Alice Michaud

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Photo de famille, circa 1942

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Wilbrod dans les bras de sa soeur, circa 1931


L’apprenti de Satan

En 1959, un journaliste blanc du Texas, John Howard Griffin, subit sous la direction d’un médecin, un traitement de la peau qui lui permit de voyager pendant six semaines à travers les États ségrégués du Sud (Louisiane, Mississippi, Alabama et Georgie)—littéralement « Dans la peau d’un noir », titre que porterait en traduction française son livre, Black Like Me, qui raconte son aventure.

Trente ans plus tard, un jeune homme blanc de la banlieue new-yorkaise, amoureux de l’harmonica et de la musique des Blues fit encore mieux. Adam Gussow réussit à s’intégrer à culturelle musicale de Harlem en faisant équipe avec Sterling Magee, alias Mister Satan, originaire de Mount Olive, au Mississippi. Douze ans passés avec Mister Satan ne lui ont pas suffi pour devenir noir, mais lui ont permis néanmoins de devenir, comme il le dit dans la vidéo, l’homme qu’il voulait être : lui-même (www.youtube.com/watch?v=js_xkkyUbiM).

L’histoire d’amour, d’amitié et de respect provenant de cette rencontre fortuite entre deux hommes issus de mondes si différents est raconté dans un merveilleux mémoire, Mister Satan’s Apprentice : A Blues Memoir.

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Très sensible à la possibilité que les gardiens de cette musique qu’il aimait tant ne veuille pas de lui, en raison des conflits raciaux qui secouaient New-York à la fin des années 80, Adam a quand même couru le risque en s’offrant comme harmoniciste accompagnateur à Monsieur Satan. Il a gagné son pari. Le duo sel/poivre a acquis une renommée à la hauteur de son talent!

Tout en poursuivant sa carrière de musicien de rue, Gussow donnait des cours d’harmonica et d’écriture et préparait de façon sporadique une thèse de doctorat à l’université Princeton. Aujourd’hui, il est professeur d’anglais et de « southern studies » à l’université du Mississippi et toujours musicien à ses heures. Si j’ai eu l’occasion de faire sa connaissance dans son bureau, au pavillon Bondurant, et de l’écouter en spectacle de « one man band » samedi soir chez Rooster, sur le Square à Oxford, c’est grâce à Zachary Richard qui m’avait donné le tuyau. À ma grande surprise, Adam ne connaît pas le troubadour louisianais, ce que Zachary m’a confirmé par la suite…mais le premier a hâte de rencontrer le second, peut-être lors d’un prochain Jazz Fest à la Nouvelle-Orléans.

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Personnellement, je verrais bien Adam Gussow au Festival d’été de Québec ou au Festival de Jazz de Montréal. En attendant, il organise pour le mois de mai 2010 au Fox Fire Ranch, à mi-chemin entre Oxford et Memphis, un événement majeur : Hill Country Harmonica : A Mississippi Blues Harp Homecoming (www.hillcountryharmonica.com/home.html), dédié à Sterling « Mister Satan » Magee, toujours actif, mais de moins en moins mobile.



Le « spring break » achève à bord du Wolverine

La tradition universitaire veut qu’au milieu de chaque trimestre il y ait une semaine dite de lecture permettant aux étudiants de se mettre à jour dans leurs travaux et aux professeurs de se ressourcer. Ce qui suit est l’histoire de l’un et de l’autre—étudiant et professeur—rencontrés à abord du Wolverine entre Détroit et Chicago.

À Dearborn, Jerry est monté dans le train en catastrophe portant une petite valise, une poche de hockey noire et deux volumineux sacs en plastique rouge-blanc-bleu carottés avec fermeture éclair. Il s’est écrasé, à bout de souffle, dans le siège d’à côté. Le temps de lui laisser se reposer un peu et de parler au cellulaire avec quelques amis, j’entame la conversation. Jerry, étudiant en administration et finance à University of Western Michigan à Kalamazoo, devait prendre le train à la gare de Détroit, à proximité de la résidence familiale. Or, la semaine de lecture chez lui avait été intense, la nuit avait été courte et la matinée assez grasse. Alors qu’il descendait de la voiture de sa mère qui avait trimé dur toute la semaine à laver son linge sale, à repasser ses vêtements propres et à ravitailler son fils en vue de son retour à Kalamazoo, le Wolverine quittait déjà la gare. Paniqué en raison des cours qu’il allait manquer en après-midi 200 km plus loin, Jerry a incité avec véhémence sa mère à lui céder le volant. Sur les 12 km séparant les deux gares, le jeune conduisait jusqu’à 140 km à l’heure, sa mère lui criant à tue-tête « Slow down, not so fast, you gonna get us killed ». Devant la porte de la gare de Dearborn, l’arrêt brusque de l’auto fit crisser les pneus au moment même où le train entrait en gare. Jerry avait gagné son pari!

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À l’université, Jerry parie aussi sur son avenir. Étudiant très ordinaire à l’école secondaire il n’a pas pu entrer dans les « grandes universités » de son État : University of Michigan et Michigan State. Il a dû se contenter d’une bonne université de seconde zone et s’est lancé dans un domaine d’étude qui lui était étranger, mais qui promettait de lui donner des outils nécessaires pour gagner rapidement l’argent auquel il rêvait. En plus des cours réguliers, il découvrit que le « business school » offrait des stages de quatre à six semaines à l’étranger. Il en a profité une première fois pour aller en Chine : deux semaines à Shanghai, une semaine à Hong Kong et une semaine à Macao. Un an plus tard, courts séjours au Japon et en Thaïlande. S’il réussit à ramasser des fonds nécessaires, il passera trois semaines en Allemagne l’été prochain. De la manière dont il me l’a expliqué, cela faisait penser plus à « excursion » qu’à « stage ». Les participants voyagent et séjournent en petit groupe, toujours sous la direction d’un professeur de leur propre université qui est originaire du pays visité et qui a des contacts auprès des entrepreneurs locaux.

Bon succès, Jerry!

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En entrant en gare à Ann Arbor, site de l’université du Michigan, l’une des plus prestigieuses du pays, j’ai repéré sur le quai un monsieur aux cheveux et à la moustache argentés portant une mallette à laquelle était attaché un porte-nom frappé du drapeau du Québec.

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Une fois le train en marche, je me suis approché de lui en adressant en français la parole : « Parlez-vous français, monsieur? » « Un petit peu », répond Kevin Christiano, professeur de sociologie à l’université de Notre Dame (South Bend, IN) et ancien vice-président de l’American Council for Québec Studies. L’ACQS regroupe les chercheurs aux États-Unis qui s’intéressent au Québec, autant dans les domaines littéraires et culturels qu’en sciences sociales. En septembre 2002, avec ma collègue, Cécyle Trépanier, j’avais publié dans leur revue Québec Studies un texte intitulé « Sur les routes de l’Amérique française : l’expérience des géographes lavallois ». Il s’agissait de l’historique du cours GGR-16527, Le Québec et l’Amérique française, offert à 22 reprises entre 1979 et 2002 au Département de géographie de l’université Laval. Kevin m’a appris qu’en novembre prochain à Burlington, au Vermont, l’ACQS tiendra son congrès biannuel. Je compte être du nombre, ne serait-ce que pour revoir Kevin et d’autres amis et collègues que nous partageons.

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La semaine de lecture, une belle invention! Jerry (étudiant) a pu se faire gâter par sa mère et Kevin (professeur) a pu se libérer de son enseignement afin de passer quelques jours à la bibliothèque de l’université du Michigan à poursuivre ses recherches sur le rôle de la religion dans le mouvement syndical aux États-Unis.


Réaliser un rêve d’enfance sur les traces approximatives du Cavelier la Salle

Pour fêter le bicentenaire des États-Unis, Reid Lewis, un enseignant du français de niveau secondaire de l’Illinois, a proposé la reprise de l’expédition de René Robert Le Cavelier Sieur de La Salle depuis Montréal jusqu’au golfe du Mexique. Mettant à l’eau leurs canots à Lachine le 11 avril 1976, Lewis (Cavelier La Salle) et six autres adultes et 17 adolescents, chacun incarnant un personnage du voyage original, ont fait fi des idées reçues selon lesquelles une telle expédition serait impossible à l’ère moderne; ils sont arrivés à destination huit mois plus tard, le 9 avril 1977. (http://www.personal.psu.edu/faculty/g/a/gal4/LaSalleExpedition2.html)

Confortablement assis dans la voiture 5703 de Via Rail longeant les rapides de Lachine, avant d’arriver à la gare de Dorval, c’est à ces rêveurs que je pensais. La durée d’une cinquantaine d’heures de mon « expédition » me paraissait bien peu en comparaison à la leur.

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À la fin d’une longue journée qui avait commencé à 6h à la gare du Palais de Québec, j’étais plus que heureux de me trouver à Windsor 15 heures plus tard, en face de Détroit dont la misère ne paraît pas la nuit…

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…ni le jour (lendemain matin).

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Avec trois autres passagers, je prends la « navette du tunnel » pour me rendre aux douanes américaines. En montant dans l’autobus, je paie le tarif en monnaie exacte (3,75$), les autres ont un laissez-passer. Ce sont, de toute évidence, les résidents de Windsor qui travaillent tous les jours dans l’ancienne capitale de l’automobile. Eux, montrent un petit document en étui clair et passent automatiquement. Pour moi, avec ma valise, aussi petite soit-elle, c’est un peu plus long, mais pas beaucoup! Je réponds poliment à deux ou trois questions et fais de beaux sourires à la douanière qui m’invite à passer ma valise dans la machine à rayons X. Tout est beau! Cela a pris moins de deux minutes—tout un changement par rapport aux aéroports et aux avions!

En 1982, mon collègue, Eric Waddell, et moi avions pris le train de Québec à Chicago pour participer à un séminaire sur les Métis organisé par la bibliothèque Newberry. Je me souvenais de la grande gare de Détroit qui ressemblait, malgré son état piteux, à la gare de Lyon à Paris. Ce n’est pas là que le chauffeur de taxi afro-américain, m’emmenait. Non, il me l’a pointé du doigt, au loin, en mentionnant que pour les raisons de sécurité, l’ancienne gare avait été laissée à l’abandon (« fall to pièces » a-t-il dit) —comme tant d’autres structures ici. Au lieu de cela, il m’a emmené sur la rue Baltimore, à la nouvelle station AMTRAK qui ressemble en grosseur sinon en beauté à la gare de Sainte-Foy. C’est ici que nous avons pris le Wolverine nous transportant jusqu’à l’Union Station, au cœur de Chicago, avec des arrêts à Dearborn, Ann Arbor, Jackson, Battle Creek, Kalamazoo, Niles, Michigan City et Hammond.

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Le Wolverine ressemble aux trains de Via Rail qui sillonnent le corridor Windsor-Québec : wagons à bas étage, vitesse extrêmement variable, arrêts fréquents entre les stations pour laisser passer des trains à marchandises… La nourriture médiocre est servie autant à bord de l’un qu’à bord de l’autre, sauf qu’au Canada, le passager ne se déplace pas pour la chercher. Comme dans des avions commerciaux, elle est vendue et servie par un agent de bord qui traîne dans l’allée un chariot chargé de breuvages et de denrées plus ou moins mangeables. Le grand avantage du système de Via Rail est la présence à bord du fameux « wifi », le service d’internet sans fil.

Passer du Wolverine au City of New Orléans, légendaire train qui dessert depuis toujours le centre des États-Unis, reliant Chicago à la Nouvelle-Orléans, c’est comme passer de la Ford Escort à la Lincoln Continentale, de la VW Coccinelle à l’Audi, du Cessna à l’Airbus 360. J’exagère à peine! Wagons à deux étages, roomettes, couchettes, sièges spacieux de luxe, voiture d’observation vitrée, voiture salon, voiture restaurant…alouette.

À l’Union Station, absence totale de vérification d’identité et de fouille! Préférence donnée aux aînés (plus de 62 ans!), aux jeunes familles et aux gens à mobilité réduite. L’heure du départ et le parcours sont clairement affichés. Le train quitte à l’heure devant la silhouette illuminée de Chicago.

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Fonçant dans la nuit, arrêtant dans des petites villes obscures d’Illinois, du Kentucky et du Tennessee, on ne reverra rien d’un « skyline » avant 6h le lendemain matin à Memphis où l’arrivée correspond au lever du jour.

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Enfin, après une attente de 40 minutes ici, le grand train poursuit son chemin vers la ville dont le nom il porte. Cette fois-ci, je n’irai pas jusqu’au bout. À 9h, 200 km plus au sud, à Greenwood, MS, population 17 000, l’un de mes rêves d’enfance prendra fin. J’aurai pris le City of New Orleans. J’en suis descendu fort ému en le regardant s’éloigner.

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Chercher l’erreur :

Québec à Windsor, 1 196 km; prix du titre de transport, 149$

Détroit à Greenwood, 1 408 km; prix du titre de transport, 103$