La librairie City Lights et l’Allée Jack-Kerouac

Le 4 septembre dernier paraissait dans les pages du Devoir un article signé Gabriel Anctil (fils de l’un de mes étudiants à Laval en 1971 et aujourd’hui professeur d’histoire et d’études canadiennes à l’université d’Ottawa) et intitulé « Sur le chemin ». Anctil y décrit un roman, rédigé en français par Jack Kerouac en 1952. Inédit et insoupçonné, selon l’auteur, le manuscrit dormait depuis plus d’un demi-siècle dans la noirceur des archives à New York. Sa découverte aujourd’hui jette une lumière tout à fait nouvelle sur l’oeuvre de ce fils de Canadiens français, considéré comme l’un des écrivains les plus importants du XXe siècle.
Cet article m’a rappelé un séjour à San Francisco au début du mois d’avril 2008 lorsque j’ai eu l’occasion de faire connaître notre nouvel ouvrage, Franco-Amérique, aux étudiants et professeurs en études canadiennes à l’Université de la Californie à Berkeley et aux membres de l’Alliance française de San Francisco. Kerouac est l’une des figures emblématiques les plus importantes de la Franco-Amérique et nous faisons souvent allusion à lui dans le livre. Par exemple, à la page 13, Jack nous dit :
I cannot write my native language and I have no native home anymore, and am amazed by the horrible homelessness that all French-Canadians in America have.
Cette préoccupation chez Kerouac de l’errance se reflète dans le titre du manuscrit récemment déterré, Sur le chemin ainsi que dans son roman le plus connu, On the Road, qui n’est pas, malgré le titre, une traduction de l’autre. Aux années 50, son sentiment de déracinement l’a conduit d’un bout à l’autre du continent, jusqu’en Californie, à San Francisco, où il ne pouvait aller plus loin. Ici, il a connu M. Lawrence Ferlinghetti qui fonda en 1955 la librairie City Lights qui devint un lieu de rencontre de Kerouac et d’autres de la « génération des beats ».
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Aujourd’hui, en plus d’offrir un vaste éventail de livres de toutes sortes, la City Lights, toujours dirigé par Ferlinghetti et encore située aux limites de North Beach, quartier italien, et de Chinatown, continue à être un phare pour la contre-culture et pour ceux et celles qui s’opposent au Pouvoir et aux idées reçues.
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Faisant l’angle avec l’avenue Columbus et rejoignant l’avenue Grant, l’allée Jack Kerouac, pavée en pierres dans
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lesquelles sont encastrées une douzaine de « plaquettes poétiques » dont l’une du fondateur de City Lights sur laquelle sont gravés les mots suivants : » La poésie est l’ombre projetée par nos imaginations illuminées »
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Un échantillon des autres inscriptions qui s’y trouvent :
The free exploring mind of the individual human is the most valuable thing in the world (John Steinbeck)
Love lights more fires than hate extinguishes (Ella Wheeler Wilcox).
Without courage we cannot practice any other virtue with consistency (Maya Angelou).
In the company of best friends, there is never enough wine (en caractères chinois).
Brotherhood in all corners of the world (en caractères chinois).
Et, pour terminer sur une note écologique et sur un sujet près du cœur des Québécois, l’eau: une autre « plaquette poétique », elle aussi en caractères chinois :
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Quand tu bois de l’eau, pense à sa source.


Mario Dumont à l’école du « ouï-dire »

Voyons Mario! As-tu déjà étudié dans un « high school » américain? Es-tu déjà passé par les portes d’école affichées « Fire arms forbidden » (port d’armes à feu défendu)? As-tu vu le film du grand Michael Moore, Bowling for Columbine ? T’y es-tu déjà levé à tous les matins de l’année scolaire, main sur le cœur, pour prêter serment au drapeau des États-Unis d’Amérique? Sais-tu de quoi tu parles, Mario?
Moi, oui, Mario! J’ai été de ces jeunes hommes qui portaient fièrement le veston bleu de mon école, frappé de la lettre O en or (Orem High School), un vrai Tigre! Car sur mon O se trouvaient cousus de petits écussons, symboles de ma réussite au basket, au football et au baseball. Oui, j’avais un fort sentiment d’appartenance. Cependant, seuls les athlètes avaient le droit d’en porter. Les « bollés » devaient se contenter de certificats, de parchemins, d’un bon mot par ci par là de la part d’un enseignant ou d’une enseignante—rien de trop visible. Leur sentiment d’appartenance s’avérait moins solide.
Nos écoles au Québec sont-elles si mauvaises? En 1985, moi et ma famille avons passé un an en Arizona. Ma fille, Jolyn, venait de finir son Secondaire-IV à l’École de Rochebelle. C’est l’équivalent du « grade 10 » dans le système américain qui exige douze ans d’études pour obtenir le diplôme d’études secondaires. En cette fin du mois d’août 1985, à l’examen de ses relevés de notes des Secondaires III et IV, l’orienteur lui a annoncé qu’elle avait déjà obtenu un nombre suffisant de « crédits » pour se qualifier au diplôme et que ces « crédits » étaient correctement répartis entre sciences physiques, mathématiques, sciences sociales, « humanités » et cours facultatifs. De plus, elle parlait couramment deux langues, ce que la vaste majorité des jeunes de McClintock High School ne pouvaient faire.
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Pour se qualifier au diplôme, il a fallu seulement que Jolyn suive trois cours : histoire des États-Unis, histoire de l’Arizona, institutions politiques locales et fédérales. Sourire en coin, j’ai dit à l’orienteur, « Vous devez lui faire suivre des cours de propagande afin d’en faire une bonne Américaine ». Ce à quoi il a répondu sur un ton narquois, « Ouais, c’est à peu près cela ».
Jolyn fit donc partie des finissants de 1986 de McClintock High School, à Tempe, en Arizona. Elle en a été contente et fière. La cérémonie de « graduation » eut lieu par une belle soirée du printemps dans le stade de football des Chargers de McClintock. Il s’agissait d’un diplôme qui lui a permis d’entrer l’année suivante dans un collège communautaire aux États-Unis et, éventuellement dans un cégep au Québec. Cette année-là, elle a beaucoup appris sur la culture du pays d’origine de ses parents, sur les mœurs des gens de la région de Phoenix et sur l’éducation qu’elle avait reçue au Québec…qui n’avait pas été si pire!


La Grand-messe de Céline vécue par un « infidèle »

Je ne peux que joindre ma voix à celle du chroniqueur du Soleil François Bourque qui commentait ce matin la grand-messe du vendredi soir. Lui, comme moi, « …a revu Québec, fébrile et fière d’être un soir encore le centre du monde. Sur la route des Plaines, la procession des fidèles marchait dans l’allégresse…en direction ouest sur Grande Allée, face au soleil couchant, le peuple élu, les appelés de Dieu, détenteurs des billets donnant accès aux meilleures places…dans l’autre direction, les pécheurs sans papiers. Un long pèlerinage vers les lieux saints ». Les fidèles prenaient ainsi place devant l’autel de la diva bien aimée.
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Avec les pécheurs, je me suis retrouvé accroché à la clôture en fer forgé qui borde l’extrême nord des Plaines dans ce secteur, face à face à un « infidèle », un enseignant de la région de Toronto qui avait prolongé les vacances de son couple à Québec d’une journée afin d’assister à la grand-messe. Il se vantait des grandes célébrations auxquelles il avait déjà participé : AC-DC, Rolling Stones, New Orleans Jazz Festival (trois fois), etc. Tout cela, cependant, ne l’avait pas préparé à la spécificité de ce qu’il allait vivre vendredi soir. Jack, un nom de ma fabrication parce qu’il ne m’a pas donné le sien, a dû ressentir dans cette foule un peu ce que j’avais ressenti en 1977, en assistant à un match de football réunissant deux équipes d’universités louisianaises dont la population estudiantine est afro-américaine à plus de 90%, Southern et Grambling. La joute, tenue dans le Super Dome de la Nouvelle-Orléans, constitue possiblement le plus grand « happening » de l’année chez les Afro-Américains qui comptent quand même 32% de la population de l’État. Endimanchés au possible en ce samedi après-midi, ils remplissaient l’enceinte pour encourager leurs équipes respectives. Assise à ma gauche, ma conjointe, à ma droite, un ami, autour de nous 69 997 visages noirs.
Pauvre Jack! Au fur et à mesure que les fidèles arrivaient, il entendait de moins en moins sa langue. Il s’énervait visiblement. Une chance que j’étais là! Par contre, le fait de converser avec « un Américain de Seattle » qui avait choisi d’élire domicile à Québec en 1971 et qui semblait s’en tirer pas mal—car il est encore là—le déboussolait passablement. Dans sa tête de « bloke », un Anglo à Québec ne pouvait que se sentir persécuté, seul et malheureux.
-Quelle est la raison principale pour laquelle vous aimez vivre ici? demande Jack.
Rapidement, j’énumère trois raisons :
1. La qualité de vie ici est supérieure à toute autre ville que j’ai connue.
2. Le rythme de vie ici respecte l’être humain.
3. La ville permet à celui ou à celle qui aime la langue française et qui désire vivre en français de le faire pleinement. C’est la seule grande ville en Amérique du genre.
Les deux premières explications lui ont plu. La troisième était pour lui incompréhensible. À un moment donné, à la suite de mes révélations concernant l’identité des invités de Céline (Garou, Zachary, les Aiëux, Dan, Éric, Jean-Pierre, Ginette, etc.), tous des francophones dont il n’avait jamais entendu parler, Jack m’a chuchoté « mais elle va chanter en anglais, n’est-ce pas? »
« J’espère que non! » lui dis-je. Il me regarde de travers.
Mon nouvel ami a pu « tuffer » la première demi-heure du spectacle, mais c’était plus fort que lui. Il ne comprenait pas les paroles des chanteurs, ni la langue « étrangère » parlée par les gens autour de nous. De plus, il s’inquiétait de sa voiture stationnée à l’université Laval et de comment il ferait pour la retrouver et retourner à son motel à Sainte-Anne-de-Beaupré.
Vers 21h30, il en avait eu assez. « Quel autobus avez-vous dit? »
« Le 800 ou le 801 ».
Sur cela, Jack a empoigné le bras de son épouse et ils ont disparu dans la nuit.
Et les fidèles ont communié jusqu’aux petites heures!.
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Jean-Marie Nadeau sur Québec, la magnifique

Jean-Marie Nadeau est chroniqueur à l’Acadie Nouvelle, seul quotidien de langue française des provinces Maritimes. Les textes de cet « autonomiste » acadien publiés tous les mardis matins sont tout aussi intéressants les uns que les autres. Celui d’aujourd’hui, écrit à la suite de son passage à Québec la semaine dernière pour fêter l’Acadie, mérite l’attention des lecteurs québécois. Je vous l’offre donc sur mon blogue. Ceux et celles désirant communiquer directement avec Jean-Marie peuvent le faire à l’adresse suivante : jmacadie@nb.sympatico.ca
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J’étais à Québec la semaine dernière pour fêter l’Acadie qui se présentait en ville avec ses plus beaux habits : un tintamarre retentissant, un spectacle acadien de haut calibre en toute modernité, et une réception fort sympathique organisée par le gouvernement du Nouveau-Brunswick.
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Même s’il y a eu des démêlés inacceptables entourant le 400ième anniversaire de l’établissement permanent de cette ville et celui de notre 404ième comme peuple, Québec mérite la majesté de ses festivités. On ne peut que tomber sous le charme de cette ville, surtout le Vieux-Québec. Québec est en partant un bijou du patrimoine nord-américain et mondial…en français. Et dieu que ça fait du bien de passer quelques jours à entendre parler principalement français, tout en entendant autant d’allemand, d’espagnol, d’italien, de japonais que d’anglais!
Le tintamarre a été un grand succès, débordant d’émotion. Il y avait autant , sinon plus de Québécois tout au long du parcours que d’Acadiens dans le tintamarre. Ce fût donc une activité en dehors du commun, permettant aux deux peuples francophones d’Amérique de se côtoyer enfin dans l’harmonie, la solidarité, et la joie mutuelle de se rencontrer et de s’apprécier.
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Ça donne envie de trouver des moyens, comme cette présence acadienne réussie à Québec cette année, pour faciliter des rapprochements plus conviviaux entre nos deux peuples. Pour briser les murs de la méconnaissance mutuelle. Pour extirper cette acrimonie et ces ressentiments qui existent entre nous depuis que le peuple québécois a entamé un processus pour s’assumer pleinement à part entière, pour ne pas dire souverainement.
Il faut donc célébrer les initiatives des deux gouvernements, qui par le biais d’un organisme communautaire comme le Conseil économique du Nouveau-Brunswick et son homologue québécois, ont organisé des sommets économiques entre les entrepreneurs de chaque province. De tels événements se sont déjà tenus à Edmundston et Rivière-du-loup ces dernières années. Régis Labeaume, maire actuel de Québec et coorganisateur québécois avec Paul Aucoin, son pendant acadien et ancien directeur général du Conseil économique chez-nous, ont été honorés en recevant chacun une médaille de reconnaissance Québec-Nouveau-Brunswick pour leur engagement.
Benoit Pelletier, ministre québécois responsable des Affaires intergouvernementales canadiennes et de la Francophonie canadienne, a également reçu la médaille Léger-Comeau de la Société nationale de l’Acadie pour sa contribution à l’avancement des relations québécoises avec les communautés francophones et acadiennes du Canada. Cet honneur est hautement mérité. Depuis Claude Ryan, le ministre Pelletier est probablement le politicien québécois à avoir la meilleure connaissance et sensibilité face aux réalités que nous vivons comme communautés acadiennes et francophones au pays.
Mais, il ne faut pas se faire d’illusion. Le projet de souveraineté québécoise est loin d’être mort. Il est plutôt en sommeil, et même las pour le moment. Il est fascinant de constater jusqu’à quel point le gouvernement canadien, qui a financé en grande partie les activités du 400ième de Québec, a tenté d’y occulter le drapeau québécois, par exemple. Si les fédéralistes canadiens et québécois continuent à manœuvrer en sourdine pour imposer le Canada aux Québécois de cette façon, plusieurs de ces gestes seront bientôt démasqués et se retourneront contre eux.
Mais, ils ne sont pas les seuls. Le gouvernement du Nouveau-Brunswick semble avoir aussi tout fait pour occulter d’une certaine manière l’appellation acadienne dans l’organisation de ces activités à Québec. On « pushait » autant le drapeau « NB » que le drapeau acadien. Et il parait qu’on ne devait pas trop utiliser du « bonne fête l’Acadie » dans les activités officielles. Ce n’est pas la première fois qu’on est témoin de tels gestes inconvenants. Comment pense-t-il qu’on puisse troquer le label « acadien » pour celui de « NB », à prononcer à l’anglaise ou à la française, et prendre notre place hors Nouveau-Brunswick? Sans les Acadiens du Nouveau-Brunswick, notre province serait une province anglaise comme les autres, surtout au Québec…Le gouvernement du Nouveau-Brunswick ne devrait pas trop jouer sur ce terrain de cette façon.
Ces petites gamineries fédérales ne feront que nourrir à la longue la grogne souverainiste au Québec. Quant aux gamineries néo-brunswickoises, elles produiront là aussi un effet de ressac acadien. Ces mesquineries n’ont plus leur place.
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Pour terminer sur une note plus positive, il parait évident que Québec la magnifique a tout de même bien réussi son 400ième , comme elle a réussi en grand son accueil de l’Acadie. Le maire Labeaume a déjà énoncé l’intérêt de Québec à recevoir le Congrès mondial acadien 2014. Le crû 2008 de l’accueil de l’Acadie sera un atout de plus dans son jeu. Merci Québec!


La Louisiane française perd une partie de son âme… je perds un très grand ami.

En avril 2007, j’ai vu Richard Guidry pour la dernière fois. Sur la terrasse d’un café à Lafayette, j’ai eu le plaisir de lui offrir un exemplaire de la version nouvellement réimprimée de notre premier livre consacré à la Franco-Amérique, Du continent perdu à l’archipel retrouvé : le Québec et l’Amérique française, paru à l’origine aux Presses de l’université Laval en 1983. C’était pour le remercier du manuscrit qu’il venait de me remettre pour publication dans
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le nouveau livre, Franco-Amérique. Le titre de son texte était saisissant, chargé de signification et prémonitoire : « Les mémoires d’un Cadien passionné ».
L’état de santé de ce gros Cadien du bayou Vermillon (c’est ainsi qu’il signait ses courriels) était alors précaire et continuerait de se détériorer. Il a passé de longs mois dans un hôpital de Shreveport, dans le nord de l’État, loin de sa Louisiane et de son monde. Sorti enfin de l’hôpital et de retour chez lui, Richard semblait, pendant un certain temps, prendre du mieux. Lorsqu’en avril dernier, Franco-Amérique a paru et il en a eu sa copie, il l’a célébré en compagnie d’ami(e)s. Debbie Clifton m’a fait part de cette rencontre soulignant que Richard se réjouissait de voir sur la page couverture la photo de son copain de Haute Louisiane (Missouri), Kent Beaulne, et d’y relire ses « mémoires ».
À la page 372 de ce livre se trouve une courte notice biographique de l’auteur de ces mémoires :
Richard Guidry est né à Gueydan, en Louisiane, mais a passé sa vie d’adulte à Lafayette. Ses nombreuses activités professionnelles et créatrices visant à promouvoir la langue française lui ont valu la décoration des Palmes académiques en 1993. En plus d’être auteur de pièces de théâtre et de monologues, Richard est une véritable encyclopédie ambulante en ce qui a trait aux cultures cadienne et créole. Il fut longtemps responsable du recrutement et de la formation des enseignants du français en Louisiane.et a joué un rôle déterminant dans l’établissement, au début des années 1990, d’un réseau d’écoles d’immersion française.
Personnellement, je dois énormément au disparu. Lui, plus que tout autre, m’a initié à la Louisiane française. Je ne pourrai jamais oublier les longues conversations que nous avons tenues dans sa roulotte à Pont-Breaux en 1977 et les nombreuses sorties sur le terrain. J’ai appris à faire abstraction de ses colères et de ses opinions fortes…pour ne pas dire extrêmes. Je restais souvent bouche bée devant sa grande sensibilité vis-à-vis de la culture locale du sud de la Louisiane, mais aussi devant ses connaissances érudites des cultures francophones du reste du continent nord-américain et du monde entier. En 1996, sans le savoir, Richard Guidry a posé un geste qui a transformé ma vie affective et pour lequel je lui serai éternellement redevable.
Oui, la Louisiane vient de perdre un gros morceau, une partie intégrante de son âme et je pleure la perte d’un cher ami.
N.B. La photo qui suit m’a été fournie par Jean Guilbert, l’un des commentateurs de cette note. Elle est de Richard à 25 ans.
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