Une promenade avec Chrystine Brouillet

Le mois dernier, je vous ai fait part de l’avantage qu’avaient les gens de Québec à tirer profit des promenades littéraires offertes tout au long de l’été et de l’automne afin d’apprécier davantage leur patrimoine littéraire et de mieux connaître leur ville en constante évolution. (https://blogue.septentrion.qc.ca/dean-louder/2014/05/28/la-promenade-des-ecrivains-quelle-aubaine/). Samedi dernier, je me suis encore prévalu de cette offre extraordinaire en me promenant avec un groupe d’« amies  intimes » de Maud Graham, personnage principal de l’univers romanesque de Chrystine Brouillet. Oui, tout comme la dernière fois, c’était un groupe surtout féminin qui se rassemblait à 10h30 à la traverse de Lévis. P1000190 De toute évidence, ces dames semblaient avoir, pour la plupart, lu tous les treize romans de la série Maud Graham publiés depuis 1988, car chaque fois que la guide, Marie-Ève Sévigny, s’arrêtait momentanément pour chercher dans sa mémoire ou dans ses notes le nom d’un personnage, d’un incident ou d’un lieu, l’une d’elles—et souvent plusieurs à la fois—fournissaient en un éclair l’information manquante ! La promenade se limita à la Basse-Ville de Québec, nous conduisant de la traverse au Palais de justice en passant par certains des lieux de prédilection de la détective et de la gourmande devenue gourmet, Maud Graham. À chaque endroit, bien sûr, Marie-Ève faisait lecture des extraits de l’œuvre. P1000195 Hôtel Saint-Antoine et son restaurant Le Panache P1000199 L’Échaudé sur la rue Saint-Paul P1000200 Le Laurie-Raphaël sur Dalhousie P1000204 Marché du Vieux-Port P1000205 Gare du Palais

En raison de son travail de détective Maud Graham—« Biscuit » à ses intimes—parcourt la ville au complet. Par conséquent, une deuxième promenade est consacrée à la Haute-Ville. Un de ces jours, j’y participerai. Et ce serait formidable de pouvoir encore une fois me promener avec mes anciens étudiants de géographie de l’Université Laval (1973-1975), Michel Bisson, Béatrice Verge, et leur fille, Paméla, qui, contre toute attente, faisaient partie du groupe de promeneurs. P1000198 P1000202 Michel et Béatrice avec le vieux prof au milieu

Autre belle surprise, adressant ses remerciements aux participants, assis devant elle au  Palais de justice, de l’avoir accompagnée, Marie-Ève annonce la parution, la veille, d’un livre qu’elle a réalisé avec le concours de Chrystine Brouillet et du photographe Renaud Philippe : Sur la piste de Maud Graham : promenades et gourmandises. P1000207 Je me hâte à la librairie Pantoute sur la rue Saint-Joseph me le procurer.  Ce sera le cadeau d’anniversaire parfait pour mon fils et sa blonde, car ils habitent la Basse-Ville, aiment la littérature et sont tous les deux nés en juillet 1986! Déception! Le livre n’est pas dans les rayons. Soulagement! Après une recherche de plusieurs minutes dans ces nouveaux arrivages, le libraire revient avec une demi-douzaine d’exemplaires : SCAN0321 À la maison, je l’examine rapidement découvrant à la page 8 qu’il fut conçu, rédigé et publié pour souligner les 25 ans écoulés depuis la publication en 1988 de la mère du roman noir, Préférez-vous les icebergs?

Gourmande, bougonneuse, empathique, rêveuse, paranoïaque, maternelle, « féministe enragée », Maud Graham, Québécoise de sang irlandais, s’est illustrée sur la scène judiciaire et romanesque pour la première fois il y a vingt-cinq ans. Elle a ouvert la porte à la plupart des personnages de romans policiers qui sont apparus au cours des années. Le quart de siècle de Biscuit coïncide avec celui du polar québécois moderne.

Sur la piste de Maud Graham lève d’abord le voile sur celle qui a créé le personnage, Chrystine Brouillet, fille de Loretteville, études secondaires au Collège Notre-Dame-de-Bellevue, collégiales au Petit Séminaire et universitaires à Laval. Treize ans passés à Paris, résidente aujourd’hui de Montréal. Puis, l’ouvrage nous propose huit promenades, sept à Québec et une à Montréal, avec, au milieu, un bref détour vers Paris :

  1. Méfiez-vous des Plaines : de l’avenue Wilfrid-Laurier à la terrasse Dufferin.
  2. Le traversier de Maud et Grégoire : la traverse Québec-Lévis
  3. Meurtres à vélo : la promenade Samuel-de Champlain
  4. Les flâneries d’un légiste hédoniste (Montréal) : le plateau Mont-Royal
  5. Désirs d’exotisme : le Vieux-Port de Québec
  6. La nostalgie des vieux murs : le quartier latin
  7. Filatures : le faubourg Saint-Jean-Baptiste
  8. Brunch dans le quartier flambant : le faubourg Saint-Roch

Livre en main,  extraits de texte et photographies à l’appui, le promeneur en a pour des heures et des heures, sinon des jours et des jours, à arpenter la ville, à s’interroger sur son évolution récente, à explorer les venelles et les ruelles, à savourer les images objectives du photographe et subjectives de l’auteure. Et ce n’est pas tout! Sur la piste de Maud Graham est aussi un livre de cuisine, contenant 40 recettes et plus 50 bonnes adresses!

On se régale!


Cacouna, village patrimonial « canadiAn » et québécois

Jusqu’à 1951, il y avait trois églises à Cacouna, deux protestantes pour desservir, avant tout, les riches villégiateurs, largement anglophones, qui fréquentaient le village et une catholique  pour accommoder les Canadiens français : petits commerçants, cultivateurs et serviteurs des autres.

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L’Église de Saint-Georges fut construite entre 1845 et 1848. Son architecte, Louis-Thomas Berlinguet, s’inspirait des influences néo-classiques de l’époque et son fils, François-Xavier Berlinguet, à peine dans la vingtaine, exécutèrent les travaux intérieurs (voûte, retables, chaire, fonts baptismaux, tribunes…). À la fin du siècle, son apparence extérieure fut remaniée sous la direction de l’architecte, David Ouellet, qui ajouta un clocheton sur le chevet, allongea la sacristie et élargit les fenêtres. De biais, le presbytère entouré d’arbustes au milieu desquels se trouvent des lilas d’où émanent en ce beau matin des odeurs exquises.

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À deux cents mètres vers l’ouest, sur la rue principale, mais en retrait, collée sur le bord de la falaise, l’Église de Saint-Jacques l’Apôtre.

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En bois, elle s’intègre bien dans la nature. Ses proportions et sa finesse des détails en font une structure fort pittoresque servant de lieu de rassemblement à des rares Canadiens anglais. C’est un architecte bien connu de Québec, Edward Stavely, qui en conçoit les plans et un maître menuisier de Cacouna, Joseph Martin, qui en assure la construction en 1865. Pendant cinq ans, avant d’être consacrée par les Anglicans, sous le patronage de St. James, the Apostle, elle accueillait des Protestants de diverses traditions: anglicane, presbytérienne, congrégationaliste, baptiste et méthodiste.

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C’est à partir de 1869 que les Presbytériens—surtout d’origine écossaise—eut leur propre temple. Il s’agissait d’une bâtisse plutôt humble que fit construire M. John Ross, marchand très prospère de Québec, sur son terrain, à proximité de sa demeure, pour accommoder des villégiateurs et touristes partageant sa foi. On pense, entres autres, aux familles Cook, Allan et MacKay. En 1881, la petite église est cédée officiellement à la St. Andrew’s Church de Québec. Le départ des familles anglaises de Cacouna nécessite sa fermeture définitive en 1951, suivie de sa démolition peu de temps après. La villa Ross de style néo-gothique qui logea la famille Ross pendant 37 étés y est encore.

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Villa Ross

Et elle n’est pas la seule! En 1861, un autre riche commerçant anglophone de Québec, David Douglas Young, fit construire une villa qui sera occupée pendant 20 ans, à partir de 1874, par l’un des plus ardents défenseurs de la Confédération canadienne, Sir Alexander Tilloch Galt, ministre des finances sous le gouvernement de John A. MacDonald. Au tournant du siècle, la villa prit le nom de « Gaywood » . Elle abriterait pendant 50 étés la famille du Docteur Brydges Yates de Montréal.

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Villa Gaywood

En même temps (1900), Montagu Allan, fils d’Andrew Alexander et petit-fils d’Andrew—famille ayant fait fortune dans le domaine du transport maritime—poursuit la tradition des riches anglophones en faisant construire une résidence somptueuse et prestigieuse de style géorgien baptisé « Le Montrose ». En 1941, les Franciscains acquièrent Le Montrose et le transforme en monastère, le noviciat des Capucins s’en occupant. Aujourd’hui, il s’agit du Cénacle de Cacouna: centre de prière.

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Le Montrose

Endroit paisible s’il y en a, l’inquiétude règne néanmoins à Cacouna, car il est souvent question ici de la création d’un pôle de développement économique pour la région du Bas-Saint-Laurent, de l’agrandissement du port, de l’installation de raffineries, de passage d’oléoducs.

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Petit port de Fontaine Claire

Pour contempler le passé, le présent et l’avenir de Cacouna, quel meilleur endroit, à la suite d’une visite des lieux, que le Resto Pub d’Antan.

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Très ordinaire de l’extérieur, l’endroit est tout autre à l’intérieur : meubles et décors attrayant mettant en évidence la culture locale, personnel féminin chaleureux et accueillant, menu varié à prix abordable (Spécial du mercredi midi à 12,50$ :  soupe, salade, rosbif, café, dessert…yum! ).

 

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Cacouna, village patrimonial autant « canadiAn » que québécois!


Portneuf, berceau des Ford au Québec

Par un beau dimanche matin, vers 10h30, je suis parti à vélo de l’église de Cap-Santé vers l’arrière-pays. Juste avant d’arriver à Saint-Basile, j’ai viré à gauche sur le raboteux chemin Saint-François ouest me ramenant vers le fleuve. Cinq kilomètres plus loin, je tombe sur le Chemin Neuf qui descend tranquillement vers le Saint-Laurent, à la hauteur de Portneuf. Quelques petites maisons fleuries, de beaux champs, de la forêt et, subitement, à ma droite, là où la petite avenue Edale se joint au Chemin Neuf, et à 300 mètres au nord de l’autoroute Félix-Leclerc dont on entend légèrement le bourdonnement des voitures sans les voir, un cimetière!

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Comme une crotte de chien qui attire des mouches, un cimetière, surtout en plein milieu de nulle part, exerce sur moi la même attraction. J’arrête donc et m’avance jusqu’à l’entrée située à une trentaine de mètres du Chemin Neuf sur Edale : Wood End.

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Et imbriquée à côté du portail une plaque en bronze :

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« By Glenn Ford »?

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Et là, le souvenir me revient! Mais oui, ce grand acteur « américain », vedette du cinéma hollywoodien des années 40, 50, 60 et 70, mort à l’âge de 90 ans en 2006, est né à Québec—à l’hôpital Jeffrey-Hale. Il a passé les huit premières années de sa vie ici à Portneuf avant de déménager avec sa famille à Santa Monica, en Californie. À 23 ans, en 1939, Gwyllyn, devenu Glenn, obtient la citoyenneté étatsunienne. Malgré cela, l’acteur a conservé des liens précieux avec mon village natal et avec tous les Ford qui y sont restés et qui y sont passés et il y en a beaucoup! Ce sont les Ford qui dominent numériquement—et de loin— dans le cimetière Wood End, suivis de deux autres familles, les Stewart et les Bishop.

En descendant le petit coteau vers les pierres tombales, on arrive face à celle de Glenn Ford, sauf que son corps n’y est pas!

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Et à sa droite, une autre pierre sur laquelle sont gravées les noms de ses parents, Newton et Hannah, aussi absents? Sûrement!

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Sépulcres donc vide, mais présence marquée et souvenir vif,  80 ans après avoir quitté les lieux vers une contrée lointaine (5 000 km).

Tout autour, d’autres monuments à la mémoire de la famille Ford.

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Le plus grand monument au cimetière Wood End est celui en granit rose érigé à la mémoire du couple qui aurait, il y a 150 ans, implantée à Portneuf la lignée des Ford  : Pierre Eyre Ford, né le 10 avril 1830 à Chapel-en- Le Frith, Derbyshire, Angleterre et Eliza Grace Rupert, née à Sidney, en Ontario, le 12 avril 1846, les deux décédés respectivement le 22 avril 1910 et le 10 mai 1918 à Portneuf.

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Voilà, la beauté du vélo. Le cycliste roule à une vitesse idéale, assez rapide pour boucler un grand territoire en peu de temps et avec suffisamment de lenteur pour permettre la découverte de trésors cachés. À 14h, à peine trois heures après mon départ de Cap-Santé et à la fin d’un circuit de 25 km, j’étais de retour, assis de nouveau dans un cimetière, celui en arrière de l’église, à manger un sandwich et un œuf dur et à boire de l’Orangina!

 


La promenade des écrivains: quelle aubaine!

Nous sommes disposés à dépenser 10, 15, 20, 50 ou 100 dollars pour nous asseoir deux ou trois heures dans une salle sombre de cinéma, ou dans les estrades d’un stade ou d’un aréna pour un match de hockey ou de baseball ou dans les sièges d’une loge au Grand Théâtre pour être témoin d’une grande œuvre théâtrale ou d’un ballet. C’est de l’argent bien dépensé, mais il y a mieux ! Pour 15$, de mai en octobre, toutes les fins de semaine, nous pouvons nous promener dans l’une des plus belles villes de l’Amérique, Québec–la nôtre–la découvrir ou la redécouvrir sous un angle nouveau, la voir comme nos écrivains l’ont vue et décrite, accompagnés d’une excellente guide, Marie-Éve Sévigny, qui partage avec nous ses connaissances littéraires et son amour pour Québec et son histoire. Que du bon temps au grand air ! Que de la camaraderie ! Que du plaisir !

http://www.promenade-ecrivains.qc.ca

Je peux en témoigner car j’en ai fait deux en fin de semaine dernière, l’une était prévue, celle du dimanche, l’autre du samedi, pas du tout. Commençons par celle du samedi consacrée au quartier Montcalm et à ses souvenirs d’hier et d’aujourd’hui. Je ne devais pas être de la partie, car ma demande d’inscription n’était pas arrivée à temps. Or, à 10h29, une minute avant l’heure du départ des promeneurs, Marie-Hélène Vaugeois me téléphone : « Dean, une personne s’est abstenue, viens-t-en ! ». Encore en robe de chambre, je m’habille rapidement et pars en catastrophe oubliant appareil de photo, calepin, crayons…alouette ! Je rattrape le groupe au coin des rues Père-Marquette et de Lévy, directement en arrière du Québec High School et devant l’ancienne école des Saints-Martyrs-Canadiens, où Marie-Éve est en train de lire un texte d’André Ricard sur son enfance passée dans ce quartier qu’il habite encore aujourd’hui à l’âge de 75 ans.

De ce point de départ, nous parcourons le quartier Montcalm dont on pourrait cette année célébrer le centenaire de la fusion avec la ville de Québec. Nous quittons les sentiers battus, les trottoirs et les rues asphaltés, là où marchent et roulent les Québécois, afin d’explorer les ruelles qui sillonnent le quartier et qui communiquent entre elles, un véritable labyrinthe ! Ça et là, nous nous arrêtons pour nous faire lire par la guide des extraits d’œuvres de neuf écrivains qui content la douceur de vivre ce quartier ombragé, appuyé au fleuve par sa falaise et ses plaines et faisant face également, sur son flanc nord, aux lointaines Laurentides: Guy Boivin, Esther Croft, Christine Eddie, Hans Jürgen Greif, Jean Lemieux, Claire Martin, Gilles Pellerin, André Ricard et Julie Stanton.

Dimanche, c’était une autre histoire—une autre histoire pour moi en ce sens que j’étais mieux préparé, mais aussi un autre thème et un autre lieu. Je m’étais inscrit à l’avance. Je m’étais mieux équipé de manière à pouvoir vous rendre ce qui va suivre, un résumé détaillé, photos à l’appui, de cette promenade mémorable dans le Vieux-Québec dont le thème « Romans-fleuves : les sagas historiques de Québec » attire surtout les promeneuses. J’étais le seul homme ! Marie-Éve m’a confirmé que pour ce thème ( « romans historiques »), c’était toujours comme cela. « Vous avez l’embarras du choix », m’a-t-elle dit, sourire en coin.

« Play by Play » de la promenade du dimanche :

Point de depart

Chaussée des Écossais: Explication sur la future Maison de la littérature, actuel Institut Canadien qui était à l’origine le temple Wesley. L’Institut canadien fondé par François-Xavier Garneau et Octave Crémazie en reaction au rapport du Lord Durham qui prétendait que les Canadiens était dépourvus d’histoire et de littérature. Explication de la fresque de Luc Archambeault qui ornera le muret devant la Maison de la littérature. Lecture d’un texte de Philippe-Aubert de Gaspé (Les Anciens canadiens), premier romancier canadien- français, homme de la campagne et de la ville, qui avait passé trois ans dans la prison de Québec, aujourd’hui le Centre Morrin.

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Arrêt 1

Coin Sainte-Anne/des Jardins, de biais par rapport à l’église Holy Trinity. Explication de la signification du nom de la rue des Jardins qui n’a rien à voir avec la Caisse Populaire Desjardins située en face, mais tout à voir avec les multiples jardins qui existaient ici au XVIIIe siècle appartenant, entre autres, aux Ursulines et aux Jésuites. Lecture d’un autre texte de de Phlippe-Aubert de Gaspé.

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Arrêt 2

Devant l’hôtel de ville, sur les lieux de l’ancien collège des Jésuites dont le seul vestige est ce monument.

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Lecture d’un texte de Philippe-Aubert de Gaspé déplorant les changements rapides apportés au cadre bâti de la ville à l’époque.

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Arrêt 3

Passage du chien d’or. Devant la statue de Monseigneur Laval. Lecture d’un texte de William Kirby (Le chien d’or), traduit par Pamphile Lemay, premier conteur québécois, d’où la légende du chien d’or dont la morale est que la vengeance mène à la tragédie.

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Arrêt 4

Parc Montmorency devant la statue de Georges-Étienne Cartier, le plus anglais de l’élite canadienne-française. Explication sur les fonctions multiples qui ont eu lieu ici depuis Louis Hébert, premier cultivateur de la Nouvelle-France, en passant par un lieu de rassemblement des Patriotes en 1837 et par l’établissement un peu plus tard du parlement du Canada-uni… Lecture d’un texte de Micheline Lachance  (Lady Cartier).

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Arrêt 5

Côte de la Montagne, au sommet de l’escalier casse-cou. Lecture d’un texte de Sylvie Chaput  (Les cahiers d’Isabelle Forest) portant surtout sur les années difficiles (cholériques)  de 1830. L’arrivée des Irlandais et la transformation de la ville qui comptait autant d’immigrés que de résidents.

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Arrêt 6

Place royale. Devant la maison de Pierre Bruneau, pharmacien, lecture d’un texte de Micheline Lachance (Julie Papineau), la fille de Bruneau et la femme de Louis-Joseph Papineau.

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Arrêt 7

Rue Saint-Antoine, à côté du Musée de la civilisation. Explication au sujet du retrait du fleuve et du développement du vieux port. Examen des tuiles marquant le retrait des eaux et explication du processus de remplissage des berges.

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Arrêt 8

Coin Saint-Pierre/Sault-au-Matelot. Description des liens étroits entre Canadiens français et Irlandais qui partageaient religion et misère, les deux peuples étant dominés par les Anglais et Écossais de la haute ville. Lecture d’un texte Maryse Rouy (Mary, l’Irlandaise).

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Arrêt 9

50, rue Sous-le-Cap. L’une des rues les plus abominables de point de vue socio-sanitaire, aussi récemment que les années 1970, la rue Sous-le-Cap est aujourd’hui parmi les rues les plus prisées de Québec sujettes à la gentrification. Lecture d’un texte de  Suzanne Aubrey (Fanette).

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Arrêt 10

Côte du Colonel-Dambourgès. Pause/repos.

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Arrêt 11

Rue de l’Université en montant la rue Sainte-Famille. Explication sur l’organisation de l’université Laval en facultés de droit, de médecine, de musique, etc., chacune ayant son pavillon. Lecture de d’un texte de Marie Laberge, (Goût du bonheur : Adélaïde), décrivant la rencontre secrète ici entre Gabrielle et Edouard qui étudiait en droit.

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Arrêt 12

Cour intérieure du Petit Séminaire. La mixité d’autrefois entre prêtres, civils et étudiants de plusieurs niveaux (écoliers, collègiens, universitaires). Lecture d’un texte de Jean-Pierre Charland (Les Portes de Québec ou Les folles années).

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La promenade terminée, le temps alloué défoncé d’une bonne demi-heure—nous en avons eu pour notre argent! Je me promets d’en faire d’autres. En sortant du Petit Séminaire, j’épie la nouvelle Porte sainte récemment aménagée à la basilique par où entrent une multitude de fidèles. Pourquoi ne pas me joindre à eux afin de me faire laver de tous mes péches?

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La Saint-André à Québec

À l’heure où les débats sur les « accommodements raisonnables » déchirent le Québec et où le gouvernement essaie de convaincre la population qu’il faut se munir d’une charte afin d’assurer la laïcité de l’État et la pose de balises pour garantir l’harmonie sociale et culturelle, nous avons tendance à oublier que le Québec a toujours été une terre d’accueil pour les immigrants. Les descendants des Québécois d’aujourd’hui ont, depuis toujours, su intégrer ceux et celles qui l’ont bien voulu. L’excellente série de films, Étoffe d’un pays, produite par le cinéaste Michel Audy en 1987 (déjà 25 ans!) en témoigne, mais qui les écoutent, ces films? Qui les ont écoutés? Loin d’être une société homogène, « pure laine », comme on aime le dire, la nôtre est traversée d’une multitude de lignées d’origines diverses. Hier soir, au cœur du Vieux-Québec, à l’occasion de la fête de Saint André, patron de l’Écosse, nous en avons eu une autre preuve.

L’événement organisé par la garnison locale des 78th Fraser Highlanders (www.78thfraser.ca) eut lieu en l’Église St. Andrew’s, érigée en 1810. La salle paroissiale (Kirk Hall) et le presbytère (Manse) furent construits en 1829 et 1837 respectivement.

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L’établissement de cette congrégation écossaise remonte à l’année de la Conquête (1759), faisant d’elle l’une des plus vieilles institutions de langue anglaise au Canada.

Le déroulement de la soirée, bien surveillée par un membre de la Garde en tartan, se déroula en deux temps : (1) Musique; (2) Gastronomie

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Programme musical

Comme il se doit dans la tradition écossaise, la soirée débute par l’arrivée du Corps de cornemuses et tambours.

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Celui-ci interprète une demi-douzaine de numéros de son répertoire :

Lord Lovat’s Lament, Morag of Dunvegan, Hector the Hero, Meeting of the Waters, Ducan Macrae of Kintail’s Lament, March of the King of Laois

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Ensuite, deux frères, Dominic et Christian Haerinck, à la harpe gaëlique et aux petites « pipes », deux favorites de l’assemblée;

Hey Johnny Set et The Braes of Lochiel

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Moment fort de la soirée, la lecture par Ted Gunn, vénérable doyen des Écossais à Québec, du poème, « Ode to a Haggis » du barde bien aimé, Robbie Burns.

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Et pour terminer, six chansons folkloriques—en non les moindres—entonnées par un Scottish Folk Ensemble, constitué de la vocaliste, Julie Laliberté, et quatre musiciens : Sébastien Tremblay, Rock Pomerleau, Samuel Marc et Bruno Savard. Bien sûr, l’auditoire avait le droit de se joindre au groupe pour chanter les refrains bien connus :

Macpherson’s Lament, Jacobites by Name, My Love is like a Red Red Rose, Loch Lomond, Mairi’s Wedding, Flower of Scotland

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Gastronomie

La fête se poursuivit au Kirk Hall par une dégustation de mets écossais, y compris le fameux haggis, genre de saucisse faite de morceaux hachés de cœur, de foie et de poumons de mouton, mélangés d’oignon, de gruau, de lard, de sel et d’épices, le tout accompagné bien sûr de la boisson appropriée.

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And a good time was had by all…surtout en français!

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