Les abat-jour de l’avenue Cartier

Pour souligner les 72 ans de l’un des meilleurs clients du café-boulangerie Picardie et des Provisions Inc. situés sur l’avenue Cartier à Québec, moi en l’occurrence, la ville a choisi d’allumer le 15 janvier, de nombreux (j’aurais dû les compter !) nouveaux réverbères qui ressemblent à des abat-jour géants.

2015-01-15 20.44.41

2015-01-15 20.46.06

Il est encore trop tôt pour apporter un avis définitif sur ces « objets » qui sont censés contribuer à faire du secteur un quartier à vocation culturelle ou artistique. Le jour, en raison des structures tubulaires, grosses et lourdes, sur lesquelles les abat-jour se reposent, ces lampadaires nuisent à la beauté de la rue. Par contre, le soir, ne pouvant voir les « tuyaux » laids, j’ai plutôt aimé la nouvelle allure.

2015-01-15 20.41.51

2015-01-15 20.43.01

2015-01-15 20.44.00

2015-01-15 20.48.14

À chacun de se rendre sur la rue possiblement la plus agréable de Québec pour se faire une idée.


Paris… le roman

L’œuvre de l’auteur britannique, Edward Rutherfurd, rappelle celle du regretté auteur américain, James Michener (1907-1997). Spécialiste chacun du « roman historique », ils choisissent un endroit—un lieu—et racontent sur 800 ou 900 pages son histoire à travers la vie de personnages, voire de familles, fictifs. On se souviendra, entre autres, des classiques de Michener : Pacific Sud, Hawaï, Chesapeake, Pologne, Texas, Alaska et, le plus important en ce qui concerne les francophones d’Amérique, Colorado Saga. Dans ce dernier roman, grâce au personnage de Pasquinel, Michener met en lumière les aventures héroïques et les mésaventures, à l’occasion débiles, des voyageurs et coureurs de bois qui ont tant marqué l’histoire du continent et l’imaginaire des Canadiens français.

Rutherfurd (nom de plume de Francis Edward Wintle), quant à lui, emploie la même recette. Ingrédients : un lieu, des familles, un cadre temporel. J’avais commencé à lire London, paru en 1997. Rendu au tiers du livre, page 325 environ, j’y ai renoncé. Trop long, trop lent, trop méconnu l’endroit ! J’aurais dû me reprendre avec New York, paru en 2009, mais l’épaisseur du livre et surtout la petite taille des caractères m’ont fait hésiter.

SCAN0334

À la fin de mon adolescence, j’ai passé deux ans à Paris, la sillonnant jour après jour en Lambretta. Mes amis m’appelaient « La Poche » parce que je connaissais la ville comme ma poche. J’habitais divers secteurs : Vincennes, Nanterre, le 14e, le 16e, le 18e, Châtillon, Colombes et Clichy. À partir de 1980, j’ai eu l’occasion de la visiter périodiquement, chaque fois renouant avec le connu et découvrant l’inconnu. J’adore Paris ! Par conséquent, en épiant Paris, the novel sur l’étagère chez Barnes & Noble, aux États-Unis, je ne pouvais ne pas l’acheter et le lire…malgré son épaisseur (809 pages) et ses petits caractères (font 10).

En 26 chapitres, Rutherfurd nous fait suivre six familles, du Moyen Âge (1275) jusqu’à la deuxième Guerre mondiale, avec, en plus, un épilogue que les situe au cœur des événements de 1968 : les de Cygne, membres de la noblesse, les Renard et Blanchard de la bourgeoisie, les Gascon de la classe ouvrière, les Le Sourd, prolétaires de gauche, et les Jacob, juifs. Avec eux, on vit l’époque des Lumières, la Guerre des religions, la Révolution française, la Terreur, la crise de la Commune, les deux Guerres mondiales, mais pas de manière chronologique. Rutherfurd nous fait de petits aller et retour entre les époques sans toutefois perdre le fil du récit global.

Deux cartes, l’une de « Paris ancienne » et l’autre de « Paris moderne », facilitent la poursuite de la saga et permettent de localiser l’action.

SCAN0336

SCAN0335

Tout cela est bien intéressant ! L’auteur fait même un clin d’œil au Canada. Au XVIe siècle, un membre du clan de Cygne s’y serait installé. Son descendant fera irruption à la fin du récit.

Ce qui est moins intéressant pour qui cherche à comprendre la Paris d’aujourd’hui, c’est qu’aucune mention n’est faite de l’élaboration au cours du XIXe d’un vaste Empire français ni de la décolonisation de ces territoires qui s’en suit au cours des années 1950 et 1960. À vrai dire, malgré l’épilogue, l’histoire romancée de Paris racontée par Rutherfurd, s’arrête à la Libération. Le lecteur ou la lectrice reste sur sa faim, surtout à la suite des attentats de la semaine dernière dans les locaux de Charlie Hebdo et à la Porte de Vincennes.

Comment, en écrivant un roman historique sur la capitale de l’Hexagone, ne pas tenir compte de l’immigration des 70 dernières années et de l’arrivée massive en France, et à Paris en particulier, de dizaines de milliers de musulmans issus des anciennes colonies ? Pourquoi ne pas combler le trou béant du récit (1945-2010) en insérant dans la trame une famille ou deux supplémentaires, les Kouachi ou Coulibaly, venus respectivement du Maghreb et du Sahel. Celles-ci auraient permis au romancier de compléter le tableau d’une Paris, non pas « moderne », mais « contemporaine », une Paris absolument transformée depuis les cinquante dernières années, une Paris dont le 19e  arrondissement, par exemple, ressemble davantage à Alger, Bamako et Dakar qu’à la ville de Napoléon III, du Baron Hausmann et de Charles de Gaulle.

 


Guy Lefebvre (1936-2014)

guylefebvre141098

Lorsque j’ai appris le décès de mon ami, Guy Lefebvre, j’étais déjà rendu aux États-Unis, au tout  début de mon plus récent périple de 8 020 kilomètres. Par conséquent, je n’ai pu ni assister aux funérailles ni offrir mes condoléances à la famille.

(http://harmonia.ca/avis?id=1146)

Je profite de l’occasion de ce premier billet de l’an 2015 pour rendre hommage à cet homme à qui je dois l’existence de ce carnet. Sa notice nécrologique mentionne plusieurs réalisations d’« une personne très impliquée dans la collectivité » : président de la Société Saint-Jean-Baptiste, membre du conseil d’administration du Carnaval de Québec et de Centraide Québec, membre fondateur et membre du conseil d’administration du CÉGEP Limoilou, etc. Ce qui n’est pas mentionné, c’est que Guy a occupé pendant une dizaine d’années le poste de Directeur général du Conseil de la vie française en Amérique, cette vénérable organisation fondée à Québec en 1937 pour appuyer les droits des communautés francophones partout en Amérique du Nord, autant aux États-Unis et au Canada anglais qu’au Québec. Pendant un demi-siècle, le CVFA n’a pas lésiné sur les moyens dans le but de promouvoir la culture canadienne et la langue française. Réunissant régulièrement ses membres de l’Ouest, de l’Ontario, de l’Acadie, de la Nouvelle-Angleterre, de Louisiane et du Midwest américain, le Conseil prenait note des défis auxquels faisaient face ces diverses collectivités et explorait des enjeux d’une Amérique française en transition. Il prescrivait des remèdes à leurs maux et apportait des éléments de solution à leurs problèmes. Au moment où la maison était en feu et on ne s’occupait plus des bâtiments—autrement dit, tout au long de la Révolution tranquille au cours duquel le Québec (maison)  s’affirmait et, en le faisant, s’éloignait des autres francophonies continentales (bâtiments)–la voix du CVFA se faisait entendre prônant toujours une « solidarité franco ».

SCAN0333

Lorsque Guy Lefebvre a pris les rênes du CVFA à la fin des années 90, cette voix s’était éteinte. L’Organisation se trouvait sur une pente glissante. Les coffres étaient vides. Elle agonisait. Malgré ses meilleurs efforts et ses nombreux contacts bien placés dans les milieux privés et publics, Guy n’a pas réussi à la sauver. Le 7 septembre 2007, à l’âge de 70 ans, le Conseil de la vie française en Amérique a rendu l’âme. On pourrait en conclure que la carrière de cet homme généreux et dévoué s’est donc terminée par un échec. Ce serait une erreur ! Dans la nécrologie, il aurait fallu que, parmi les réalisations, allusion soit faite au CVFA afin de reconnaître, ne serait-ce que tangentiellement, les efforts herculéens de son dernier directeur général à redorer son blason en lui rendant à nouveau ses lettres de noblesse. Une fois le CVFA disparu, le Centre de la Francophonie des Amériques, fondé en 2009 par le gouvernement du Québec avec l’appui de celui de France (d’ailleurs, à son ouverture, Nicolas Sarkozy a coupé le ruban), devint la principale, sinon la seule, voix faisant la promotion d’une francophonie pan américaine.

En sachant qu’en juillet 2003 je m’achèterais un petit campeur pour sillonner le continent à la recherche des populations francophones, Guy Lefebvre m’a proposé la tenue d’un journal de bord qu’il ferait mettre sur le serveur du Conseil de la vie française en Amérique, de manière à ce que mon périple soit connu à l’échelle planétaire. À la fois flatté, honoré et content, j’étais avant tout reconnaissant. C’était l’amorce de ce carnet qui, en 2008, lors de la fermeture définitive du serveur du CVFA, fut repris par les Éditions du Septentrion qui l’héberge depuis.

P1070319

Guy avait un nom pour mon campeur. Il l’appelait « Junior ». Comme par hasard, avant hier,  au cinéma Clap, j’ai rencontré le dernier président du CVFA et proche collaborateur de Monsieur Lefebvre, Jean-Louis Durocher. Première question qu’il me pose en me serrant la pince : « Comment va Junior ? »

En ce début de 2015, Junior va bien et son maître aussi ! Bonne année à tous les lecteurs et toutes les lectrices de cette chronique dont l’inspiration initiale parvint de Guy Lefebvre !


Rendez-vous avec les LeBlanc…au Québec, au N-B et en Louisiane

Le 17 août dernier, à l’Auberge Marie Blanc, située sur les rives du lac Témiscouata, à la demande des sœurs Sirois, propriétaires de la maison, j’ai prononcé, dans le cadre de la programmation du Congrès Mondial Acadien, une conférence sur mes aventures en Franco-Amérique.

IMG_1807

IMG_3573

Parmi la douzaine de personnes présentes se trouvaient deux amis venus de loin, Mike et Angela LeBlanc, de Lafayette, en Louisiane. Je les avais connus, jeunes mariés, en 1978. Mike faisait partie de l’équipe du Projet Louisiane (voir billet précédent). Nous lui avons affecté à Port Neches, petite ville voisine de Beaumont, première grande ville à pénétrer au Texas, en roulant sur le I-10, après avoir traversé la rivière Sabine, frontière entre la Louisiane et le deuxième plus grand État américain. Pour son mémoire de maîtrise, Mike avait réalisé des entrevues dans un petit quartier portant le nom de Ti-béville. Toutefois, c’était plus qu’un travail de recherche. Il s’agissait aussi d’une plongée profonde dans le passé de sa famille—son passé, car au cours des années 20 et 30, toute la Louisiane française et, en particulier, son village natal, Abbeville, subissait une hémorragie démographique importante. Les hommes partaient pour le Grand Texas « chercher l’ouvrage dans les champs d’huile » (find work in the oil fields/obtenir du travail dans l’industrie pétrolière). Le père à Mike en faisait partie, s’installant, avec bien d’autres travailleurs d’Abbeville, à Port Neches, d’où le nom du secteur, Ti-béville.

À ce moment-là, Mike et Angela ne le savaient pas, mais à peine dix ans après ses travaux de maîtrise, Mike s’engagerait lui-même, afin de gagner sa vie, dans la rude industrie pétrolière, pas au Grand Texas, mais off-shore, sur les puits de forage au large de la côte du Golfe du Mexique. Il y découvrit des talents insoupçonnés, des habilités très pratiques, qui complétaient bien sa formation universitaire d’anthropologue et  firent de lui un digne candidat au poste d’urbaniste à la ville de Lafayette, fonction qu’il occupe depuis une quinzaine d’années.

C’était donc avec joie qu’au Congrès Mondial Acadien, j’ai retrouvé le couple LeBlanc à Notre-Dame-du-Lac, certes, mais aussi le lendemain, à Grand Sault, au Nouveau-Brunswick, à l’occasion de la journée louisianaise.

IMG_3206

IMG_3204

En novembre, sachant que je passerais bientôt par Lafayette, j’ai repris contact avec eux. Bien sûr, ils m’ont offert le gîte. Puisque leur résidence se situe au centre d’un labyrinthe dans un de ces quartiers aménagés par et pour les « Amaricains » (nom que donnent les Cadiens aux anglo-Américains—largement « Texien »–venus dans leur ville au moment du boum du pétrole), donc difficile d’accès pour le visiteur occasionnel, nous nous sommes donnés rendez-vous un dimanche après-midi au Parc Girard, sur le terrain de pétanque.

IMG_2131

C’est ici que Mike organise régulièrement des compétitions qui réunissent des francophones, leur offrant l’occasion de fraterniser et de parler français dans un contexte décontracté et ludique. Depuis cinq ans, il s’occupe également de la coordination d’une « table française » qui rassemble le vendredi après-midi, dans un restaurant, des Franco-Louisianais désireux de conserver leur héritage linguistique.

2014-11-23 16.34.02

Ce dimanche après-midi-là, Michael Vincent s’était déplacé de Bâton Rouge jouer. Je l’avais rencontré précédemment au Canada lors d’une des nombreuses activités mises sur pied par le Centre de la Francophonie des Amériques dans le but de promouvoir et de mettre en valeur une francophonie continentale porteuse d’avenir. Michael vient tout juste de terminer son doctorat en chimie à Louisiana State University et fait partie de la jeune relève que je n’aurais pas pensé possible il y a bientôt 40 ans lorsque j’ai commencé à rouler ma bosse en Louisiane.

IMG_2232

Ce soir-là, chez Mike, rue Fernhill, en tablée, nous avons jasé jusqu’aux petites heures de l’avenir du français en Louisiane et surtout de la possibilité pour les jeunes de la nouvelle génération de Franco-Louisianais de se servir de cette langue dans leur vie de tous les jours. Il y a longtemps (1916), le français fut banni des cours d’école en Louisiane. Comme punition d’avoir contrevenu à la règle, les élèves devaient écrire 100 fois (au moins) au tableau noir « Je ne parlerai plus français à l’école ». Ce n’est que récemment que l’on lui ait fait une petite place dans le système scolaire !

IMG_2153

Sauver le français en Louisiane n’est pas une mince tâche ! Chapeau à tous ces Mike LeBlanc et Michael Vincent qui travaillent à l’ombre à le faire.


Glen Pitre : père du cinéma cadien et ami de longue date

C’est en Louisiane, en 1977, que j’ai commencé ma quête. Oui. celle qui m’emmènerait aux quatre coins de l’Amérique du Nord à la recherche des populations francophones. Je faisais alors partie d’une équipe de recherche, Projet Louisiane, composée de professeurs canadiens et d’étudiants du Québec et de Louisiane, qui avait pour mission d’étudier la renaissance linguistique et les transformations culturelles qui s’y produisaient à l’époque. Les membres de l’équipe étaient déployés à travers le sud de la Louisiane, dans diverses communautés cadiennes et créoles : Mamou, Pont Breaux, Parks, Lafourche, Terrebonne, Westwego, Lafayette, Avoyelles…alouette. Chacun devait réaliser des entrevues auprès des maisonnées. Ses quelques 600 entrevues enregistrées sur audio cassettes fournissent un instantané de la situation linguistique de l’état du français en Louisiane au moment où les derniers locuteurs unilingues disparaissaient.

Glen Pitre fut l’un des jeunes Cadiens faisant partie de l’équipe. Né et élevé à Cut Off, à une cinquante de kilomètres au sud de la Nouvelle-Orléans, sur la bande de terre ferme qui sépare bayou Lafourche des marais, il poursuivait ses années-là des études en arts visuels et sciences de l’environnement à l’Université Harvard. Aujourd’hui, Glen dit à la blague que c’est nous du Projet Louisiane, avec l’argent de la Fondation Ford, qui lui avions offert sa première « vraie job ». Il passait l’été à interviewer son monde et à faire marcher ses appareils de photo. C’était un jeune homme dont l’avenir s’annonçait brillant. Il fonde à Cut Off, en 1977, sa propre compagnie de production cinématographique, Côte Blanche Productions.  À mon humble avis et sans parti pris, à la veille de ses 60 ans, il est le doyen des cinéastes louisianais et sans doute le meilleur, ce qui n’est pas peu dire. Glen Pitre peut porter fièrement le titre de « père du cinéma cadien ».

glen

Avec lui, sa conjointe, proche collaboratrice et coproductrice, Michelle Benoît, Productions Côte blanche a, depuis 2009, pignon sur rue dans le Faubourg Marigny, à quatre pâtés de maisons du Vieux-Carré, au cœur de la ville la plus belle et la plus résiliente des États-Unis.

i.tsw7

Lors de mon passage récent à la Nouvelle-Orléans, j’ai pu profiter de l’hospitalité de Glen et Michelle et être témoin de leur terrible passion pour leur profession et de leur amour authentique et de leur engagement inlassable à l’endroit de cette ville qui se remet tranquillement et douloureusement de la destruction provoquée en 2005 par l’ouragan Katrina.

Si Glen et Michelle habitent la rue Marigny, leur lieu de travail est maintenant directement en arrière de leur maison, sur la rue Mandeville. Katrina avait enlevé le toit de la vieille caserne des pompiers désuete et abandonnée. Se portant acquéreurs de cette ruine, ils la rénovent. Elle fait peau neuve. Le couple  y aménage  bureaux et offrent en location les studios à un demi-douzaine d’artistes. S’y loge également le bureau du correspondant du New York Times, celui qui assure, pour le grand journal, la couverture de l’actualité dans les États du Sud.

IMG_2115

Résidence

IMG_2125

Vieille caserne

IMG_2112

Cour interieure communicant  entre résidence et Vieille caserne

Grâce à une salle de spectacle comptant une soixantaine de places, la caserne accueille chaque semaine des événements à caractère culturel. J’ai eu le plaisir d’y assister, dans le cadre du New Orleans Fringe Festival, à la pièce de théâtre Cajun Face, un « two woman show » mettant en vedette Sarah Mikayla Brown et Lian Cheramie . La pièce trace un portrait contemporain de la culture cadienne dans une perspective féministe.

f5207093f4bafcb21c0c017e46b49f6e_XL

Cajun Face

Ce n’est pas ici l’endroit où dresser la longue liste de films produits aux Productions Côte blanche. Mentionnons seulement celui présenté au Festival de Cannes en 1986 qui a lancé la carrière de cinéaste de Glen et deux des plus récents. Le premier a renouvelé le cinéma cadien ; le deuxième illustre la diversité des sujets abordés et fait montre de la collaboration des Productions Côte blanche avec leurs homologues français (France) et, bien sûr, de la volonté et de la capacité de la Maison de tourner en français ; le troisième contribue à une meilleure compréhension du terme « créole » et souligne la résilience des Néo-Orléanais à la suite de la tragédie de l’été 2005.

sp.belizaire

Belizaire le Cajun (1986)

Il s’agit de l’histoire de Belizaire Breaux, un traiteur villageois, natif du Sud de la Louisiane qui est pris dans un violent conflit entre son peuple et les anglophones fraîchement arrivés dans leur région.

f.cigarettes

Cigarettes & nylons (2009)

Trois Françaises mariées à des GI américains en temps de guerre se trouvent dans les « camps de mariées » où une petite trousse contenant, entre autres, cigarettes et bas en nylon, leur est attribuée. Petit échantillon des 6 500 Françaises qui ont connu ce sort. Comment s’adaptent-elles à la pression de «s’américaniser » dans les Camps Chesterfield et Lucky Strike et, une fois rendues aux États-Unis, à leurs nouvelles vies ?

s.amerciancreole

American Creole (2012)

Genre documentaire, Don Vappie, musicien de jazz et Créole de la Nouvelle-Orléans, réfléchit sur ce que veut dire être Créole. « On n’est pas noir, on n’est pas blanc ! ». « La Nouvelle-Orléans, c’est chez nous, mais qu’est-ce qui en reste ? Est-ce que ça vaut pas la peine de la rebâtir ? » Voilà la question que pose le film. Et the answer is overwhelmingly yes !

L’engagement du couple Pitre/Benoît est exemplaire à cet égard. Leur investissement en sous, sueurs et sang pour que la Nouvelle-Orléans revive nous inspire.